Où étaient les anciens lieux d’exécution à Besançon ?

Dans le cadre de la Toussaint, nous nous sommes replongés dans le passé avec l’aide des archives municipales numérisées de la ville et de quelques ouvrages pour découvrir ou redécouvrir où étaient situés les anciens lieux d’exécution à Besançon lorsqu'ils étaient encore publics. 

© Élodie R.

Le Bûcher

Si le centre-ville était privilégié pour les décapitations, on y apprend que Chamars était préféré pour les crémations avec la présence de son bûcher. C’est d’ailleurs là-bas que se sont terminées de nombreuses affaires de sorcellerie comme celle d’Henriette de Crans. 

Le pilori

Le pilori, ce poteau sur lequel on attachait un condamné à l’exposition publique durant de longues heures, était installé devant l’église de la Madeleine. La place était d’ailleurs autrefois appelée "place du Pilori". Il est ensuite transféré après la Révolution à la place Saint-Pierre, aujourd’hui place du 8 septembre, avant d’être remplacé par le carcan qui disparaît à son tour en 1849.  

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La potence

À l’origine situé à l’emplacement du fort des Justices, dont le nom a gardé souvenir de son passé,  le gibet (potence) a ensuite été transféré place Saint-Quentin, l’actuelle place Victor Hugo en 1568. Il est une nouvelle fois déplacé en mai 1618 sur la place du Puis du marché pour l’exécution d’un certain Barthélémy Labourey et de ses complices. 

L’échafaud sera dressé sur la place, face à la maison de Labourey qui y sera exécuté selon une sentence terrible qui marquera les habitants de l’époque. Condamné à être assommé, égorgé puis découpé en quatre morceaux avant d’être accroché à divers endroits de la cité, il est finalement exécuté le 12 mai devant sa propre maison, qui sera rasée par la suite. Suite à l’exécution, la place sera longtemps appelée par les Bisontins "place Labourey" avant de devenir place Neuve puis de l’Abondance en 1789, plus connue depuis 1904 sous le nom de la place de la Révolution (ou du Marché...). 

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Dans certains cas, l’exécution peut également avoir lieu à l’endroit même où le crime a été perpétré. C’est ce que l’on apprend dans une délibération du conseil municipal du 23 décembre 1637 qui fait état d’une femme reconnue coupable de vol dans l’église des Pères Jacobins. Celle-ci sera alors pendue sur le parvis de cette même église.

La guillotine

D’après Annette Vial dans son livre Crimes, calamités et justice dans le département du Doubs, au début du XIXe siècle à Besançon, la guillotine était montée place des Jacobins, alors place de Veaux (là où avait lieu le marché au bétail) située à Rivotte. Avant d’arriver au lieu d’exécution, le prisonnier était acheminé sur une charrette par les artères centrales de la ville, à savoir la Grande rue et la rue des Granges. 

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À la fin du siècle, les exécutions sont peu à peu remises en question et se font plus discrètes pour être rapatriées au sein de l’enceinte de la prison de la Butte. Elles seront publiques jusqu’en 1939, date de la dernière exécution publique à Paris. 

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