"Un chasseur ou un paysan court après un diable de lièvre de l'aube au crépuscule. Croyant le saisir, il s'approche, épaule son fusil, tire… et puis rien… le lièvre a disparu pour réapparaître subitement vingt mètres plus loin. A croire que l'animal est multiple ! A Augerans dans le Val d'Amour ce diable bondissant nargue les chasseurs pendant cinquante ans sans qu'aucun ne s'en saisisse. Puis arrive la révolution de 1789, les coups de fusil se font plus nombreux et notre lièvre prend la sage décision d'émigrer.
On le retrouve plus tard vers Danjoutin dans le territoire de Belfort où un malin nommé Jean-Maurice réussit à tirer dans les pattes du lièvre diabolique. Le rusé avait eu l'idée de charger son fusil avec une branche de buis béni le jour des Rameaux."
Source : Bestiaire Fantastique du pays de Comté, Jean-Louis Thouard, éditions Marie-Noëlle
