"Notre pays, comme l’ensemble des pays européens, est confronté à une accélération brutale de l’épidémie COVID. L’ampleur du phénomène, avec près de 50 000 nouveaux cas par jour et son corollaire d’hospitalisations et de cas graves, a conduit le Gouvernement à procéder en urgence à un nouveau confinement.
La différence essentielle par rapport à celui du printemps tient à l’ouverture des écoles, des collèges et des lycées. La plupart des enseignants le réclamait à juste titre. C’était en effet une nécessité absolue pour préserver l’apprentissage de nos enfants et l’égalité des chances.
Mais l’esprit de ce confinement reste le même : il s’agit bien de limiter le plus qu’il est possible nos contacts physiques, qui sont à l’origine de la transmission du virus. Il faut donc remettre à plus tard et durant quelques semaines ce qui n’est pas indispensable.
Partout, au travail, à l’école, à la maison, comme en toutes circonstances, nous devons assurer la distanciation physique et les gestes barrière. Oui, nous devons temporairement limiter nos déplacements, nos rencontres, nos moments de convivialité.
Nous savons ce qu’il nous en coûte. C’est une lourde contrainte pour chacun de nous, dans notre vie quotidienne, familiale et amicale ; mais aussi pour l’activité économique et tout particulièrement pour les commerçants et artisans qui sont à nouveau particulièrement impactés et pour qui l’Etat a mis en place des aides financières exceptionnelles.
Bien sûr, on peut toujours se poser la question de savoir où fallait-il mettre le curseur ? Fallait-il laisser tous les commerces ouverts ou seulement certains ? Si oui, lesquels ? Les coiffeurs et les libraires disent certains ; les fleuristes ajoutent d’autres ; et l’habillement aussi entend-on encore. Et pourquoi pas les bars et restaurants osent - plus rarement - quelques-uns ; et les discothèques, on rouvre aussi ?
On le voit, on peut échanger à l’infini sur ce qu’il faut faire et ne pas faire. Mais ce débat n’est-il pas contradictoire avec l’objectif poursuivi : casser la propagation du virus, seule condition - certains semblent l’oublier- pour reprendre une activité à peu près normale ?
Dans ces moments d’extrême gravité, l’injonction paradoxale et les postures démagogiques devraient être bannies. A cet égard, les vaines querelles et les arrêtés, ou menaces d’arrêtés illégaux hypothèquent gravement nos chances de réussite. Ces attitudes venant d’élus de la République, qui tiennent d’ailleurs un discours inverse lorsqu’ils président le Conseil d’administration de leur hôpital, introduisent un état d’esprit nuisible en nous détournant des règles et recommandations.
Plus nous serons mobilisés ensemble et dans le même sens, plus tôt nous maîtriserons l’épidémie et plus tôt la vie économique et sociale reprendront pour tous.
Ne perdons jamais de vue qu’il s’agit de sauver des vies et d’éviter des séquelles de cette maladie sournoise. En limitant le nombre de malades, nous préserverons notre système de soins et les soignants.
La gravité de la situation appelle la responsabilisation de chacun pour réussir ce confinement, seul à même de casser la propagation de l’épidémie si nous voulons retrouver nos activités et notre art de vivre".
Éric Alauzet – Député de la 2ème circonscription du Doubs
Fannette Charvier – Députée de la 1ère circonscription du Doubs