Les élections régionales doivent avoir lieu en mars 2021, mais l’Élysée a indiqué mi-juin que le chef de l’Etat avait « ouvert le débat » sur un possible report au-delà de la présidentielle de 2022, pour que « tous (soient) mobilisés pour la relance du pays ».
Selon des présidents de régions, le président aurait conditionné l'aide financière de l'État pour la relance, à leur soutien à ce report.Lors d'un déjeuner à l'Elysée jeudi avec les présidents des groupes politiques de l'Assemblée, le chef de l'Etat a assuré que "ce n'est pas un chantage", ont indiqué des participants à l'AFP.
En matière de soutien de l'Etat, "ça ne peut pas être la localisation des profits et la nationalisation des pertes", a-t-il cependant relevé.
Jean-Christophe Lagarde (UDI) résume la position du chef de l'Etat à l'égard des responsables de collectivités : "On leur donne les compétences et l'argent, mais quand il y a un problème, ils se tournent vers l'Etat. Si on veut faire quelque chose, il faut que cela soit massif et si c'est massif, ce n'est pas compatible avec le calendrier électoral".
Ou alors, le calendrier est maintenu et c'est, selon Emmanuel Macron, "l'Etat déconcentré qui fera la relance, les préfectures, et cela ne passera pas par les régions".
Lors de ce déjeuner pour préparer l'après-crise du coronavirus et la "nouvelle étape" du quinquennat, Damien Abad (LR) a critiqué cette possible dérogation au calendrier électoral: "On est pour la réforme territoriale mais pas pour un tripatouillage électoral", a-t-il déclaré à l'AFP.
Au nom du groupe communiste, Pierre Dharréville s'est aussi élevé contre l'hypothèse de "tout mettre à la remorque de la présidentielle".
L'Elysée fait valoir pour sa part que "le chantier de fond ouvert avec les régions ne saurait se résumer à une discussion sur le calendrier électoral. C'est une perspective plus globale", avec l'idée d'une déconcentration accentuée notamment.
Le président, ajoute-t-on de même source, "a accéléré sa réflexion pour trouver de nouvelles solutions sur le partage : plus de liberté, de responsabilité et de liberté, soit le +girondisme rénové+".
Dans une interview aux Echos publiée en ligne jeudi, le président LREM de l'Assemblée nationale Richard Ferrand plaide pour une "décentralisation ascendante", en estimant que "si la décentralisation doit être massive, s'il s'agit d'une urgente nécessité, alors il faut reporter les élections de mars 2021".
"Sinon le nouveau cadre institutionnel ne serait applicable que six ans après le mandat reconduit en 2021", alors même que "nous serons dans un contexte de relance économique", a-t-il ajouté.
(AFP)