Papillomavirus : une vaccination désormais ouverte aux garçons

Publié le 04/09/2023 - 14:50
Mis à jour le 07/09/2023 - 15:26

Longtemps réservé aux filles, le vaccin contre les papillomavirus humains (HPV) concerne désormais également les garçons. Une vaccination généralisée et gratuite des collégiens de 5e débutera à partir du 2 octobre dans certaines régions. 
 

En France, la vaccination anti-HPV est recommandée chez les filles de 11 à 14 ans depuis 2007, et chez les garçons du même âge depuis 2021. Une vaccination généralisée et gratuite des collégiens de 5e débutera à partir du 2 octobre dans certaines régions. Elle sera précédée d'une campagne de communication sur la vaccination dès ce lundi.

Chaque année dans le pays, les HPV, abréviation anglaise pour human papillomavirus, sont responsables de plus de 6.000 nouveaux cas de cancers, le plus souvent du col de l'utérus, qui provoque 1.100 décès par an, de la vulve ou du vagin, mais aussi de la sphère ORL, de l'anus ou encore du pénis.

31% des hommes de plus de 15 ans sont infectés par un virus de type HPV

Une étude récente publiée dans The Lancet a montré que, à un moment donné, 31% des hommes de plus de 15 ans sont infectés par un virus de type HPV. Plus important, un homme sur cinq (21%) est porteur d'un HPV oncogène, c'est-à-dire potentiellement cause d'un cancer.

Si les principaux touchés ont entre 25 et 29 ans (35%), tous les hommes sexuellement actifs sont "un réservoir important d'infections génitales par le HPV", poursuit l'étude.

"Cette méta-analyse du Lancet confirme des éléments empiriques et théoriques: le virus HPV se trouve partout, il est extrêmement transmissible", a commenté à l'AFP Emmanuel Ricard, porte-parole de la Ligue contre le cancer et médecin de santé publique.

Selon le Centre international de recherche sur le cancer, cité par The Lancet, environ 69.400 cas de cancer chez les hommes causés par le HPV ont été recensés en 2018 dans le monde.

Vacciner les garçons présente donc un premier bénéfice évident: l'injection les protège directement contre les cancers et verrues de la sphère ano-génitale (pénis et anus) pour lesquels l'efficacité du vaccin est déjà établie.

Autre gain attendu: "Une protection probable contre des cancers ORL, plus fréquents chez les hommes, induits par des HPV", indique à l'AFP Judith Mueller, médecin épidémiologiste, professeure à l'École des hautes études en santé publique (EHESP) et chercheuse à l'Institut Pasteur.

Limiter la transmission

En janvier dernier, Arthur Sadoun, patron du groupe français de communication Publicis, avait brisé un tabou sur ce lien méconnu en évoquant publiquement son cancer des amygdales, causé par un HPV. Il avait aussi invité à témoigner l'acteur américain Michael Douglas, également touché par un cancer ORL dû au virus.

Vacciner les jeunes garçons, futurs partenaires sexuels et conjoints, doit aussi permettre de diminuer le risque de transmission de ces virus. "Les garçons se contaminent avec des filles, les filles avec des garçons, et il y a des filles qui se contaminent avec des filles et des garçons avec des garçons", résume Emmanuel Ricard. "A un moment, si on veut arrêter la circulation du virus, il faut vacciner tout le monde".

Un argument retenu par Rémy Bellet, cadre dans l'assurance, qui n'a pas attendu la campagne de vaccination prévue au collège dans les classes de 5e, pour faire vacciner Paul, son fils de 12 ans: "Ma femme a eu un HPV précancéreux. A cette occasion nous avons appris que les garçons étaient aussi porteurs du virus et qu'un vaccin existait", raconte-t-il. "Il nous a semblé évident qu'il fallait le vacciner."

Sur le plan pratique, "la recommandation vaccinale non genrée sera plus facile à promouvoir", estime Judith Mueller: "La communication n'a plus besoin d'être ciblée uniquement sur les jeunes filles, mais seulement sur les jeunes".

Selon la chercheuse, vacciner les garçons est d'autant plus important que la couverture actuelle n'est aujourd'hui "pas encore optimale". Fin 2022, 48% des filles et 13% des garçons de 15 ans avaient reçu au moins une dose de vaccin.

"La vaccination des garçons aura clairement un impact sur la santé des femmes en permettant d’accélérer la réduction du risque du cancer du col de l'utérus", estime Mme Mueller. "Avec une bonne information des familles, les futures campagnes au collège ont le potentiel de hausser la couverture vaccinale chez les filles et les garçons à un niveau qui donnera une protection importante".

(Source AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Santé

Pollens : la Bourgogne-Franche-Comté en alerte jaune

Le Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA) à placer dimanche 16 février 2025, 30 départements en rouge, pour risque élevé d’allergie. Tous les autres départements, dont la Bourgogne-Franche-Comté, sont en jaune, pour risque moyen. On fait le point avec Atmo BFC en charge de la surveillance de l’air dans la grande région. 

“Tout Besançon donne”, c’est parti !

Du 12 février au 12 mars 2025, l’Établissement français du sang lance un challenge aux habitants du Grand Besançon : faire rentrer le don de sang et de plasma dans leur quotidien. Pour cela une grande campagne, intitulée Tout Besançon Donne mettant en scène plusieurs ambassadeurs bisontins, sera visible durant un mois dans les rues de la cité comtoise.

Prévention du suicide : “En se mettant au travail, on obtient des résultats”

Dans un contexte où la santé mentale a été désignée grande cause nationale pour l’année 2025, un colloque régional autour de la prévention du suicide s’est tenu ce mardi 11 février 2025 au pôle Viotte de Besançon. Une initiative de l’ARS Bourgogne-Franche-Comté, de Promotion santé, des Vigilans (prévention de la récidive) et du "3114", numéro national de prévention du suicide.

Journée mondiale de l’épilepsie : un stand d’information au CHU de Besançon le 10 février

À l'occasion de la journée internationale de l'épilepsie, le CHU de Besançon se mobilise pour informer et sensibiliser le public à cette maladie neurologique encore trop méconnue. Le lundi 10 février de 9h à 16h, un stand d'information sera installé dans le hall principal de l'hôpital Jean-Minjoz.

Aulne et noisetier en floraison : un risque “moyen” d’allergie en Bourgogne Franche-Comté

Atmo Bourgogne Franche-Comté a publié son premier bulletin allegro-pollinique de l’année 2025 pour décrire les risques allergiques de ces prochains jours dans la région. Même si nous sommes encore en hiver, des végétaux sont en floraison et devraient gêner les personnes allergiques…

L’ARS présente les premiers résultats d’une enquête sur la leishmaniose en Bourgogne-Franche-Comté

L’Agence Régionale de Santé Bourgogne-Franche-Comté (ARS BFC) a conduit l’an dernier une enquête de terrain dans la région pour détecter la présence d’insectes vecteurs d’une maladie parasitaire humaine et animale, la leishmaniose. Elle a également pour ambition de mieux connaître et prioriser les zoonoses et les maladies vectorielles (pathologies transmises par l’intermédiaire d’insectes ou de tiques par exemple, qui se nourrissent de sang).

Pour désengorger les urgences, L. Croizier souhaite une maison médicale de garde près du CHU de Besançon

Dans un courrier en date du 4 février 2025, le député du Doubs Laurent Croizier, demande au directeur général de l’ARS Bourgogne Franche-Comté la création d’une maison médicale de garde à proximité immédiate du CHU de Besançon. Pourquoi ?

Journée mondiale contre le cancer : la nutrition protectrice et la nutrition néfaste…

Avec environ 163.000 décès en 2021 en France, le cancer fait l'objet de nombreuses études et recherches. Que ce soit pour le cancer du côlon, du poumon, du sein ou de la prostate qui sont les plus nombreux, toutes les études convergent vers la mise en cause de différents facteurs. Notre diéteticienne bisontine, Valentine Caput, nous parle aujourd'hui, journée internationale contre le cancer, des facteurs nutritionnels identifiés...

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 8.72
couvert
le 21/02 à 21h00
Vent
1.76 m/s
Pression
1019 hPa
Humidité
86 %