Le préfet de région, Christian Decharrière, a organisé lundi une réunion d’échange et d’information sur cette thématique nouvelle. Juridiquement, le pôle métropolitain est un syndicat mixte exclusivement composé d’EPCI (établissement public de coopération intercommunale) à fiscalité propre comme les communautés de communes ou les communautés d’agglomération. Le pôle doit regrouper plus de 300 000 habitants (50 000 s’il est limitrophe d’un Etat étranger).
Ces nouvelles structures sont censées mener des actions « d’intérêt métropolitain » dans les domaines de l’économie, de la recherche, de l’université, de la culture, des transports ou de l’aménagement de l’espace.
« Il s’agit de se renforcer mutuellement par rapport à un réseau de villes et d’accroitre ses chances et ses capacités de développement dans un espace suffisamment large », a précisé le préfet en posant la question de savoir quel était en Franche-Comté l’espace de synergie territorial sachant que l’Aire urbaine Belfort-Héricourt-Montbéliard ne peut s’inscrire, selon lui, dans cette nouvelle configuration juridique. En revanche, Christian Decharrière a évoqué le projet d’un pôle Centre Franche-Comté autour de Besançon, regroupant Dole, Lons-le-Saunier, Vesoul, Pontarlier…
Alors que le plan stratégique de l’Etat a « le souci de bien travailler au service d’une synergie entre nord et sud Franche-Comté », on peut alors se demander si la constitution d’un pôle centre-sud ne va pas creuser un peu plus le fossé entre l’Aire urbaine, qui a une tendance naturelle à se tourner vers le Haut-Rhin, et le sud de la région plus ou moins collé à la capitale régionale.
A noter, et ce n’est pas un détail, qu’il existe déjà la Métropole Rhin-Rhône qui réunit quatorze villes et onze agglomérations de France - dont Belfort, Montbéliard, Vesoul et Besançon- et de Suisse. Selon le préfet, cette entité s’est créé autour d’un projet ciblé, à savoir le TGV, sachant également qu’une métropole ne peut se constituer dans un bassin d’habitants inférieur à 500 000. Ne vaudrait-il pas mieux affecter de nouvelles missions à cette métropole déjà existante plutôt que de créer des pôles métropolitains ? « Rhin-Rhône ou logique de proximité, c’est aux élus de choisir », répond le préfet.
En Franche-Comté, on compte à ce jour près de cent communautés de communes, quatre communautés d’agglomération (Belfort, Montbéliard, Besançon, Dole) et aucune communauté urbaine, ni syndicat de d’agglomération nouvelle.