Non-remboursement de fraude bancaire : l'UFC-Que Choisir porte plainte contre 12 banques

Publié le 28/06/2022 - 17:38
Mis à jour le 29/06/2022 - 11:29

L'UFC-Que Choisir a déposé plainte contre douze établissements bancaires qu'elle accuse de refuser de rembourser leurs clients victimes de fraudes.

© CC0 PXB Jarmoluk ©
© CC0 PXB Jarmoluk ©

En cas de fraude, "le premier réflexe doit être de faire opposition, via sa banque en ligne, son appli, en appelant le numéro de téléphone inscrit sur votre carte bancaire ou directement votre banque", indique la Fédération bancaire française, puis "prendre contact avec son conseiller, qui déterminera les circonstances et orientera sur les formalités à suivre".

Après avoir reçu un faux appel de sa banque, Sarah Dembele a perdu plus de 2.500 euros, que sa banque refuse de rembourser sous prétexte que c'est elle qui a validé l'opération. Une justification irrecevable pour l'association de consommateurs UFC-Que Choisir qui a porté plainte contre 12 établissements bancaires pour "pratiques commerciales trompeuses".

L’escroc "avait toutes les infos", raconte Sarah Dembele, experte en données âgée de 28 ans. Pendant sa conversation téléphonique, où son correspondant l'invite à valider des transactions frauduleuses, sous prétexte de pouvoir rechercher les responsables, elle reçoit même un SMS dont le nom d'expéditeur est celui de sa banque. "Dès que j'ai coupé, j'ai compris qu'il y avait quelque chose de bizarre", se remémore-t-elle.

Sa banque refuse de lui rembourser la somme perçue, lui rejetant la responsabilité. Pour étaler ses pertes, l'établissement lui a proposé un crédit équivalent à la somme envolée.

Ces situations sont très nombreuses, selon UFC-Que Choisir, qui a annoncé mardi avoir saisi la justice contre 12 établissements bancaires qu'elle accuse de refuser de rembourser leurs clients victimes de fraudes. Dans sa plainte pour "pratiques commerciales trompeuses", UFC-Que Choisir vise La Banque postale, Crédit agricole, Banque populaire, BNP Paribas, Société générale, CIC, LCL, Boursorama, ING, Nickel, Cetelem et Floa Banque.

Raisons variées

"L’alerte de l’association Doubs corrobore celles de l’ensemble des antennes locales de l’UFC qui ont étudié au total près de 4 300 refus de remboursement entre 2019 et 2022" indique l'UFC Que Choisir du Doubs.  "Cette analyse accablante démontre le caractère industriel des pratiques bancaires visant à induire en erreur les consommateurs pour ne pas les rembourser alors que l’essor de la fraude est particulièrement inquiétant."

Selon l'association, qui a analysé 4.300 signalements pour refus de remboursement, dont 60% concernent un préjudice supérieur à 4.000 euros et pouvant aller jusqu'à plusieurs dizaines de milliers d'euros, les banques font croire aux consommateurs "qu'ils n'ont aucun droit au remboursement" et "les dupent sur l'étendue de leurs droits".

"La méthode la plus répandue consiste à accuser les victimes de +négligence+". Un alibi qui n'est pas recevable et d'autant moins quand l'opération a été validée avec le seul SMS. Arrive en deuxième position le refus systématique de rembourser en cas d'authentification renforcée, sans que la banque n'apporte la preuve que son client est à l'origine du paiement.

D'autres banques tentent de se justifier en indiquant que leur assurance refuse toute prise en charge, ce qui n'est pas un motif valable, dénonce UFC-Que Choisir dans un communiqué.

Pour Raphaël Bartlomé, responsable du service juridique d'UFC-Que Choisir, les réponses des banques montrent "une industrialisation du traitement", en infraction avec le Code monétaire et financier qui circonscrit les critères de refus de remboursement. "La banque doit démontrer en quoi (les clients) ont été négligents, un par un", estime-t-il.

Prévenir son banquier

La Fédération bancaire française (FBF) a souligné que "plus de 85% des demandes adressées par les clients en cas d'opérations de paiement par carte contestées sont remboursées". Mais "toutes les fraudes ne sont pas des fraudes bancaires", insiste le lobby bancaire français.

Ainsi, "les remboursements ne sont pas automatiques car il convient de vérifier que la contestation n'a pas pour origine un litige commercial, que la fraude ne vient pas d'une négligence grave ou que la contestation n'est pas faite hors délais légaux par exemple", rappelle-t-il.

L'UFC-Que Choisir a également saisi l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), le régulateur des banques et des assureurs, et Bercy "pour intensifier les contrôles et instaurer un cadre garantissant l'effectivité du droit au remboursement des victimes de fraudes".

En avril 2021, la Banque de France et l'ACPR avaient appelé les acteurs du paiement à rembourser mieux et plus vite en cas de fraude.

Déterminée à rendre pleinement effectif le droit au remboursement des victimes de fraudes bancaires, l’UFC Que Choisir du Doubs interpelle les parlementaires sur l’urgence d’instaurer un cadre garantissant l’effectivité du droit au remboursement des victimes de fraudes.

Afin d’aider les victimes à faire valoir leurs droits, l’association du Doubs rappelle qu’elle peut les accompagner et que la Fédération de l’UFC-Que Choisir :

  • Met à leur disposition, en libre-accès, un outil sur la conduite à tenir en cas de fraude, deux lettres types de réclamation « Fraude à la carte bancaire - Contestation de l’utilisation d’un code 3d Secure » ainsi que « Fraude à la carte bancaire - Demande de remboursement » ;
  • Encourage les victimes à lui signaler toutes fraudes non-indemnisées à l’adresse fraudebancaire@quechoisir.org  ou par un formulaire dédié.

 

L’UFC QUE CHOISIR DU DOUBS

Permanences  sur rendez-vous

  • Mardi : 14h-18h tous litiges (sauf banques et assurances)
  • Jeudi : 14h-18h tous litiges (sauf banques et assurances)
  • Vendredi : 14h-17h litiges banques et assurances

Tel : 03 81 81 23 46

Mail : contact@doubs.ufcquechoisir.fr

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Economie

La dotation “biodiversité” de soutien aux communes, revue à la hausse en Haute-Saône

Renommée, dotation de soutien aux communes pour la protection de la biodiversité et les aménités rurales (DSCAR), la dotation a été fortement élargie et renforcée en 2024 avec un montant de 770.000 euros pour 125 communes contre 427.000 euros pour 65 communes en 2023 précise la préfecture de Haute-Saône dans un communiqué.

Après l’incendie, le pressing de l’UNAP de Pontarlier reprend son activité

Dans la nuit du 17 août dernier, un important incendie d’origine accidentelle a détruit la partie "linge plat" de la blanchisserie de l’UNAP à Pontarlier. Après le temps de la stupéfaction, les équipes se sont rapidement mobilisées pour assurer la continuité de l’accueil et de l’accompagnement des personnes en situation de handicap. Grâce à la mobilisation, l’activité de pressing pourra reprendre dès le 9 septembre 2024. 

Offre d’emploi : La Compagnie des Familles recrute des Baby-sitters à Besançon !

OFFRE D'EMPLOI • La Compagnie des Familles spécialisée dans la garde d'enfants à domicile recrute pour l'année scolaire 2024/2025 des baby-sitters (H/F) à Besançon (25000) et ses alentours afin de répondre aux besoins de garde de ses familles.
 

Une campagne de participation citoyenne pour contribuer aux travaux de la Cour des comptes

Du 2 septembre au 4 octobre 2024, la Cour des comptes et des chambres régionales et territoriales des comptes (CRTC) donne la voix aux citoyens. Grâce à une campagne de participation citoyenne, ceux-ci pourront alors proposer aux magistrats de la Cour des comptes des idées de contrôle de l’utilisation de l’argent public via une plateforme en ligne. 

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 14.85
légère pluie
le 08/09 à 06h00
Vent
0.46 m/s
Pression
1014 hPa
Humidité
95 %