Un millier de personnes était réuni au Congrés de domaines skiables de France qui se tient du 1er au 2 octobre à Micropolis Besançon. Mardi soir, le congrès accueillait Jean-Baptise Lemoyne, le secrétaire d’État auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères.
À l'heure du réchauffement climatique, est-il judicieux de poursuivre les investissements dans les stations de ski, surtout en moyenne montagne ? La question est d'autant plus d'actualité que le Giec a remis le 25 septembre dernier son rapport sur les océans, le recul des glaciers ou encore les changements de la couverture neigeuse ont déjà contribué à la baisse des rendements agricoles dans certaines régions de haute montagne. En parallèle, selon le Giec, les activités de tourisme et la pratique des sports de montagne seront directement impactées.
La question sera abordée ce mercredi à l'occasion du congrès des domaines skiables de France à Micropolis Besançon lors de la table ronde sur la durabilité des pratiques dans les stations de ski. Arrivé vers 20h15 à Micropolis, Jean-Baptise Lemoyne, le secrétaire d'État a assisté aux conclusions de la première journée du congrès afin de montrer que les pouvoirs publics étaient au côté des professionnels. "C'est un moment qui permet d'aborder les sujets qui vont bien. Il y a l'envie d'investir. On voit que le produit s'adapte pour attirer et continuer à attirer les français et les touristes internationaux. Mais il y a aussi les inquiétudes et il faut pouvoir regarder la réalité en face."
Sur la question climatique Jean-Baptise Lemoyne estime qu'il faut le prendre le sujet "à bras le corps". "On sait que la montagne en elle-même est un écosystème très fragile. Il suffit de voir par exemple l'évolution de la mer de Glace sur un siècle. C'est assez impressionnant. Je sais que les professionnels se mobilisent sur cette question qui ont de idées pour aller de l'avant même si cela doit remettre en cause certains modèles, mais nous avons pas le choix..."
Pas d'annonces particulières. Au mois de novembre, le Premier ministre réunira le Conseil national de la montagne et annoncera des mesures d'aide notamment à l'investissement. Les professionnels attendent des mesures sur les sujets liés à l'immobilier de loisirs : les résidences de tourisme et l'ensemble des hôtels en station. "C'est une partie importante de l'économie qui conditionne la vitalité de l'écosystème" souligne Laurent Reynaud, délégué général de Domaines skiables de France, un syndicat de professionnels qui rassemble plus de 200 entreprises de remontées mécaniques et de domaines skiables dans les stations de montagne.
"Cette économie fait vivre directement 18.000 salariés, mais si on y ajout l'ensemble des emplois liés à ce que l'on appelle l'économie blanche comme les moniteurs de ski, les restaurateurs et les hébergeurs, nous sommes à plus de 120.000 personnes travaillant tous les hivers dans les stations." Laurent Reynaud, délégué général de Domaines skiables de France
Quid de la neige de culture ?
Face aux caprices météo et à l'heure des questions climatiques, les stations tente de dompter dame nature avec la neige de culture. Une bonne idée ? "La neige de culture est principalement principalement produite en avant saison, principalement avant Noël et ce n'est que de l'eau. Il n'y a aucun adjuvant et lorsque la neige fond, l'eau est restituée au milieu naturel. C'est important de le rappeler" explique M Reynaud qui tient à préciser que "tout cela est très encadré au niveau réglementaire."
"Une fois que l'on a dit ça effectivement, on ne peut pas faire de neige de culture sans étude environnementale solide sur la capacité du milieu à supporter un prélèvement. Le cas échéant, il faut créer une retenu d'eau pour la stocker et éviter de prélever de façon brutale dans le milieu naturel si sa capacité ne le permet pas" insiste le délégué général de Domaines skiables de France en relativisant l'impact de la neige de culture. "Une chute de neige de 10 cm sur une commune d'une station pose plus d'eau que l'on en utilisera pour la neige de culture sur l'ensemble de la saison sur cette station. En terme de volume, c'est tout à fait négligeable par rapport aux précipitations en montagne en été ou en hiver sur une année. C'est donc gérable..."