"Le communautarisme gagne du terrain une fois encore à #Dijon, à la faveur ce soir d'une manifestation identitaire des #Turcs sur fond de cris religieux, en centre-ville. Quelle pitié de voir, après les émeutes interethniques de cet été, cette ville à ce point gangrenée!", a écrit Gilles Platret, vice-président des Républicains, investi pour les prochaines élections régionales en Bourgogne-Franche-Comté.
Jeudi soir, des manifestants brandissant des drapeaux turcs et criant "Allah Akbar" ("Dieu est le plus grand", en arabe) s'étaient rassemblés dans le centre de Dijon et avaient été dispersés par les forces de l'ordre qui ont fait usage de gaz lacrymogènes.
Une "manifestation nationaliste turque radicale absolument intolérable"
M. Rebsamen a dénoncé cette "manifestation nationaliste turque radicale" comme "absolument intolérable", réclamant que "ce genre de manifestation, véritable provocation à l'égard de la République, soit interdite". "Quant au maire de Chalon-sur-Saône qui s'est exprimé par un tweet odieux, je regrette la petitesse de son esprit", a poursuivi l'ancien ministre du Travail qui l'interprète par des "visées électoralistes régionales".
Le préfet de la région Bourgogne-Franche-Comté Fabien Sudry a condamné dans un communiqué "avec la plus grande fermeté le rassemblement et la déambulation d'environ 70 jeunes originaires de plusieurs collectivités de Côte-d'Or, arborant des drapeaux turcs, (jeudi) soir dans les rues de Dijon". "Les services de renseignement travaillent à l'identification des participants", a ajouté le préfet, en ajoutant qu'"aucune dégradation" n'était à déplorer.
Cette manifestation est intervenue alors que des tensions entre des ultra-nationalistes turcs et la diaspora arménienne est montée d'un cran mercredi près de Lyon. Après une rixe sur l'autoroute A7 dans la matinée au niveau de Vienne (Isère), des militants turcs ont tenté d'en découdre le soir à Décines-Charpieu, ville de la banlieue lyonnaise où vit une importante communauté arménienne.
Dijon avait pour sa part été secouée mi-juin par une démonstration de force de centaines de membres de la communauté tchétchène qui avaient défilé en pleine ville plusieurs nuits durant pour se venger de l'agression d'un des leurs qu'ils disaient être le fait de membres de la communauté maghrébine.
(AFP)