"La montagne post-2021 ne sera plus celle d'hier. Mais pour autant, il ne s'agit pas de revenir à celle d'avant-hier", a prévenu Joël Giraud, secrétaire d'état chargé de la ruralité.
Avec son collègue du gouvernement Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d'Etat au Tourisme, M. Giraud a ouvert six semaines de consultations avec un objectif double : "réparer et s'assurer que tout le monde reste debout" dans les territoires de montagne après cette saison perturbée dans les stations, mais aussi établir "une feuille de route pour la montagne dans les dix prochaines années."
La décision d'arrêter les remontées mécaniques, et donc le ski alpin, pour lutter contre l'épidémie de Covid-19 a entraîné un effondrement du tourisme hivernal en montagne. Environ huit des onze milliards d'euros de chiffre d'affaires du tourisme hivernal français ont été perdus cette saison, selon une estimation du cabinet spécialisé Protourisme.
En plus des aides déjà apportées au secteur, ce plan montagne du gouvernement doit "permettre de proposer dans les années à venir une offre plus verte, plus diversifiée et plus compétitive", a indiqué début février le Premier ministre Jean Castex lors de l'annonce d'un renforcement de l'assistance de l'Etat à l'économie alpine.
"Cette crise a fait naître des envies, des évolutions sociologiques chez les touristes. Il faut maintenant faire en sorte que ce soit générateur de chiffre d'affaires", a considéré M. Lemoyne, alors qu'a été répétée par différents intervenants l'importance du ski alpin dans le modèle économique actuel.
Il est "la base qui fait vivre notre territoire", a soutenu Alexandre Maulin, de Domaines skiables de France (DSF), pressant le gouvernement de soutenir cette activité malgré sa volonté affichée de "diversification" de l'offre touristique.
"Évidemment, les saisons hiver et été restent des pivots majeurs de ces territoires, il y a des fondamentaux", a rassuré Jean-Baptiste Lemoyne, rappelant que quatre milliards d'euros sont allés aux acteurs de la montagne depuis le début de la crise, "et le compteur continue à tourner".
Pour Joël Giraud, cette concertation doit être l'occasion de construire "un projet cousu main, massif par massif". Selon lui, cela passe par la nécessité de "favoriser l'attractivité du territoire pour le tourisme mais aussi pour les habitants à l'année". Selon lui, plus il y aura d'habitants à l'année, plus certains services publics seront renforcés.
"Le projet doit être construit territorialement", insiste M. Lemoyne, qui a écarté la question budgétaire. "L'argent arrivera ensuite. Les annonces du gouvernement se feront en fonction des priorités" soulevées lors de ce cycle de concertations, a-t-il encore assuré.