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Le départ précipité de Nacer Meddah de la préfecture de Franche-Comté après seulement sept mois d’activité, d’avril à décembre 2010, n’a jamais vraiment été compris. Pas plus d’ailleurs que son éviction de la préfecture de Seine-Saint-Denis où il n’a été en fonction comme préfet seulement un an et quatre mois.
En quittant Besançon il avait simplement avoué que ce n’était pas à lui d’expliquer son éviction. « Il faut rester digne. En ce qui me concerne, je n’ai aucune lecture politique de mon départ ». En tout cas, jamais un pot de départ de préfet n’avait été aussi émouvant, donnant l’occasion aux politiques de tous bords de venir saluer un préfet « hors normes ». Le conseil régional avait suspendu sa séance budgétaire pour permettre aux conseillers de le saluer.
« Je n’ai pas de plainte particulière »
Aujourd’hui au service de François Hollande, il ne cache plus ses « convictions républicaines de gauche », mais se refuse à faire le lien avec ses séjours préfectoraux avortés.
« Je n’ai jamais fait de commentaires sur mon départ de Franche-Comté. Je n’ai pas de plainte particulière. Je suis revenu à la Cour de comptes et, juste avant que Pierre Moscovici ne m’appelle pour me faire rencontrer François Hollande, je venais d’être nommé président de la Cour régionale des comptes des Pays de Loire à Nantes. J’avais déjà mon billet de train en poche ! », raconte Nacer Meddah entre deux voyages de préparation des futurs meetings socialistes.
« Cette rencontre avec le candidat était une opportunité inattendue. Je n’avais jamais croisé François Hollande. Plutôt que de choisir un déroulement de carrière confortable, j’ai choisi cette aventure d’une autre nature », poursuit-il.
« Je ne suis pas au PS »
Nacer Meddah revient tout de même en arrière pour bien préciser la manière dont il a exercé la fonction préfectorale. « J’ai toujours élevé une muraille entre mon engagement de serviteur de l’Etat et mes convictions républicaines de gauche. Je ne suis pas au PS et on m’a présenté comme tel à l’équipe de campagne. Quand j’ai quitté la Franche-Comté, j’ai eu des marques de sympathies en provenance de tous les bords politiques ».
« Ma marque de fabrique c’est d’être au service des autres. Je suis pupille de la Nation, je suis né en France. L’Etat c’est mon choix. Je l’ai servi de manière non partisane. On ne peut être que préfet de la République. Je ne sais pas ce qu’est un préfet de gauche ou un préfet de droite », insiste l’ancien protégé de Philippe Séguin en précisant qu’il conserve « un excellent souvenir de la Franche-Comté » où il s'est fait de nombreux amis.
Sur les traces de Claude Guéant ?
Après Claude Guéant, sera-t-il le deuxième ancien préfet de Franche-Comté à occuper le poste de secrétaire général de l’Elysée ou à devenir ministre ? « Mon quotidien est ainsi fait que je ne me pose pas cette question. Les journées s’enchaînent. On verra, ce n’est vraiment pas mon quotidien. Là, je reviens de Dijon où on a fait des repérages pour un prochain meeting, demain ce sera Lyon », conclut Nacer Meddah.
En tout cas, si François Hollande gagne la course à l’Elysée, il n’aura certainement pas à regretter de s’être lancé dans « cette aventure d’une autre nature ».