Le 13 décembre 2024, Emmanuel Macron a nommé François Bayrou comme Premier ministre pour succéder à Michel Barnier. Un choix que n’a pas tardé à commenter l'adjoint de quartier (Palente – Orchamps – Clairs-Soleils – Vareilles) sur sa page Facebook : "Bonnet blanc et blanc bonnet, tout ça pour ça ? On nous promettait une surprise et un changement pour au final échanger un homme de droite blanc de plus de 70 ans contre un autre homme de droite blanc de plus de 70 ans, et sinon la démocratie c’est en option ou quoi ?"
Au-delà du contexte politique actuel, c’est avant tout l’usage du terme "homme blanc" pour décrire François Bayrou et Michel Barnier dans sa publication qui interpelle.
"Je me doute bien que chez certaines personnes ça puisse poser souci sur le fait de mettre en avant cette réalité-là", nous a rétorqué l’élu qui réfute pour autant toute "provocation gratuite" ou volonté de se faire remarquer. L’élu avoue même être surpris de la réaction que peut susciter son poste : "le fait que je mette « blanc » ça gêne pas mal de monde. Quand on parle de mixité en termes « femme/homme » en France ça ne gêne personne, mais dès qu’on met la question ethnico-raciale, il y a cette problématique-là que l’on met en avant. Ça m’a surpris. Il y a quand même une problématique en France sur ces questions-là", nous explique-t-il.
Sans jamais aborder la question du racisme, il poursuit : "je comprends que certains puissent être choqués par ce terme, mais je le maintiens parce que je pense qu’effectivement ça dit quelque chose de la société française. C’est vraiment quelque chose qui, je pense, est un débat de fond en tout cas dans la société. Mais je ne veux pas que l’on réduise ce que je dis et ce que je fais à de la petite provocation".
Un même modèle politique depuis 40-50 ans
Pour l’élu, la politique française serait d’une manière plus large, peu représentative de la population française. "Depuis les années 70/80, il y a une grande population d’origine étrangère" mais pour autant le pays compte peu de ministres ou députés d’origine étrangère, "il y en a eu un certain nombre mais finalement pas tant que ça". Il n’y a d’ailleurs d’après lui "jamais eu de Premier Ministre ou en tout cas de dirigeant de la France qui avait un certain nombre d’origine". Même chose du côté de la parité, "les femmes ont le droit de vote depuis 1944 et pourtant il y a eu seulement deux femmes qui ont été Premières ministres : Edith Cresson et Elisabeth Borne".
Pour Hasni Alem, cette publication était avant tout pour montrer que cette nouvelle nomination est "la continuation de la même politique d’Emmanuel Macron avec le même personnel politique depuis 40 ans-50 ans qui a mené le pays à la déroute comme elle l’est actuellement". L’élu communiste pointe du doigt le "profil de cette génération de dirigeants politiques de plus de 70 ans qui sont là depuis les années 70, sont passés par tous les partis, par toutes les idées, par toutes les idéologies et qui sont toujours là à plus de 70 à faire la même politique en disant qu’ils vont essayer de changer la France, de sauver la France. Ça m’agace au plus haut point".
"Le nouveau monde ressemble malheureusement au même monde que l’on a depuis 40 ans"
Alors lorsqu’on lui demande cash s’il avait préféré un Premier Ministre avec un profil ethnique différent, sa réponse fuse : "honnêtement non. Ce n’était pas du tout ça. Je ne suis pas dans cette optique-là de considérer que c’est le profil ethnique qui compte. Qu’il soit noir, blanc, à pois, carré, dans l’absolu je m’en fous. Le profil de monsieur Bayrou : un homme blanc de plus de 70 ans qui est de droite, c’est encore une fois la continuation de Macron. Ce n’est pas parce que demain on met une femme d’origine étrangère, lesbienne, handicapée que ça va faire que les politiques seront meilleures. Pas du tout. Mais simplement, c’est ce profil-là, de l’homme politique à papa qui me pose soucis. Le nouveau monde ressemble malheureusement au même monde que l’on a depuis 40 ans".
Conscient du pouvoir des réseaux sociaux qu’il dit utiliser "comme outil de travail politique", il avoue cependant avoir appris à ses dépens à quel point cela l’exposait. "Je m’en suis véritablement rendu compte à partir du moment où j’ai eu des menaces de mort, des insultes racistes. C’est à ce moment que je me suis rendu compte que ma parole publique sur les réseaux sociaux avait plus de poids qu’auparavant effectivement" nous a-t-il confié. Mais pas question pour autant qu’il revoit sa manière de communiquer : "utiliser les réseaux sociaux pour mettre en avant un certain nombre de positions qui me semblent importantes ça je vais continuer à le faire bien entendu" a-t-il conclu.