Pollution à l’ozone : petit cours de rattrapage

Avec la canicule qui sévit actuellement, les concentrations en ozone relevées depuis le début de la semaine en Bourgogne-Franche-Comté ont tendance à fortement augmenter. En plein épisode de pollution à l’ozone, quelques recommandations s’imposent…

© Hélène Loget ©

L’ATMO Bourgogne Franche-Comté, chargée de la surveillance de la qualité de l’air, nous offre un petit cours de rattrapage sur la pollution à l’ozone.

Un polluant typiquement estival

L’ozone n’est pas un polluant émis directement. C’est un polluant dit « secondaire », qui résulte de l’action du rayonnement solaire sur certains composés « précurseurs » tels les oxydes d’azote (NO et NO 2 ) et les composés organiques volatils (COV), d’origine industrielle et automobile pour l’essentiel.

La météorologie est un facteur qui influe fortement sur la formation de l’ozone : en général, plus il y a de soleil et de chaleur, plus la formation d’ozone dans l’air que nous respirons est importante ! En somme, la pollution par l’ozone apparaît surtout l’été, lorsque l’ensoleillement est intense.

Les plus fortes concentrations sont le plus souvent mesurées en milieu ou fin d’après-midi (forte intensité solaire favorisant les réactions chimiques) et par vent faible (stagnation des polluants dans l’atmosphère), en périphérie des zones émettrices des polluants primaires puis transportées sur de longues distances.

L’ozone : « bon » ou « mauvais » ?

Bien que de nature chimique identique, il convient de distinguer l’ozone « stratosphérique » de l’ozone « troposphérique » :

Le « trou dans la couche d’ozone » est une disparition partielle de ce « bon ozone », liée à l’effet destructeur d’ozone de certains polluants émis dans la troposphère (couche atmosphérique dans laquelle nous vivons) et qui migrent lentement dans la stratosphère (10 à 60 km d’altitude).

Des effets sur la santé et sur l’environnement

L’ozone est un gaz irritant qui pénètre facilement jusqu’aux voies respiratoires les plus fines et peut provoquer chez certaines personnes (notamment les jeunes enfants, personnes âgées, asthmatiques, allergiques ou souffrant d’insuffisance cardiaque et respiratoire) des irritations respiratoires mais aussi oculaires.

L’ozone a un effet néfaste sur la végétation (processus physiologiques des plantes perturbés), sur les cultures agricoles (baisse des rendements) et sur le patrimoine bâti (fragilisation/altération de matériaux tels métaux, pierres, cuir, caoutchouc, plastiques…).

2018 et 2003 déjà touchés

Les étés 2018 et 2003 avaient été fortement marqués par cette pollution à l’ozone.

Dans le cas de l’ozone, la réglementation fixe le seuil d’Information et de Recommandation à 180µg/m 3 /h et le seuil d’Alerte à 240µg/m 3 /h.

Les niveaux maximums enregistrés pour les stations en service, lors des étés les plus chauds, sont les suivants :

Eté 2003 :

Eté 2017 :

Eté 2018 :

Les bons gestes

L’ozone est un polluant dépendant essentiellement des conditions météorologiques : il est donc difficile d’influer sur sa formation. Il reste cependant possible d’agir en limitant les niveaux de ses précurseurs (NOx et COV) :

Les recommandations sanitaires

De manière générale :

Pour les personnes sensibles et vulnérables (femmes enceintes, nourrissons, jeunes enfants, personnes de plus de 65 ans, personnes souffrant de pathologies cardiovasculaires, insuffisants cardiaques ou respiratoires, asthmatiques, personnes se reconnaissant comme sensibles lors des pics de pollution) :

(Source : ATMO BFC)

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