On s’en souvient, Ousmane Sow avait déjà réalisé une sculpture de Victor Hugo en 2002, pour la journée du refus de la misère et à la demande de Médecins du Monde. Celle-ci orne l’esplanade des droits de l’homme à Besançon. Et c’est non sans fierté, qu’il a donc inauguré hier la mise en place d’une deuxième de ses statues dans la capitale comtoise.
"Avoir deux sculptures dans une même ville est très rare", a t-il reconnu. "Seul Rodin en a fait de même à Paris je crois." Mais une longue amitié semble lier l’artiste à la ville. Il a été accueilli par la galerie de l’Espace dès 1994 pour une de ses premières expositions en France. Ousmane Sow ne cache pas d’ailleurs son attrait pour Besançon.
"La patte Ousmane Sow"
Or, cette fois, contrairement à la première sculpture, il s’agit plutôt d’un heureux destin. L’artiste qui ne répond généralement pas aux concours, préférant se consacrer à des commandes, a en effet choisi de participer au concours initié et remporté par le cabinet d’architecture parisien Faubourg 2/3/4, destiné à compléter un ensemble de trois sculptures déjà existantes pour le nouveau monument aux morts de Besançon. À l’insu du maire et de la ville.
Le jury a finalement sélectionné l’artiste. Et le maire de reconnaître une fois le choix fait : "j’ai fait remarquer que cela ressemblait à la patte d’Ousmane Sow." L’artiste dit, lui, avoir fait cette statue "pour Besançon".
Grande cérémonie d’inauguration
Installée sous un soleil de plomb, "à l’Africaine" d’après le maire, "cette statue est là pour les générations à venir. Elle marque la volonté de la ville de faire de ce lieu, un lieu de mémoire."
Le transfert du monument aux morts de Maurice Boutterin, de la gare au parc des Glacis, a été célébré comme il se doit. Un orchestre accompagnait la cérémonie d’inauguration. On a dévoilé les statues et procédé notamment à un lâcher de colombes. "Déplacer un monument aux morts est toujours compliqué mais ce projet a été voté à l’unanimité", a rappelé finalement Jean-Louis Fousseret.