Ce n’est pas la première fois que des troupeaux sont attaqués dans le Jura. Deux attaques sur élevage avaient été constatées au mois de mai dernier sur la commune d’Aromas. La première avait été commise sur un bouc, la seconde sur un veau. S'il n'y a pas de preuves formelles imputant ces attaques au loup, sa responsabilité n'a pour autant pas pu être écartée, tient à prévenir la Préfecture du Jura.
Si le passage du loup dans le Jura est avéré depuis plusieurs années, deux zones de présence permanente ayant même été identifiées à la frontière Franco-Suisse, la responsabilité du loup dans une prédation bovine n'avait été mise en cause qu’à une seule occasion jusqu'alors, au début de l'année 2021. Les attaques touchant des ovins ou des caprins, pour lesquelles l'imputabilité au loup n'a pu être écartée, ont été plus fréquentes (jusqu’à 7 par an), même si aucune n'a été identifiée au cours de l'année 2021.
Quelques conseils pour les éleveurs
Si vous avez subi une attaque :
- Dès la découverte de la prédation, prévenez le service départemental de l’Office départemental de l’Office français de la biodiversité (tel :03.84.86.81.79) qui procédera au constat.
- Protégez, sans les déplacer, les cadavres d’animaux de la sur-prédation. Afin de préserver les éventuelles traces ou indices laissés par le prédateur, éviter de piétiner le site.
- Si des animaux sont blessés, mettez-les à l’abri et soignez-les.
- Mettez en place une protection du troupeau au pâturage par la pose d’une clôture agréée par la direction départementale des territoires (bureau biodiversité-forêt – tel : 03.84.86.80.80 – courriel : ddt-seref-bf@jura.gouv.fr), auprès de laquelle vous pourrez solliciter, le cas échéant, ma remise d’un filet de protection et d’un poste d’électrification.
- En vue du constat : - notez le nombre d’animaux présents au pâturage lors de l’attaque ; - tenez le registre d’élevage à disposition des agents chargés du constat ; - tenez les factures de frais vétérinaires à disposition de la DDT.
- Appliquez les mesures prévues au cas n°1.
- Il vous est possible de mettre en œuvre, sans autorisation spécifique, des mesures d’effarouchement olfactives, visuelles ou sonores (article 8 à 10 de l’arrêté du 19/02/2018 modifié fixant les conditions et limites dans lesquelles des dérogations aux interdictions de destruction peuvent être accordées par le préfet concernant le loup (Canis Lupus))
- Dans ce cadre, vous pouvez procéder ou faire procéder, par tout détenteur d’un permis de chasse validé (lieutenant de louveterie), à des tirs d’effarouchement non létaux, à l’aide d’un fusil de chasse et de munitions de type grenaille de numéro 8 et au -delà, ou balles en caoutchouc ou chevrotine en caoutchouc.
Si vous avez subi une nouvelle attaque
- Appliquez les mesures prévues aux cas précédents.
- Vous pouvez solliciter auprès de la DDT (bureau biodiversité-forêt – tel : 03.84.86.80.80 – courriel : ddt-seref-bf@jura.gouv.fr) une autorisation de tirs de défense simple ou renforcée délivrée par le préfet. Cette autorisation est délivrée sous certaines conditions et uniquement si les mesures de protection du troupeau mentionnées précédemment ont été mises en œuvre.
- Les modalités d’exercice des tirs seront explicitées si l’autorisation vous est accordée.
Des indemnités en cas de pertes
Les éleveurs peuvent être indemnisés pour les pertes directes (animaux morts ou disparus) et les pertes indirectes (perturbation du troupeau, éventuels frais vétérinaires). Ils peuvent avoir plus de renseignements sur le site https://www.loupfrance.fr/, qui est le site de l’OFB concernant le suivi du loup.