Plus de quartiers prioritaires à Besançon, mais sans augmentation de moyens

Alors qu’elle n’avait pas été mise à jour depuis 10 ans, le gouvernement a revu la géographie prioritaire de la ville. Conséquence directe à Besançon, deux nouveaux quartiers sont désormais concernés par ce nouveau décret. Il s’agit des quartiers des Hauts de Saint-Claude et de Battant comme annoncé le 2 janvier dernier par la Ville et la préfecture du Doubs.

© Élodie R.

Les quartiers des Hauts de Saint-Claude et de Battant ont, depuis le 1er janvier 2024, rejoint Orchamps-Palente, Planoise, Montrapon et les Clairs Soleil comme "quartiers prioritaires de la politique de la ville" (QPV). Un reclassement qui devrait permettre aux habitants de ces quartiers "de bénéficier des dispositifs de la politique de la ville, notamment en matière fiscale et autour des enjeux éducatifs, d’emploi, d’insertion et de développement économique" avait alors précisé la Ville et la préfecture dans leur communiqué du 2 janvier 2024.

En conférence de presse, la maire de Besançon a souhaité apporter quelques éclaircissements concernant ce passage de quatre QPV à désormais six, qui illustre aujourd'hui "la dégradation sociale qui existe dans nos villes, mais aussi dans nos villages". 

Avant 2014, le quartier de Battant était déjà intégré au dispositif quartiers prioritaires de la politique de la ville mais il en avait été exclu après la décision du gouvernement de changer le critère concernant "la densité de personnes situées en dessous du seuil de pauvreté" explique Anne Vignot. Le quartier avait alors été placé "en veille". "On trouvait important que Battant puisse être réidentifié comme un quartier en très grande difficulté" enchérit la maire de Besançon qui convient qu’il s’agit d’un lieu "qui tend vers une forme de mixité sociale" mais qui pour autant "reste très vulnérable". 

Les Hauts de Saint-Claude, un quartier en très grande difficulté

Concernant les Hauts de Saint-Claude, si la maire de Besançon n’a pas été en mesure de nous fournir précisément la délimitation décidée par l’Insee, la zone concernée se situe principalement autour des Torcols. Sous surveillance depuis le début de son mandat, l’élue reconnaît que la situation du quartier s’est fortement dégradée en quelques années. Au point d’être désormais surnommé par les habitants "Le petit Planoise" alors même que le quartier ne dispose pas, selon Anne Vignot, de "la cohésion sociale qu’il y a à Planoise". La faute selon elle à un manque d’équipements sociaux. "On avait de plus en pus d’indicateurs qui montraient que l’on était face à un quartier qui était en très grande difficulté : précarité et difficultés sociales, un trafic de plus en plus présent, des faits de violence plus importants, des signalements dans les écoles avec des enfants en difficulté…" résume la maire de Besançon.

Face à ce constat et aux côtés du préfet du Doubs, l’élue a donc demandé à l’État de faire preuve d’anticipation en "mettant des moyens avant que la situation ne s’aggrave". Avec ce nouveau statut, les deux quartiers pourront désormais prétendre aux dispositifs partagés de la politique de contrat de ville "qui ne peuvent se mettre en oeuvre que dans des QPV" détaille Anne Vignot. Ils disposeront également davantage d’actions d’accompagnement par le biais de dotations auprès d'associations. Une manière pour la maire de Besançon de "regarder les choses en face" en mettant les moyens nécessaires "pour essayer de sortir les familles de cette situation de grande précarité".

Les moyens eux, n’augmentent pas

La principale difficulté de la Ville sera toutefois de réussir à travailler de façon "systémique" c’est-à-dire avec une approche globale plutôt que de se concentrer sur certains quartiers en en oubliant d’autres. D’autant qu’à l’échelle nationale la maire assure que "tout le monde fait le même constat". À savoir, que l’on "met beaucoup de moyens en terme d’investissement" mais qu’il faudrait surtout pour la maire de Besançon, de plus de ressources "en terme de fonctionnement, de médiation, d'animation, d'ateliers de parentalité etc". Un fonctionnement que l’élue estime encore "trop cloisonné", "c’est comme si la forme urbaine était le seul générateur de difficulté". 

En attendant, c’est bien avec davantage de QPV à gérer mais avec une "enveloppe constante" que la Ville de Besançon devra continuer de fonctionner.

Quitter la version mobile