« L’eau du robinet est en général de bonne qualité et elle s’améliore. (…) La réussite est incontestable, les cas de non-conformité de raréfient, même s’ils font beaucoup parler d’eux. Notre compilation des données nationales sur l’eau du robinet est plutôt rassurante », conclut Que Choisir dans son étude nationale.
En Franche-Comté, 129 communes distribuent une eau non-conforme. 12 communes, uniquement haute-saônoises, sont affectées par les pesticides (3211 habitants) et 117 communes de la région, à l’exclusion notable du Territoire de Belfort, sont concernées par une eau de robinet contaminée par des bactéries coliformes (22 685 habitants). Environ 2% de la population franc-comtoise est touchée par une qualité d’eau médiocre au robinet. La non-conformité est établie pour un critère donné quand 25% des analyses sont supérieures à la norme.
A noter que ce sont des communes de petite taille qui sont concernées. « Ces villages n’ont pas forcément les moyens de faire ce qu’il faut pour améliorer la qualité de l’eau. Il faut les pousser à se regrouper », a suggéré Eliane Laurent lors de la présentation régionale de l’étude de Que Choisir ce mardi matin à Besançon.
C’est sans doute la raison pour laquelle, aucune commune du Territoire de Belfort n’apparait dans les mauvais élèves. « Il n’y a pratiquement pas de communes rurales isolées et, dans ce département, on a de l’avance par rapport au reste de la région en matière de gestion de l’eau», a souligné Gilbert Perney en citant notamment l’action de la CAB (Communauté d’agglomération de Belfort).
Pour la Franche-Comté, la qualité de l’eau du robinet est qualifiée de bonne pour les nitrates, le sélénium, l’aluminium et la radioactivité. Elle est moyenne en ce qui concerne les pesticides et mauvaise en matière de bactériologie ce qui peut occasionner des troubles sanitaires.
En ce qui concerne la pollution par pesticides, UFC Que Choisir évoque sans détours « les pratiques de l’agriculture intensive qui ont pour effet de contaminer l’eau distribuée dans les commune situées dans certaines zones rurales ». Pour les bactéries, l’association de consommateurs pointe notamment « la vétusté des réseaux ou le manque de surveillance des traitements d’assainissement » souvent constatés dans les petites communes.
Quoiqu’il en soit, l’UFC Que Choisir de Franche-Comté, présidée par Monique Bisson, exige « qu’une eau conforme soit fournie à tous les consommateurs ». Il a été demandé aux maires concernés de diffuser à leurs administrés « la conduite à tenir en fonction de la contamination », notamment à l’égard des femmes enceintes et des enfants. UFC Que Choisir réclame la mise en place immédiate de traitements efficaces, un meilleur suivi et réglage des installations, une augmentation du nombre d’analyses et l’abandon des captages les plus pollués.
129 communes distribuent une eau non conforme
Les communes concernées par les pesticides :
Haute-Saône : Citey, Crevans et La Chapelle-lès-Granges, Equevilley, Fedry, La Grande Resie, Mignavillers, Pesmes, Secenans, Senargent-Magnafans, Valay, Vanne, Vellechevreux et Courbenans.
Les communes touchées par les bactéries coliformes (contamination fécale) :
Doubs : Battenans-Varin, Belvoir, Buffard, Châteauvieux-les-Fosses, Châtillon-Guyotte, Chazot, Cour Saint-Maurice, Goux-les-Dambelin, Les Alliés, Les Pontets, Lizine, Mesandans, Montancy Bremoncourt, Orgeans-Blanchefontaine, Ougney-Douvot, Rondefontaine, Rosureux, Saint-Point-Lac, Servin, Tournans, Tressandans, Vauclusotte, Vellerot-les-Belvoir, Vernois-les-Belvoir, Verrières-de-Joux, Viller-sous-Chalamont
Haute-Saône : Achey, Amont-et-Effreney, Beaumotte-Aubertans, Belfahy, Bourguignon-les-Orey, Bousseraucourt, Broye Aubigney Montseugny, Cenans, Chantes, Cintrey, Corravillers, Fleury-les-Farverney, Frederic-Fontaine, Fresse, Froideconche, Gezier et Fontenelay, Jonvelle, La Chapelle Saint-Quillain, La Rochelle, La Vernotte, Larians et Munans, Les Baties, Malvillers, Miellin, Moffans et Vacheresse, Oigney, Passavant-la-Rochère, Provenchère, Recologne, Ronchamp, Ruhans, Saint-Gand, Semmadon, Theuley, Tincy-et-Pontrebeau, Vandelans, Vauconcourt Nervezain, Vernois-sur-Mance, Villers Vaude.
Jura : Ardon, Arinthod, Avignon-les-Saint-Claude, Bief-des-Maisons, Cerniebaud, Cezia, Chancia, Charezier, Charnod, Chatel-de-Joux, Chatelneuf, Chemilla, Chevrotaine, Chille, Chisseria, Cogna, Coisa, Denezières, Doye, Esserval Combe, Fraroz, Grange, De Vaivre, Ivrey, La Barre, La Frasnee, La Latete, Ladoye-surSeille, Lavans-sur-Valouse, Le Fied, Le Louverot, Le Vernois, Lect, Les Chalesmes, Merona, Miery, Montain, Monteplain, Montfleur, Nancuise, Nevy-sur-Seille, Ney, Palainoiseau, Plaisia, Plumont, Pont-du-Navoy, Saint Hymetiere, Saint-Lothain, Saint-Thiebaud, Saugeot, Vileneuve-sous-Pymont, Vulnoz.
L’eau du robinet beaucoup moins chère
L’UFC Que Choisir a complété son dossier par une étude comparative de l’eau du robinet et de l’eau en bouteille.
Au niveau national, l’eau du robinet coûte en moyenne 0,3 centimes d’euros, quand l’eau en bouteille s’élève à 20 centimes (eau de source) et à 40 centimes (eau minérale) soit 66 fois plus chère et 133 fois plus chère. La victoire de l’eau du robinet est « écrasante », selon l’UFC Que Choisir.
En termes de qualité, l’avantage revient à l’eau du robinet face aux eaux minérales qui ne sont pas toujours conformes à certains critères définissant l’eau potable (teneur en fluor) et dont certaines ne sont pas recommandées pour une consommation quotidienne.
Face à l’eau de source, le match est égal. L’eau du robinet et l’eau de source ont les mêmes critères de potabilité. L’eau du robinet connait des taux élevés de conformité sur l’ensemble de la France (qualité bactériologique 96%, nitrates 98% et pesticides 96%).
En revanche, le bilan écologique est très défavorable à l’eau de bouteille avec un impact important sur l’effet de serre de la bouteille plastique à usage unique. Seulement 50% des bouteilles plastique sont recyclées. De plus, une bouteille plastique parcourt en moyenne 300 km avant d’arriver chez le consommateur.
Il va donc sans dire que l’UFC Que Choisir prône la consommation de l’eau du robinet. « Les efforts pour garantir une eau de qualité ne doivent pas être dilués », insistent ses responsables.