Peut-on manger des produits “périmés” ?

Un Français jette en moyenne 20 kg d’aliments par an dans sa poubelle, soit l’équivalent de 400 euros de courses.  En 2014, les habitants du Sybert (Syndicat mixte en charge de la gestion des déchets dans 198 communes autour du Grand Besançon) ont jeté 8.157 tonnes de déchets organisques. Or, tous ces produits ne sont souvent pas consommés, voire même déballés…

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La législation européenne impose de fixer une date de péremption sur les denrées alimentaires destinées à être commercialisées, afin d’éviter les risques d’infection. La fixation de cette date est laissée à l’appréciation du fabricant, sauf pour quelques produits où la réglementation sanitaire s’impose.

Les industriels ont traduit la réglementation en distinguant deux catégories : la date limite de consommation (DLC) et la date de durée minimale (DDM). Toutes les dates indiquées sur les produits alimentaires ne signifient pas la même chose et le risque encouru n’est pas le même. 

Distinguer DLC et DDM

Sur les produits périssables, la date de péremption est obligatoire. L’appellation "date limite de consommation" (DLC) se traduit par "à consommer jusqu’au...".

Lorsque cette date limite est dépassée, le produit est impropre à la consommation, c’est-à-dire qu’il peut présenter un danger immédiat pour la santé : salmonellose, gastro-entérite, listériose, botulisme... Ainsi, un produit dont la DLC est dépassée ne peut être mis en vente, en raison des risques potentiels pour le consommateur. L’infraction pour le vendeur peut s’élever à quatre ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende

Attention, la DLC n’est plus valable dès lors qu’un produit a été entamé. Après son ouverture, le consommateur dispose de 48h pour manger le produit. 

Néanmoins, certains produits alimentaires sont encore consommables après leur date de péremption. Il est ainsi nécessaire de distinguer la date limite de consommation (DLC) de la date de durée minimale (DDM, anciennement DLUO). L’appellation se traduit par "à consommer de préférence avant le..."

Contrairement au cas précédent, la DDM n’a aucun caractère impératif, mais seulement indicatif. Si la date limite est dépassée, le produit perd en qualité nutritionnelle ou gustative sans pour autant présenter nécessairement une menace pour la santé du consommateur. L’aliment peut donc être commercialisé et consommé.

Une condition subsiste : il est nécessaire de conserver correctement les emballages afin de ne pas endommager le produit. L’emballage, hermétiquement fermé, ne doit être ni déformé ni rouillé. De plus, il ne faut pas consommer un produit visiblement altéré. Pour cela, il faut se fier à l’odeur, à l’aspect et au goût... A noter également : un aliment entamé ne se conserve que trois jours ! En cas de doute, il est recommandé de jeter le produit. 

Les dates de péremption : une opération marketing ?

Les industriels n’hésitent pas à inscrire des dates de péremption volontairement faussées afin de pousser les consommateurs à jeter puis à acheter de nouveau. Plusieurs produits peuvent être consommés après la date de péremption inscrite sur l’emballage. 

Les produits lyophilisés comme les pâtes sèches, la semoule, le riz, le café ou la soupe ont une durée de conservation très longue. C’est également le cas des biscuits, des céréales, des chips, des fromages à pâte dure ou encore des huiles. Ces produits peuvent ainsi être consommés jusqu’à un an après leur DDM, à condition qu’ils aient été conservés dans des conditions optimales. Les plaquettes de chocolat peuvent être consommés un à deux ans après leur DDM. Les boites de conserve peuvent être consommées plusieurs années après la date affichée. 

Une grande vigilance est requise pour des produits de courte conservation comme la viande fraîche, le poulet, la charcuterie, le poisson, les repas préparés, la crème fraîche, ou encore le surimi. Le pain, les fromages à pâte molle et les biscuits fourrés ont une durée de conservation limitée et demandent le respect de leur DDM.

Si l’oeuf est consommé dur, la date peut être dépassée d’environ un mois. Néanmoins, un oeuf dont la coquille est fissurée ne doit jamais être mangé. Si son aspect le permet, un yaourt (nature ou aromatisé) peut être consommé jusqu’à dix jours après la date indiquée, de même qu’un fromage à base de lait frais. 

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