Pr Humbert : "J'étais un chef de service qui dérange" au CHRU de Besançon

Publié le 27/03/2017 - 18:26
Mis à jour le 17/04/2019 - 11:49

Suite à la plainte pour diffamation du CHRU de Besançon annoncée vendredi 24 mars 2017 contre le Professeur Humbert qui avait relevé « des dysfonctionnements », ce dernier s’estime « victime d’harcèlements » a son tour de la part du CHRU.

Parole contre parole

"Cela ne me dérange pas car c'est déjà dans l'esprit de la direction de me stigmatiser, de me cibler et cela va permettre de donner les éléments de vérité". Il ajoute que "Je n'ai tenu aucun propos diffamatoire, tout ce que j'ai indiqué se trouve confirmé. En revanche, les propos de madame la directrice et de monsieur le président, eux, sont contredits par les éléments dont j'ai pu avoir connaissance du rapport" en précisant"sur le bienfondé de mes signalements et de mes alertes".

Maître Kabbouri, avocate du Professeur Humbert mentionne qu'"une plainte a été déposé auprès des services de police de Besançon pour faits de harcèlements morales contre le CHU et certains professionnels de santé en février 2016." Elle ajoute que "mon client n'a jamais été entendu dans le cadre d'une procédure pour harcèlement par les services de police, ni d'internes, ni de médecins, ni de la direction, il n'y a jamais rien eu".

Le Pr Humbert et la chambre disciplinaire de l’Ordre régional des Médecins 

Philippe Humbert a été entendu lundi 20 mars par la chambre disciplinaire de l'Ordre régional des Médecins. Elle a juge les plaintes des médecins inscrits au tableau des départements. Elle se compose de Magistrats du Tribunal Administratif. L’Agence Régionale de Santé avait indiqué la saisie de l’Ordre pour "infractions au code de déontologie médicale". Le professeur explique que "cette procédure fait suite à des pressions que je subis depuis de nombreux mois. En tant que chef de service, à l'époque, un certain nombre de lettres de plaintes ont été reçues. J'avais constaté des dysfonctionnements et des anomalies." Il n'a rien ajouté de plus sur le déroulé de la Commission.

Une "focalisation sur moi"

Le Professeur annonce qu’"au lieu de me soutenir, de suivre avec moi les corrections nécessaires et de déclarer les effets indésirables graves à l'Agence de santé comme c'est le devoir de la direction", précise-t-il, "on s'est focalisé sur moi pour obtenir ma démission de chef de service. "

Il justifie que "J'étais un chef de service qui dérange. J'ai été président de la commission médicale d'établissement du CHU, je dois dire que c'est grâce à mes efforts que le CHU a aujourd'hui un budget en équilibre. Nous avons faits créer 600 postes pendant cette période-là. Et donc cela engendre des inimitiés auprès d'administration."

Philippe Humbert ajoute qu'"il y a eu un retard dans les alertes, dans le signalement, dans la prise en compte de celles-ci, puisqu'on était focalisé sur une médiation, puis une enquête IGAS". "Rien que de prononcer le nom de RCP invalides, c'était quelque chose qui aurait dû immédiatement alerter le réseau OncoIie (Oncolie est le réseau de cancérologie de Franche-Comté) qui est le fer de lance de réseau 3 C (ndlr : membres du Centre de Coordination en Cancérologie des territoires de santé Besançon - Gray et Pontarlier) et qu'on en informe aussi le responsable des RCP."

Harcèlement des internes "infondé"

Le Professeur estime que les accusations portées à son encontre sont "complétement infondées et opportunistes". Il précise que ce sont "des textes dont je n'ai jamais eu connaissance jusqu'à présent".

Il explique que "Plusieurs internes ont eu des plaintes de malades dirigées contre eux. Ils avaient fait des fautes. En tant que chef de service, il était de mon devoir de leur en faire part".  

Il se défend : "J'ai toujours été apprécié par les médecins qui viennent à mes côtés d'ailleurs, de Chine, du Maroc, d'Algérie, du Brésil. C'est moi qu'ils choisissent dans le service. Je n'ai jamais été maltraitant, cela fait partie de la cabale comme monsieur le recteur me l'avais indiqué, cela fait partie d'une conjuration de faire ce genre de propos".

Une "faute des internes"

Face aux 17 courriers lus par Chantal Carroger, directrice du CHRU, il indique quant à lui qu'"Il y en a que deux ou trois où l'un dit : - j'ai entendu dire que -, l'autre parle d'un médecin qui a "totalement démenti" précise-t-il. "Ce sont des propos diffamatoires et complétement infondés. Il n'est pas sain que la directrice en ait fait état et que ces textes figurent dans le rapport".

Il insiste : "Ce sont des internes qui ont faits des fautes lourdes. Ils se trouvent accusés par des malades pour des manquements graves. Ils n'acceptent pas que le chef de service leur fasse des remarques".

"Le chef de service n'est pas responsable des actes des médecins"

"C'était mon rôle de les dépister, j'ai fait mon devoir, de les signaler, j'ai fait mon devoir, si vous voyez des fautes, ce n'est pas de votre faute à vous". Il ajoute que "Le chef de service n'est pas responsable des actes des médecins. Le chef de service est un responsable de structure interne. Et aucune responsabilité médicale, hormis pour ces propres malades, ni juridique ni médicale du chef de service à l'égard des médecins".

Il donne l'exemple : "On ne va pas accuser l'agent de police parce qu'il siffle une voiture qui passe au feu rouge, ce n'est pas lui le responsable".

La formation des internes en cause ?

Le professeur revient sur la formation des internes. "Je ne suis pas tout seul à former les internes, il y a un deuxième professeur, un maître de conférence, des praticiens hospitaliers. La formation c'est par l'erreur, ces internes ne sont pas docteur, donc ils peuvent faire des erreurs et je les corrige. Donc c'est un argument qui est complétement ,on pourrait dire stupide, "inapproprié" rectifie l'avocate. Vous ne pouvez pas avoir des étudiants qui font des erreurs ?". Il ajoute "mon tord aurait été de ne pas les voir".

"On ne m'a jamais convoqué pour me dire qu'il y avait des plaintes contre moi. C'est moi-même qui suis victime d'harcèlement" indique Humbert. "Parce que je produits les plaintes contre des internes, par ce que je demande des enquêtes sur cela, c'est maintenant qu'ils sortent des trucs, c'est grotesque", conclut-il.

Des témoignages de quelques patients...

Suite à la plainte pour diffamation annoncée par Chantal Carroger, directrice du CHRU de Besançon, à l'encontre du Professeur Humbert, trois patients et une collègue ont envoyé à maCommune.info des mails de "soutien" à l'ancien chef du service dermatologie et témoignent.

Madame Alev, une patiente, se plaint de "dysfonctionnements" de l'hôpital et a souhaité dans un courrier du 7 juillet 2016 adressé à la directrice de l'hôpital, que "le professeur puisse exercer son métier dans les meilleures conditions". 

Nadine, une autre patiente, qualifie le professeur d'"une gentillesse incroyable, à l'écoute de mon parcours difficile". 

Bernadette, quant à elle, reproche à la directrice du CHRU de "se contenter de transmettre mon témoignage de satisfaction au Professeur Humbert sans aborder les erreurs commises par les autres médecins concernés".

Evelyne, une ancienne collègue du professeur, affirme qu'il "est proche de ses patients, constamment soucieux de leur bien-être".

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

humbert

Procès en diffamation contre le professeur Humbert : renvoi ce 26 septembre 2018

L'avocat du Pr Humbert, maître Uzan, a prévenu le tribunal que ses explications pour la défense de son client prendront "un minimum de 3 heures". • Le procès en diffamation intenté par le CHRU de Besançon à l’encontre du professeur Humbert qui devait se dérouler le 11 juillet dernier à Besançon est renvoyé ce mercredi 26 septembre 2018.

Justice : la décision du procès en diffamation contre le professeur Humbert attendue ce mercredi

Le procès en diffamation intenté par le CHRU de Besançon à l’encontre du professeur Humbert se déroulera ce mercredi 11 juillet 2018 à Besançon. Une plainte avait été déposée par l’hôpital le 24 mars 2017. Le Professeur Humbert avait relevé « des dysfonctionnements » et s’était estimé « victime d’harcèlements » à son tour de la part du CHRU.

Philippe Humbert “déplore” que des poursuites soient engagées à son encontre par l’ARS

L’ancien chef du service dermatologie du CHRU de Besançon « déplore » jeudi 23 mars 2017, les poursuites engagées contre sa personne suite à l’annonce mercredi 22 mars du rapport de l’Agence Régionale de la santé sur les précédentes accusations de « manquement aux procédures » sur des patients en Chimiothérapie.

L’absence de plaintes au CHRU de Besançon est “partiellement faux” selon le professeur Humbert

Suite à notre article de ce mardi 21 mars 2017 dans le quel la direction du CHRU de Besançon indique qu’elle n’a reçu « aucune plainte » de patients, le professeur Philippe Humbert réaffirme ce 22 mars que le CHRU de Besançon un « manque de transparence » au niveau de la communication avec les patients en chimiothérapie et précise que l’absence de plaintes est « partiellement faux ».

Santé

La création de jeux au service de la santé : développeurs, graphistes et musiciens invités à participer au Ludi’Health 2025 à Besançon

Ludi’Heath est le projet commun du Hacking health et du Collectif ludique bisontin. Un nouvel événement pour générer l’intelligence nécessaire à de nouveaux projets innovants du jeu, sous toutes ses formes, au service de la santé. Le principe de cet événement est de réunir, du 7 au 9 février 2025, des créateurs (informaticiens, graphistes, musiciens, etc) et des professionnels de santé autour de problématiques médicales ou d’accessibilité et d'y apporter un début de réponse de façon ludique. Envie d'y participer ?

Dry january : l’alcool n’est pas un “carburant sain” pour notre corps

Tandis que le "dry January", le mois sans alcool, fait de plus en plus d'adeptes - on parle de 8 millions de personnes dans le monde pour 2023 -, il permet au moins de faire le point sur notre consommation et ses conséquences ! Ce mercredi 15 janvir 2025, notre diététicienne-nutritionniste bisontine, Valentine Caput, nous parle des conséquences de la consommation d'alcool sur notre corps et des bienfaits d'un mois sans...

Nouveau centre d’enseignement et de soins dentaires dédié à la formation et ouvert aux patients à Besançon

Accolé au CHU, le nouveau centre d’enseignement et de soins dentaires a été inauguré mardi 14 janvier 2025 en présence d’élus, de praticiens dirigeants et des responsables de ce nouveau lieu de formation à Besançon. 

Micronutrition et activité physique adaptée réunies au centre Moveos à Besançon

À partir du 22 janvier 2025, Pauline Toitot, diététicienne, ouvrira un bureau au coeur de la salle d’activité physique adaptée (Apa) Moveos à Besançon. Objectif : offrir aux adhérents et non adhérents ”une démarche de soin globale” grâce à la complémentarité de l’Apa et de la nutrition pour la prise en charge de nombreuses pathologies.

L’ARS Bourgogne-Franche-Comté devient agence ambassadrice du don d’organes, tandis que l’opposition à ce geste progresse

Devant une centaine de professionnels, de représentants d’usagers et d’experts, réunis le 8 janvier 20 25 à Quetigny pour une journée d’échanges sur les prélèvements et greffes d’organes et de tissus, l’ARS Bourgogne-Franche-Comté s’est engagée ”Agence ambassadrice” du don d’organes. Une étape symbolique et opérationnelle forte, pour un geste qui sauve des vies.

Anne Sallé, la première monitrice en méthode coach-respiration de France est installée à Besançon

Respirer pour mieux gérer les stress ? Anne Sallé, journaliste formatrice en communication et prise de parole en est convaincue pour l’expérimenter au quotidien. Engagée dans la lutte contre les stress, la Bisontine a décroché le titre de ”monitrice en méthode coach-respiration®", a-t-on appris jeudi 9 janvier 2025. Elle est la toute première en France.

Grippe : la Bourgogne-Franche-Comté fortement touchée par l’épidémie

La grande région est actuellement fortement touchée par l’épidémie de grippe et les infections respiratoires aigües. Cela a pour conséquence directe de créer des tensions importantes et continues sur le système de santé. Dans un communiqué du 8 janvier 2025, l’agence régionale de santé (ARS) appelle ainsi à la solidarité et à la vigilance.

Une cérémonie des voeux entre musique et rétrospective pour le CHU de Besançon

Environ 300 personnes étaient réunies mardi 7 janvier 2025 au grand Kursaal de Besançon pour assister à la cérémonie des voeux du CHU de Besançon placée sous le slogan "Engagés pour votre santé". Entre jeux et intermèdes musicaux, une rétrospective de l’année 2024 a été réalisée par les institutionnels présents. 

Faute médicale à la naissance : l’hôpital Nord Franche-Comté condamné à indemniser un homme handicapé

L'hôpital Nord Franche-Comté (HNFC), implanté près de Belfort, a été condamné à verser près de 1,5 million d'euros à un jeune homme lourdement handicapé depuis une faute médicale survenue lors de sa naissance en 1998, a-t-on appris mardi 7 janvier 2025 auprès du tribunal administratif de Besançon.

“Fais chauffer tes skis, pas ta peau !”, les dermatos de Franche-Comté lancent une campagne de prévention contre le soleil d’hiver

Depuis plusieurs semaines, le soleil se faisant rare en plaine, on pourrait avoir tendance à s’exposer dès qu’il apparaît et à penser qu’il n’est pas nocif pour la santé en hiver. Faux ! Pour la première fois, l’Association des dermatologues de Franche-Comté (Asfoder), À fleur de peau et leurs partenaires lancent une campagne de prévention solaire en période hivernale en ce début d’année 2025. Elle a pour but de toucher tout le monde, y compris les skieurs, randonneurs, amateurs de luge... mais aussi les agriculteurs, paysagistes, et tout les professionnels travaillant en extérieur.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 -3.45
ciel dégagé
le 18/01 à 21h00
Vent
1.07 m/s
Pression
1026 hPa
Humidité
90 %