Polémique sur le voile : la mère prise à partie au conseil régional porte plainte

Publié le 16/10/2019 - 22:31
Mis à jour le 30/10/2019 - 09:41

Après avoir été prise à partie vendredi 11 octobre par un conseiller régional RN alors qu’elle accompagnait une sortie scolaire, Fatima, la maman voilée a décidé de porter plainte avec le soutien du conseil contre l’islamophobie en France (CCIF). 

Représentée par Me Sana Ben Hadj Younes, la mère prise à partie par Julien Odoul en pleine séance du conseil régional vendredi dernier a décidé de porter plainte auprès du parquet de Dijon ce jeudi 17 octobre 2019 en début d’après-midi pour « violences commises en réunion par personnes dépositaires de l’autorité publique sur mineur et majeur à caractère raciale ».

Une seconde plainte avec constitution de partie civile devant le Doyen des juges d’instruction de Paris pour la provocation publique à la haine raciale par des élus, devrait être déposée ultérieurement. « D’autres associations assistées de leurs avocats ont également exprimé leur souhait de se constituer partie civile » indique le CCIF. Fatima a également "été poursuivie et a subi des violences verbales dans les couloirs de la Région en raison du port de son voile et de son appartenance supposée ou réelle à la religion musulmane. Par ailleurs, Monsieur Julien Odoul a tweeté une vidéo de sa prise de parole avec un commentaire associant le port du voile à la commission des actes terroristes perpétrés à la préfecture de Paris."

Dans un entretien conseil contre l’islamophobie en France, la maman a expliqué avoir rencontré Karine Champy dans les couloirs du conseil régional à Dijon. Selon Fatima E. l'élue aurait déclaré : « Vous êtes contente ?! Vous avez réussi votre coup ?  (...) Elle redescend, très énervée, et s’approche de moi : « Vous allez voir, on va gagner. Les Russes vont arriver ! ». Je vous avoue que je n’ai pas du tout compris pourquoi elle m’a dit ça… Elle gesticulait beaucoup, et était à la limite de me bousculer. En y réfléchissant, je suis sûre qu’elle voulait me provoquer physiquement pour que je réagisse. J’ai gardé mon calme et je n’ai pas répondu à sa provocation. Ça ne l’a pas empêchée de continuer : « Tu veux que je te pousse, c’est ça ? Tu veux que je te pousse ?! ».

Un rassemblement de plus de 200 personnes à Besançon

Mercredi 16 octobre 2019, Marie-Guite Dufay, a participé au rassemblement de soutien citoyen qui a rassemblé plus de 200 personnes à Besançon.  La présidente de la région Bourgogne-Franche-Comté a souligné que la maman qu’elle a rencontrée mardi en présence des enseignants était très « choquée ».

« Les instituteurs sont atterrés parce que l'essentiel du travail qu'ils faisaient avec les mamans, pour les intégrer au travail sur la citoyenneté, est mis à mal. Je leur ai dit +regardez, le pays vous protège, la République vous protège. Mais aujourd'hui ils n'entendent pas ça, ils n'entendent que la vindicte dont elle a été l'objet, » Marie-Guite Dufay

Signalement de la Région au procureur

Concernant le volet judiciaire, la présidente PS de  Bourgogne-Franche-Comté a précisé que la région était en train de monter un dossier. « Nous sommes en train de compiler les éléments qui nous permettent de faire remonter des choses anormales dans les gestes, dans les paroles lors de l’assemblée du conseil régional auprès du procureur en vue d'un signalement. »

Rappel des faits

Vendredi 11 octobre 2019, Julien Odoul, membre du bureau national du RN et président du groupe RN à l'assemblée régionale, avait demandé qu'une mère d'élève musulmane qui accompagnait une sortie au conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté retire son voile. Les élus du RN avaient ensuite quitté la salle, avant de dénoncer une "provocation islamiste".

Depuis cet épisode, filmé et visionné des centaines de milliers de fois, la polémique n'a cessé d'enfler, malgré la tentative du Premier ministre Édouard Philippe de clore le débat.

Plusieurs voix, du président du Sénat Gérard Larcher, aux membres d'un collectif où figure le comédien Omar Sy, demandent désormais à Emmanuel Macron de s'exprimer sur le sujet.

Edouard Philippe avait déclaré à l'Assemblée qu'il ne souhaitait pas "faire une loi sur les accompagnants scolaires", pointant plutôt "l'enjeu" des "dérives communautaires" et de la "déscolarisation".

Le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer a affirmé dimanche que "le voile en soi n'est pas souhaitable dans notre société".

« Aujourd’hui, j’ai une opinion négative de ce qu’on appelle la République. Et je trouve que le ministre de l’Éducation a dit quelque chose de honteux, lorsqu’il a parlé du voile » Fatima

1 Commentaire

Normalement c'est à la Présidente Mme Dufay de porter plainte car c'est elle qui a été interpellée.
Publié le 4 novembre 2019 à 11h00 par • Membre

Un commentaire

Laisser un commentaire

Voile conseil régional

Port du voile : le Sénat vote l’interdiction pour les parents accompagnant les sorties scolaires

La polémique née de l’intervention de Julien Odoul le 11 octobre 2019 à Dijon à l’encontre d’une mère voilée qui accompagnait une sortie scolaire continue de faire débat en France. Mardi 29 octobre 2019, le Sénat, à majorité de droite a adopté dans un contexte explosif, une proposition de loi LR visant à interdire le port de signes religieux aux parents accompagnant des sorties scolaires, jugée « contre-productive » par le ministre de l’éducation Jean-Michel Blanquer.
 

Port du voile par les accompagnatrices scolaires : un projet de loi soutenu par Alain Joyandet sera examiné au Sénat

Le Palais du Luxembourg examinera le mardi 29 octobre 2019 une proposition de loi à l’initiative du groupe Les Républicains, qui sera défendue par Jacqueline Eustache-Brinio avec le plein soutien d’Alain Joyandet. L’objet est de fixer dans le droit l’obligation pour toutes les personnes qui concourent au service public de l’éducation nationale « de faire preuve d’une totale neutralité religieuse ».

Polémique sur le voile : la plainte est “une opération de victimisation” selon Odoul (RN)

Le président du groupe RN au conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté Julien Odoul, qui avait demandé vendredi 11 octobre 2019 à ce qu’une femme dans le public retire son voile, a dénoncé jeudi une « opération de victimisation » après que cette dernière a annoncé porter plainte.

Voile : Face à la polémique, Macron appelle à ne pas stigmatiser

L’affaire de la mère voilée qui accompagnait une sortie scolaire vendredi dernier au conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté vendredi 11 octobre 2019 ne désenfle pas. Prise à partie par Julien Odoul, cette mère va porter plainte. Dans le même temps, Face à la polémique grandissante sur le port du voile, qui agite aussi la majorité, Emmanuel Macron a appelé mercredi à ne pas « stigmatiser » les musulmans, en dénonçant un « raccourci fatal » entre lutte contre le terrorisme et islam.

La Licra soutient la mère voilée au conseil régional

Les « Licra » (ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme) de Besançon et Dijon ont annoncé qu’elles accompagneraient la mère voilée dans ses démarches en estimant qu’elle ne méritait pas le bruit et la fureur alors qu’« elle accomplissait un paisible devoir civique » en accompagnant la classe de son fils au conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté. 

Politique

”Le Besançon bashing, il y en a marre ! ” : Grand Besançon Métropole lance la Manufacture du bonheur…

Anne Vignot, présidente de Grand Besançon Métropole et Benoît Vuillemin, vice-président en charge de l’Attractivité et du Tourisme ont annoncé ce vendredi 18 avril la création de La Manufacture du Bonheur, une initiative pensée comme une boîte à outils au service de l’attractivité du territoire. Objectif affiché : attirer, accueillir et fidéliser talents, entreprises et nouveaux habitants.

L’ancien maire de Besançon et sa directrice de cabinet convoqués devant le tribunal correctionnel de Besançon

Le parquet de Besançon a été saisi le 25 juillet 2024 d’un signalement de la procureure financière de la Chambre régionale des comptes de Bourgogne-Franche Comté. Ce signalement a été effectué à l’issue du contrôle des comptes et de la gestion de la commune de Besançon, qui a révélé des faits susceptibles, selon la procureure, de constituer une prise illégale d’intérêt et un détournement de fonds publics, annonce dans un communiqué en date du 18 avril 2025, Etienne Manteaux, le procureur de Besançon.

McPhy à Foussemagne : des aides publiques massives pour un avenir très incertain

Moins d’un an après son inauguration, l’annonce de la mise en vente de l’usine McPhy de Foussemagne, spécialisée dans la production d’électrolyseurs, suscite une vive inquiétude parmi les élus communistes et républicains de Bourgogne-Franche-Comté. Dans un communiqué diffusé ce mercredi 16 avril, veille de la visite officielle du ministre de l’Industrie dans le nord Franche-Comté, ils dénoncent un "gaspillage d’argent public" et réclament un changement profond de stratégie pour le développement de la filière hydrogène.

Municipale 2026 à Besançon : Jean-Sébastien Leuba officiellement désigné candidat pour le PS

Le bureau national du Parti Socialiste a validé mardi 15 avril 2025 la Jean-Sébastien Leuba en tant que premier des socialistes pour l’élection municipale de Besançon. Pour rappel, il avait été élu par la section de Besançon le 3 avril dernier avec 80 % des exprimés.

Le ministre de l’Industrie Marc Ferracci, en visite jeudi dans le Pays de Montbéliard

Marc Ferracci, ministre de l’Industrie et de l’Énergie, se rendra jeudi 17 avril 2025 dans le Doubs et le Territoire de Belfort pour un déplacement consacré à l’hydrogène décarboné, à l’occasion de la publication de la Stratégie nationale hydrogène révisée, annoncée par le Premier ministre.

Remise en cause du tarif de rachat bonifié pour le photovoltaïque agricole : Matthieu Bloch interpelle le gouvernement

Dans une question écrite adressée au ministre de l’Industrie, le député LR du Doubs Matthieu Bloch alerte sur les conséquences de la récente décision gouvernementale de revoir à la baisse le tarif de rachat bonifié S21 pour l’énergie photovoltaïque en milieu agricole.

Gratuité partielle des transports : Alternatiba Besançon salue un ”premier pas” mais appelle à aller plus loin

L’association Alternatiba - ANV COP 21 Besançon a réagi ce lundi 14 avril aux récentes décisions de Grand Besançon Métropole (GBM) instaurant une gratuité partielle des transports en commun. Si elle se félicite de cette avancée, elle nuance sa satisfaction et appelle les élu(e)s à renforcer leurs engagements pour une transition écologique ambitieuse.

Gratuité des transports : L. Fagaut dénonce ”un tournant inquiétant pour la cohésion du territoire”

Le conseil communautaire de Grand Besançon Métropole (GBM), réuni le jeudi 10 avril 2025, a été marqué par des désaccords sur la politique de gratuité des transports scolaires, opposant la majorité municipale bisontine aux élus de l’opposition et de plusieurs communes périphériques. Dans un communiqué diffusé ce lundi 14 avril, Ludovic Fagaut, président du groupe Besançon maintenant, dénonce ce qu’il qualifie de "tournant inquiétant pour la cohésion territoriale".

Statue de Jenny d’Héricourt : J-P Allenbach porte plainte contre la maire de Besançon

Le Mouvement Franche-Comté a annoncé par voie de communiqué ce lundi 14 avril avoir déposé une plainte auprès du procureur de la République pour "délit de favoritisme" visant Anne Vignot, maire de Besançon. Cette action judiciaire fait suite à l’attribution, sans mise en concurrence, d’un marché public pour la conception d’une statue de Jenny d’Héricourt à l’artiste grenobloise Lili Reynaud-Dewar.

Bourgogne-Franche-Comté : la commission permanente vote plus de 195 millions d’euros d’aides régionales

Réunis en Commission permanente, les élus régionaux de Bourgogne-Franche-Comté ont adopté un ensemble de mesures représentant un engagement financier total de 195,15 millions d’euros. Ces crédits sont destinés à soutenir un large éventail de projets dans les domaines économique, agricole, culturel, éducatif, environnemental et social sur l’ensemble du territoire.

Place publique devient un parti politique et veut être ”présent” aux municipales 2026 à Besançon

Après avoir été un mouvement citoyen, Place publique (PP), lancé par Aurore Lalucq et Raphaël Glucksmann, député(e) européen(ne)s, devient un parti politique officiel. En Bourgogne Franche-Comté, dont Besançon, des militant(e)s ont été élu(e)s lors du congés national en mars 2025 à Paris. Prochain objectif : les élections municipales en 2026. Gilles Vieille-Marchiset, Annick Avanzi-Oudet et Becaye Gueye, ont présenté les orientations du parti en local et en régional ce lundi 14 avril.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 18.37
nuageux
le 19/04 à 18h00
Vent
1.17 m/s
Pression
1004 hPa
Humidité
62 %