Pas d'ambiguïté pour les sénateurs écologistes: ce texte, qui ne pourra pas être débattu avant la fin de la législature, "n'entame en rien nos convictions pour sortir du nucléaire", a affirmé Daniel Salmon au cours d'une conférence de presse.
Mais "au-delà du débat +pour ou contre le nucléaire+, nous devons assurer la sûreté" face à "un parc vieillissant qui pose de nombreux problèmes", a-t-il poursuivi.
Dans un contexte d'approvisionnement électrique tendu cet hiver, EDF a annoncé mardi que trois réacteurs supplémentaires seront mis à l'arrêt ces prochains mois pour vérifier la présence d'éventuels problèmes de corrosion. "On est dans un système qui tremble", a jugé le chef de file des sénateurs écologistes, Guillaume Gontard.
La proposition de loi, largement inspirée d'un texte proposé à l'automne dernier par la députée Emilie Cariou, demande notamment "la présence permanente" du gendarme du secteur, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), sur chaque centrale et un suivi de l'application de ses prescriptions. "Il faut absolument assoir l'autorité de l'ASN", a insisté M. Salmon.
Deuxième angle d'attaque pour les écologistes: la transparence financière. "A quel prix continuons-nous à nous engager dans le nucléaire?", a interrogé Emilie Cariou, soulignant que "chaque faille de sûreté ou de sécurité coûte très cher". Ils demandent "une actualisation des coûts complets du cycle nucléaire", incluant démantèlement et gestion des déchets.
Parmi les autres propositions : la création d'une "délégation parlementaire au nucléaire civil", sur le modèle de la délégation parlementaire au renseignement.
Une "impasse"
Mme Cariou a dénoncé "un quinquennat de recul" en matière de transparence sur le nucléaire. "Le gouvernement veut avancer, mais en laissant la petite poussière radioactive sous le tapis", a renchéri la sénatrice Sophie Taillé-Polian.
Le président Emmanuel Macron est annoncé jeudi à Belfort pour une visite sur le thème de l'énergie et notamment "sur la relance du nucléaire français".
"Le nucléaire n'est pas la solution pour le climat." EELV Franche-Comté
EELV Franche-Comté a pour sa part décidé de réagir à la venue présidentielle. Les écologistes de la région estiment que l'industrie nucléaire reste une énergie "très dangereuse" qui conduit inexorablement à une "impasse". Selon EELV, le président de la République s'apprête à injecter "des milliards pour relancer une industrie du passé (...) Nous doutons d'autant plus de ce choix qu'en 2014 M Macron, alors ministre de l'Économie, a participé à l'opération de cession ce cette même branche nucléaire..."