«Je tiens ce blog depuis mon élection à l'Assemblée nationale en juin 2007. Malgré quelques occupations, je m'efforce d'y écrire très régulièrement, 3 à 4 fois par semaine au moins, parfois tous les jours. Je le fais avec plaisir et par plaisir (…). Ce blog est un des plus lus de la « blogosphère » politique, peut-être même le premier. En semaine, il enregistre en moyenne 3.000 connexions quotidiennes, chacun de mes posts fait l'objet de plus de 100 commentaires, beaucoup sont repris par la presse, bref c'est un succès », considère Pierre Moscovici.
« Ce succès est-il pour autant complet ? Non, car j'observe certaines dérives. En effet, quel que soit le sujet traité, qu'il s'agisse du retour de la France dans l'Otan, des manifestations des 29 janvier et 19 mars, de mon voyage au Québec, des élections en Israël, des propos du pape, de la politique économique de Nicolas Sarkozy, de mon action dans le Pays de Montbéliard, de la situation du PS aussi..., le débat dégénère très vite dans une foire d'empoigne, au ton pas toujours très digne, sans argumentations dignes de ce nom, autour d'un thème obsessionnel : Ségolène ou Martine, avec périodiquement le retour de DSK, et sporadiquement l'émergence de telle ou telle personnalité plus jeune, jugée tantôt charismatique, tantôt médiocre.
(…) Je sais qu'il s'agit d'un symptôme, d'un mal-être plus général, que ce n'est pas spécifique à ce blog. Mais parce qu'il est le mien, parce que j'ai une certaine conception, j'espère même une certaine éthique de la politique, je ne veux pas que celui-ci se transforme en forum de la discorde des socialistes. Je ne vais pas d'emblée arrêter de le nourrir, même si j'éprouve, je l'avoue, l'envie de ralentir ma production. Mais je vais observer attentivement le déroulement de vos échanges, puis en tirer des conséquences. Je demande donc que ceux-ci se modèrent d'eux-mêmes, et qui sait, si possible – je sais qu'il s'agit d'une prétention excessive – qu'ils s'intéressent parfois à ce que j'écris ! Cette dérive, je le sais, est le fait de quelques uns, qui noient l'expression des autres, et fatiguent ceux, les plus nombreux, qui lisent ces textes sans les commenter. Je trouverais juste que ces derniers soient respectés, pour que ce blog puisse continuer, ce qui reste mon souhait », conclut-il.