Frank Monneur déclare travailler depuis plus de quatre ans sur un projet pour Besançon et se dit déterminer à briguer la mairie aux municipales de 2020, avec la volonté de rassembler. Nous avons fait le tour de la question sur son projet, son positionnement politique et ses ambitions pour Besançon.
maCommune.info : Quel regard portez-vous sur l'actuelle majorité municipale du maire «En Marche» Jean-Louis Fousseret élu en 2014
Frank Monneur : "N'étant plus élu, j'ai pu prendre recul citoyen. Je rappelle qu'en 2014 avec ma liste citoyenne sans étiquette politique nous avons récolté un peu plus de 6% des voix. Pour autant le paysage politique local a énormément évolué. Aujourd'hui, il n'y a plus de majorité au conseil municipal. S’il y en a une, c'est une majorité de façade qui se craquelle de toute part et qui va tant bien que mal tenter de se maintenir jusqu'au bout, ce que l'on peut comprendre par ailleurs...
Depuis l'élection d'Emmanuel Macron, il y a une franche de la majorité municipale coupée avec d'une autre majorité de la gauche dite plurielle. Ce que l'on peut reconnaître au maire de Besançon, c'est sa constance s'étant engagé très tôt auprès d'Emmanuel Macron, mais c'est vrai que cela pose de nombreux problèmes dans sa majorité et on peut le comprendre : les socialistes, les verts, les communistes ne sont pas ravis d'avoir comme patron une personne d'En Marche. Je pense que cela va être dur pour Jean-Louis Fousseret de maintenir une cohésion jusqu'en 2020..."
Commets-vous situez-vous politiquement parlant ?
Frank Monneur : "J'aurais tendance à penser que j'ai eu raison trop tôt lorsqu'en 2014 j'ai proposé de partir sur un projet commun pour sortir du bipartisme plutôt que sur un projet d'appareil. Notre société n'était pas tout à fait mûre pour cela. Je suis un citoyen libre et indépendant, je maintiens que je suis de centre gauche, mais suis conscient qu'à un moment donné, surtout en local, il faut rassembler au-delà et loin des extrêmes. Il faut surtout travailler en fonction de la valeur et des compétences des personnes..."
Vous sentez-vous donc plus proche d'En Marche ou du PS ?
Frank Monneur : "Le PS est mon histoire, je ne le renie pas même si je regrette ce qu'est devenu le PS. C'est triste de voir ce qu'est devenu un parti socialiste qui fut pivot de la politique française. Je suis entre le PS et En Marche, voilà, mais je n'ai pas d'appartenance à un parti politique aujourd'hui ..."
Comment vous positionnez-vous pour 2020 ?
Frank Monneur : "En 2014, j'ai fait une campagne en un peu plus de trois mois, mais pour arriver au score de 6,2 %. Moi, j'ai toujours dit depuis 2014 que je me représenterai pour les municipales de 2020. Cela fait quatre ans et demi que je travaille à un nouveau projet pour Besançon. La philosophie reste la même : du pragmatisme, du bon sens centré autour de la vie quotidienne des Bisontins. Je veux rassembler le plus largement possible au-delà des étiquettes politiques, mais sur des valeurs humanistes et sur des projets concrets... "
N'est-ce pas recréer une gauche plurielle en désuétude aujourd'hui ?
Frank Monneur : "Cette idée de la gauche plurielle, qui a par ailleurs fait de belles choses à Besançon, me semble en effet appartenir au passé. Pour autant, personne ne peut gagner tout seul et il va falloir travailler avec d'autres. Je n'ai aucune difficultés à travailler avec des gens du centre, du centre droit, mais aussi bien sûr, du PS. À condition de se concentrer sur les projets pour notre ville sans partir dans des grandes élucubrations. Je rencontre des gens, des personnalités. Les choses se construisent. Une chose est certaine, je le répète, aucun candidat à Besançon ne pourra gagner seul... "
Cela veut-il dire selon vous qu'il faut créer des alliances avant le premier tour ?
Frank Monneur : "Dès le début 2019, la campagne sera véritablement lancée. Nous sommes à 17 mois des élections, il y a déjà des discussions avec un certain nombre de personnes. Pour autant, j'ai des projets, des valeurs et une vision pour le territoire ville-agglomération. Pour l'instant je travaille et je monte mon projet. Si des personnes souhaitent parler, elles peuvent aussi venir me voir et on discute ! Une chose est sûre, je veux rassembler.
Le paysage politique est très mouvant comme l'électorat... Je pense que nous ne sommes pas au bout de nos surprises dans cette campagne".
Quels sont les grandes thématiques que vous souhaitez aborder pour ces municipales à Besançon ?
Frank Monneur : "Nous aurons l'occasion d'en reparler, mais il y a des sujets qui me tiennent à cœur, c'est le commerce et l'attractivité du centre-ville. Je rencontre beaucoup d'acteurs de la vie économique locale. Le développement économique est un aussi au cœur de mes propriétés, mais avec une vision d'agglomération. Je pense par exemple que l'on ne peut pas défendre le commerce du centre-ville et continuer à étendre les zones commerciales...
Un autre sujet est celui de l'université. Il faut arrêter de se plaindre, notamment vis-vis de Dijon. Il faut aller de l'avant et proposer des projets, car c'est bien de dire que nous avons le siège, mais ce qui importe ce sont les filières qui doivent rester à Besançon. Car les filières, ce sont des étudiants et tout un dynamisme inhérent...
Autre thème : la sécurité des Bisontins. Il y a là un énorme travail. je pense que la majorité actuelle n'a pas encore saisi l'ampleur de la situation, notamment vis à vie de la police nationale. Moi je dis clairement que je suis favorable à l'armement de la police municipale, car ses missions ont changé et arrive en primeur sur certaines scènes. Ne pas voir cela, c'est se mettre la tête dans le sable.Je milite pour une collaboration aiguë entre la police nationale et municipale, ce n'est pas assez le cas et il faut que la police municipale ait les moyens. Je suis par exemple pour que la police municipale travaille le dimanche, en soirée, mais sur la base du volontariat et en accord avec les policiers municipaux... "
Que vous disent les Bisontins que vous rencontrez ?
Frank Monneur : "Lorsque je discute avec les Bisontins, ils sont dans l'ensemble fiers de leur ville, mais chacun perçoit les lacunes, il y a beaucoup de choses à améliorer même si globalement on s'y sent bien. Il y a, depuis la fusion des régions, un sentiment de déclassement, supposé fantasmé ou réel ; en tout cas ce sentiment est là. Et il faut travailler là-dessus pour redonner confiance en notre ville et redonner envie.
Mais il ne faut pas voir peur de Dijon, car la peur n'évite pas le danger, mais surtout ne mène à rien. Il faut se battre, regarder Dijon droit dans les yeux, mais en même temps, ne pas perdre son temps et son énergie à combattre Dijon, cela ne sert à rien. Ce qu'il faut ce sont des projets, mais sans être naïfs... en sachant que nous avons également sous-estimé nos rapports avec la Suisse".
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