Depuis un an et demi, Laye Fodé Traoréiné, originaire de Guinée, se forme au métier de boulanger avec Stéphane Ravacley. Son prochain objectif est de passer son CAP au printemps 2021. Problème : aujourd'hui majeur, cet apprenti est menacé d'expulsion parce qu'il n'aurait pas fourni les papiers en bonne et due forme. Le Guinéen a saisi le tribunal administratif de Besançon sur le fond pour contester l'OQTF (obligation de quitter le territoire français) et le refus d'octroi de titre de séjour de la préfecture de la Haute-Saône. Son recours sera examiné le 26 janvier, a précisé le tribunal administratif à l'AFP. Il avait été débouté d'un premier recours en référé en décembre.
Son patron n'est pas d'accord avec cette menace d'expulsion et pour la dénoncer, il est en grève de la faim depuis 9 jours. Il souhaite que son apprenti finisse son cursus avec lui.
Une pétition qui dépasse les 211.500 signatures
Une pétition a été lancée il y a deux semaines sur la toile pour aider Laye Fodé Traoréiné à éviter l'expulsion. Ce lundi 11 janvier, elle compte plus de 211.580 signatures.
Des articles dans la presse nationale et internationale
Cette information a fait le tour de la presse nationale notamment sur Mediapart, France Inter, le Nouvel Obs, Causeur.fr, Le Huffington Post, Rfi, BFM TV, RMC, SudOuest.fr ou encore RTL.
Stéphane Ravacley est également passé dans l'émission TPMP pour parler de cette affaire.
En Allemagne, l'information a été relayée dans le journal (presse et web) Bild.
Les réseaux sociaux s'emparent également de ce sujet polémique.
Ce n’est hélas pas un cas isolé. Merci à ce #boulanger de #Besançon de montrer toute l’aberration de ce système qui préfère rejeter qu’accueillir. @EmmanuelMacron @JeanCASTEX @NunezLaurent n’ôtez pas le pain de la bouche des Bisontins! #Regularisation #Droitautravail #Fraternite https://t.co/jfxBZSu2hx
— Guillaume Gontard (@GuillaumGontard) January 5, 2021
@TPMP Unissons nous pour #Laye, on veux que #LayeResteEnFrance, si le matin vous dégustez vos croissant et manger votre pain c'est grace à lui c'est un super #boulanger, laissons lui la chance de créer son #avenir d'avancer !
— Anicée _ 038 (@AniceeSchaich) January 6, 2021
Si seulement on pouvait se concentrer sur d’autres problématiques qu’un jeune qui veut travailler et son patron qui se bat pour lui ! #Laye #boulanger #Petition https://t.co/t9SteproFc
— a?exia (@Aleexiiia) January 5, 2021
Contre l'expulsion de Laye notre apprenti #boulanger à ses 18 ans. - Signez la pétition ! https://t.co/hoEBuWCe6F via @ChangeFrance
— Hélène Duvialard (@hduvialard) January 9, 2021
"Contre l'expulsion de #Laye notre #apprenti #boulanger à ses 18 ans". - Signez la #pétition !#Besancon #Doubs #guineen #expulsion #LayeResteEnFrance
https://t.co/fmVxQP52En via @ChangeFrance— Laurent S (@mykololo) January 5, 2021
Les politiques s'en mêlent...
La maire de Besançon Anne Vignot a écrit au ministre de l'Intérieur pour lui faire part de sa volonté de régulariser le jeune guinéen.
"Abandonnons cette vision administrative qui consiste à accueillir, protéger, former pour, au premier jour de la majorité, rejeter et expulser. Ouvrons les yeux sur la réalité sur laquelle sont confrontés ces jeunes migrants. Offrons-leur une autre politique d'accueil et de formation débouchant sur un véritable projet de vie dans notre pays."
Avec les élu-e-s de la majorité municipale de #Besancon, nous demandons au ministre M. #Darmanin que M. #Laye Fodé Traoré ne soit pas expulsé et soit régularisé. pic.twitter.com/DFjMYdxex1
— Anne Vignot (@Anne_Vignot) January 5, 2021
Nous avons interrogé la ministre du Travail, de l'Emploi et de l'a Formation sur cette affaire vendredi lors de sa visite officielle à Valdahon. Elle nous avait répondu : "Il y a une procédure qui est en cours avec une contestation. En l'occurrence, il y a une difficulté liée notamment aux déclarations que le jeune homme a pu faire. Je ne peux donc pas me prononcer sur cette affaire particulière" tout en précisant que la logique pour les mineurs non accompagnés s'engageant dans des formations est "qu'ils puissent" au bout de deux ans, "continuer à travailler en France si tout s'est bien passé… "
La CGT "solidaire"
Dans un communiqué du 8 janvier, la CGT ADDSEA à Besançon apporte son soutien à Laye Fodé et "les autres jeunes majeurs étrangers". Elle appelle également "tout le monde" à signer la pétition de soutien.
La CGT dénonce la "façon quasi-systématique de la Police aux Frontières de continuer à déclarer irrecevables des documents d'identité guinéens, en s'appuyant sur une étonnante directive hiérarchique qui préconise le refus des documents d'état civil guinéens."