Noyade d’un jeune camerounais : le coup de gueule du collectif SolMiRé

Zachée Otto Koutama participait à une colonie de vacances avec une dizaine d’autres adolescents, pour la plupart de jeunes migrants, quand il s’est noyé en juillet dernier dans une zone de baignade surveillée. Le collectif SolMiRé alarme sur les conditions d’accueil faites aux mineurs non- accompagnés dans le Doubs.

image d'illustration © Hélène Loget ©

Le collectif s'inquiète du devenir d'autres jeunes

Selon le collectif, Zachée "n'a pas été considéré comme mineur" lorsqu'il s'est adressé au Pôle Enfants Confiés (ex-Aide Sociale à l'Enfance) de Besançon en avril 2019. Il aurait également été "déclaré majeur, sans autre forme de procès, et mis à la rue sans ménagement après quelques jours de ''mise à l'abri'' (le temps de le ''tester'')', dénonce le collectif qui indique s'être occupé de lui (hébergement solidaire, suivi médical, scolarisation, vêture, vie sociale) et en l'aidant à déposer un recours auprès du Juge des Enfants (JE), par l'intermédiaire d'une avocate.

Les jeunes et la rue

"Trois mois après" l'Aide Social à Enfance (ASE) du Doubs l'a alors pris en charge, explique le collectif qui ne s'avoue pas vainqueur. "Combien d'autres jeunes isolés, parce qu'ils ne rencontrent pas de bénévoles associatifs, parce qu'ils ne parviennent pas à obtenir des papiers d'identité de leur pays d'origine, parce que leurs papiers sont considérés comme faux par la PAF (Police de l'Air et des Frontières), combien de jeunes ne trouvent pour seul "accueil" en France, et ici à Besançon, que la rue ?", s'inquiète le collectif en notant déjà 20 jeunes cet été.

Que se passe-t-il quand un jeune est jugé mineur ?

Le collectif n'est pas non plus satisfait de la prise en charge des mineurs qui se retrouvent "sans réel accompagnement éducatif et médical faute de place". Autre point qui est anormal pour le collectif : "la répartition géographique" dans des centres départementaux de l'enfance "qui en arrivent à faire dormir des dizaines de jeunes à même le sol, dans un réfectoire, faute de places disponibles dans des foyers dignes de ce nom", souligne le collectif.

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