"Je ne peux pas vous dire que le Panama ne va pas ré-entrer sur une liste noire", a déclaré le commissaire, dont le mandat à Bruxelles s'achève ce weekend, lors d'une audition devant la Commission des Finances de l'Assemblée française. M. Moscovici a précisé avoir rencontré la veille le ministre des Finances du Panama, Hector Alexander, en marge de la commémoration des dix ans du Forum Mondial sur la transparence fiscale de l'Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE).
"La réunion que j'ai eue hier avec le ministre du Panama, c'était (...) pour considérer qu'il était important qu'un certain nombre de critères soient respectés", a-t-il affirmé. "S'ils ne l'étaient pas, l'UE comme l'OCDE pourraient reconsidérer leurs positions", a-t-il prévenu, avant de défendre le système des listes qui permet de "faire pression (...) jour après jour sur les Etats non coopératifs et qui a des effets extrêmement puissants".
Dans un entretien à l'AFP, le monsieur fiscalité de l'OCDE, Pascal Saint-Amans, avait estimé que le Panama "n'était pas du tout conforme" aux critères internationaux, il y a quatre ans lorsque le scandale des Panama Papers avait éclaté. "Maintenant, ils ont signé la convention, ils ont changé leur législation et font de l'échange automatique. Et on leur dit encore: +c'est pas assez+", a-t-il ajouté.
Il reste huit pays sur la liste noire de l'UE: les Samoa américaines, les Fidji, Guam, Oman, le Samoa, Trinité-et-Tobago, les Îles Vierges américaines et le Vanuatu. Les ministres des Finances de l'UE avaient dressé pour la première fois cette liste noire il y a un peu moins de deux ans à la suite de plusieurs scandales d'évasion fiscale, dont les Panama Papers et LuxLeaks, pour mieux lutter contre cette pratique des multinationales et des grandes fortunes.
(Source AFP)