Actuellement, un candidat peut accéder au second tour s'il obtient un nombre de suffrages au moins égal à 12,5%, ce qui rend possible la présence de trois finalistes voire plus.
''Si juridiquement elle ne pose aucune difficulté, la présence de plus de 2 candidats au second tour d'une élection législative soulève plusieurs problèmes politiques'' estime le sénateur de la Haute-Saône.
Éviter une élection à la majorité relative
Mécaniquement, la personne élue à l'issue d'un second tour en présence d'au moins trois candidats ne le saura probablement pas avec une majorité absolue, ce qui peut altérer sa légitimité auprès des électeurs. À l'inverse, une élection remportée à plus de 50% des voix est politiquement incontestable et davantage représentative, selon Alain Joyandet.
Calquer les élections législatives sur les présidentielles
L'article 7 de la Constitution du 4 octobre 1958 dispose que le ''Président de la République est élu à la majorité absolue des suffrages exprimés''. Si elle n'est pas obtenue lors du premier tour, un second tour est organisé entre les deux candidats ayant recueilli le plus grand nombre de suffrages. Pour le Sénateur, il serait ''cohérent'' que les règles électorales des législatives soient les mêmes que celles des présidentielles. ''Les élections législatives sont le pendant de l'élection présidentielle, a fortiori depuis le passage au mandat présidentiel de 5 ans et à l'inversion du calendrier électoral.''
Contrer le sentiment d'un ''hold-up démocratique''
Enfin, un désistement du 3e ou 4e finaliste d'une élection est assez mal perçu par les électeurs, comme cela a été le cas lors des législatives de juillet 2024. Nombre d'entre eux ont jugé cette manœuvre de ''purement politicienne'', estimant que l'élection leur avait été ''volée''. ''Ce "hold-up démocratique", ressenti par une grande partie des électeurs, abîme un peu plus la démocratie française, la confiance qu'elle peut susciter et donc - in fine - sa légitimité.''