Municipales 2020 à Besançon : Frank Monneur dans les starting-blocks 

Publié le 24/10/2018 - 12:33
Mis à jour le 16/04/2019 - 11:39

interview • Ancien conseiller municipal de la majorité de 2001 à 2014 lors des deux premiers mandats du maire PS Jean-Louis Fousseret (devenu en Marche), Frank Monneur avait « osé » mener une liste dissidente « Besançon Générations citoyennes » il y a quatre ans lors des dernières municipales. Liste qui avait obtenu 6,22 % des suffrages exprimés (2.255 voix). À 48 ans, il décide de se relancer pour les municipales de 2020 à Besançon.

Frank Monneur, 48 ans, lors de la campagne des municipales à Besançon © DR Facebook FM ©
Frank Monneur, 48 ans, lors de la campagne des municipales à Besançon © DR Facebook FM ©

Frank Monneur déclare travailler depuis plus de quatre ans sur un projet pour Besançon et se dit déterminer à briguer la mairie  aux municipales de 2020, avec la volonté de rassembler. Nous avons fait le tour de la question sur son projet, son positionnement politique et ses ambitions pour Besançon. 

maCommune.info :  Quel regard portez-vous sur l'actuelle majorité municipale du maire «En Marche» Jean-Louis Fousseret élu en 2014

Frank Monneur : "N'étant plus élu, j'ai pu prendre recul citoyen. Je rappelle qu'en 2014 avec ma liste citoyenne sans étiquette politique nous avons récolté un peu plus de 6% des voix. Pour autant le paysage politique local a énormément évolué. Aujourd'hui, il n'y a plus de majorité au conseil municipal. S’il y en a une, c'est une majorité de façade qui se craquelle de toute part et qui va tant bien que mal tenter de se maintenir jusqu'au bout, ce que l'on peut comprendre par ailleurs... 

Depuis l'élection d'Emmanuel Macron, il y a une franche de la majorité municipale coupée avec d'une autre majorité de la gauche dite plurielle. Ce que l'on peut reconnaître au maire de Besançon, c'est sa constance s'étant engagé très tôt auprès d'Emmanuel Macron, mais c'est vrai que cela pose de nombreux problèmes dans sa majorité et on peut le comprendre : les socialistes, les verts, les communistes ne sont pas ravis d'avoir comme patron une personne d'En Marche. Je pense que cela va être dur pour Jean-Louis Fousseret de maintenir une cohésion jusqu'en 2020..."

Commets-vous situez-vous politiquement parlant ?

Frank Monneur : "J'aurais tendance à penser que j'ai eu raison trop tôt lorsqu'en 2014 j'ai proposé de partir sur un projet commun pour sortir du bipartisme plutôt que sur un projet d'appareil. Notre société n'était pas tout à fait mûre pour cela. Je suis un citoyen libre et indépendant, je maintiens que je suis de centre gauche, mais suis conscient qu'à un moment donné, surtout en local, il faut rassembler au-delà et loin des extrêmes. Il faut surtout travailler en fonction de la valeur et des compétences des personnes..."

Vous sentez-vous donc plus proche d'En Marche ou du PS ? 

Frank Monneur : "Le PS est mon histoire, je ne le renie pas même si je regrette ce qu'est devenu le PS. C'est triste de voir ce qu'est devenu un parti socialiste qui fut pivot de la politique française.  Je suis entre le PS et En Marche, voilà, mais je n'ai pas d'appartenance à un parti politique aujourd'hui ..."

Comment vous positionnez-vous pour 2020 ?

Frank Monneur : "En 2014, j'ai fait une campagne en un peu plus de trois mois, mais pour arriver au score de 6,2 %. Moi, j'ai toujours dit depuis 2014 que je me représenterai pour les municipales de 2020. Cela fait quatre ans et demi que je travaille à un nouveau projet pour Besançon. La philosophie reste la même : du pragmatisme, du bon sens centré autour de la vie quotidienne des Bisontins. Je veux rassembler le plus largement possible au-delà des étiquettes politiques, mais sur des valeurs humanistes et sur des projets concrets... "

N'est-ce pas recréer une gauche plurielle en désuétude aujourd'hui ?

Frank Monneur : "Cette idée de la gauche plurielle, qui a par ailleurs fait de belles choses à Besançon, me semble en effet appartenir au passé. Pour autant, personne ne peut gagner tout seul et il va falloir travailler avec d'autres. Je n'ai aucune difficultés à travailler avec des gens du centre, du centre droit, mais aussi bien sûr, du PS. À condition de se concentrer sur les projets pour notre ville sans partir dans des grandes élucubrations. Je rencontre des gens, des personnalités. Les choses se construisent. Une chose est certaine, je le répète, aucun candidat à Besançon ne pourra gagner seul... "

Cela veut-il dire selon vous qu'il faut créer des alliances avant le premier tour ?

Frank Monneur : "Dès le début 2019, la campagne sera véritablement lancée. Nous sommes à 17 mois des élections, il y a déjà des discussions avec un certain nombre de personnes. Pour autant, j'ai des projets, des valeurs et une vision pour le territoire ville-agglomération. Pour l'instant je travaille et je monte mon projet. Si des personnes souhaitent parler, elles peuvent aussi venir me voir et on discute ! Une chose est sûre, je veux rassembler. 

Le paysage politique est très mouvant comme l'électorat... Je pense que nous ne sommes pas au bout de nos surprises dans cette campagne".

Quels sont les grandes thématiques que vous souhaitez aborder pour ces municipales à Besançon ? 

Frank Monneur : "Nous aurons l'occasion d'en reparler, mais il y a des sujets qui me tiennent à cœur, c'est le commerce et l'attractivité du centre-ville. Je rencontre beaucoup d'acteurs de la vie économique locale. Le développement économique est un aussi au cœur de mes propriétés, mais avec une vision d'agglomération. Je pense par exemple que l'on ne peut pas défendre le commerce du centre-ville et continuer à étendre les zones commerciales...

Un autre sujet est celui de l'université. Il faut arrêter de se plaindre, notamment vis-vis de Dijon. Il faut aller de l'avant et proposer des projets, car c'est bien de dire que nous avons le siège, mais ce qui importe ce sont les filières qui doivent rester à Besançon. Car les filières, ce sont des étudiants et tout un dynamisme inhérent... 

Autre thème : la sécurité des Bisontins. Il y a là un énorme travail. je pense que la majorité actuelle n'a pas encore saisi l'ampleur de la situation, notamment vis à vie de la police nationale. Moi je dis clairement que je suis favorable à l'armement de la police municipale, car ses missions ont changé et arrive en primeur sur certaines scènes. Ne pas voir cela, c'est se mettre la tête dans le sable.Je milite pour une collaboration aiguë entre la police nationale et municipale, ce n'est pas assez le cas et il faut que la police municipale ait les moyens. Je suis par exemple pour que la police municipale travaille le dimanche, en soirée, mais sur la base du volontariat et en accord avec les policiers municipaux... "

Que vous disent les Bisontins que vous rencontrez ? 

Frank Monneur :  "Lorsque je discute avec les Bisontins, ils sont dans l'ensemble fiers de leur ville, mais chacun perçoit les lacunes, il y a beaucoup de choses à améliorer même si globalement on s'y sent bien. Il y a, depuis la fusion des régions, un sentiment de déclassement, supposé fantasmé ou réel ; en tout cas ce sentiment est là. Et il faut travailler là-dessus pour redonner confiance en notre ville et redonner envie. 

Mais il ne faut pas voir peur de Dijon, car la peur n'évite pas le danger, mais surtout ne mène à rien. Il faut se battre, regarder Dijon droit dans les yeux, mais en même temps, ne pas perdre son temps et son énergie à combattre Dijon, cela ne sert à rien. Ce qu'il faut ce sont des projets, mais sans être naïfs... en sachant que nous avons également sous-estimé nos rapports avec la Suisse".

Soyez le premier à commenter...

3 commentaires

Laisser un commentaire

municipales 2020 Besançon

Inéligibilité : le président du Mouvement FC fait appel du jugement rendu par le Tribunal administratif  

Le tribunal administratif de Besançon a jugé Jean-Philippe Allenbach « inéligible » pendant ces 18 prochains mois a-t-on appris dimanche 14 mars 2021. Le président du Mouvement Franche-Comté ne pourra donc pas se présenter ni aux élections régionales ni présidentielles. Il fait appel de cette décision.

Vivez en direct le conseil municipal d’installation

Diaporama • L’heure est historique pour Besançon. Après trois mandats et 19 ans à la tête de Besançon, Jean-Louis Fousseret va laisser son siège à la première femme-maire de Besançon qui sera également la toute première maire écologiste. Après le rappel des résultats, les  55 nouveaux conseillers municipaux éliront ensuite Mme la Maire.

Anne Vignot : “Besançon est entrée dans les grandes villes qui ont pris l’option de la transition”

Entretien • Elue maire de Besançon, Anne Vignot revient sur sa victoire au second tour de l’élection municipale. Dans un style bien à elle, s’éloignant volontairement des clichés traditionnels des « hommes politiques », elle souhaite avancer rapidement et sûrement sur plusieurs dossiers : la gestion post-crise, la relance économique ou encore la rentrée scolaire. Rencontre. 

Besançon se réveille en vert : Anne Vignot l’emporte de 566 voix

Première écologiste et première femme maire de Besançon.  Anne Vignot a remporté d’une courte tête à 566 voix la mairie de Besançon avec 43,83% des suffrages, dimanche, devant le candidat LR Ludovic Fagaut (41,61% 10.579 voix) et le marcheur Eric Alauzet (14,55% 3.700 voix). L’abstention frôle les 61 %
 

Politique

Agriculture : Annie Genevard sur le terrain d’une filière mobilisée

La ministre de l'Agriculture effectue jeudi 21 novembre 2024 dans le Pas-de-Calais sa première visite sur le terrain depuis le retour des paysans dans la rue, la mobilisation semblant désormais surtout se circonscrire aux actions des bonnets jaunes de la Coordination rurale. A Besançon, elle a rappelé vendredi dernier son soutien à la filière.

Budget Sécu : le Sénat vote une nouvelle “contribution” de 7h de travail sans rémunération par an

Faire travailler tous les actifs sans rémunération pendant sept heures de plus par an pour renflouer la Sécurité sociale ? C'est la mesure choc adoptée mercredi 20 novembre 2024 par le Sénat, qui plaide pour cette "contribution de solidarité" censée rapporter 2,5 milliards d'euros chaque année au secteur de l'autonomie.

Agriculture, mobilité, tourisme… Plus de 134 millions d’aides régionales votées en commission permanente

La commission permanente du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté s’est tenue vendredi 15 novembre 2024. Les élu(e)s ont voté pour 134,2 millions d’euros d’aides en faveur du territoire. Focus sur quelques dossiers.

À Besançon, la ministre de l’Agriculture Annie Genevard annonce des mesures exceptionnelles

Annie Genevard, la ministre de l’Agriculture, s’est rendue à titre personnel à Micropolis Besançon à l’occasion de Vache de Salon vendredi 15 novembre 2024. Aux côtés de Marie-Guite Dufay, la présidente de la Région Bourgogne Franche-Comté, elle a annoncé que l’Etat et la Conseil régional allaient mettre oeuvre des mesures exceptionnelles face aux difficultés rencontrées dans la gestion des dossiers du FEADER.

Dominique Voynet en désaccord avec Annie Genevard sur la question des produits phytosanitaires

Annie Genevard, la ministre de l’Agriculture, a indiqué dans un post Facebook le 14 novembre 2024 la création "d’un comité des solutions". Dominique Voynet, la députée du Doubs, dénonce lesdites solutions trouvées sur l’utilisation des produits phytosanitaires et des dérogations accordées.

Anne Vignot porte plainte contre Alexandra Cordier et l’ancien maire de Besançon

Suite aux 94.000€ perçus par Alexandra Cordier, collaboratrice de Jean-Louis Fousseret, lors de son licenciement le 1er janvier 2020, l’actuelle maire de Besançon, Anne Vignot, a tenu à porter plainte au nom de la Ville. Pour rappel, la somme qu’a reçue A. Cordier a été révélée dans un rapport d’observations de la Chambre régionale des comptes qui a été rendu public lors du dernier Conseil municipal.

Licenciement d’Alexandra Cordier de la Ville de Besançon : une enquête préliminaire est ouverte pour ”détournement de fonds publics”

Dans son rapport d’observations définitives pour la commune de Besançon, la Chambre régionale des comptes, dont le rapport a été rendu public lors du dernier conseil municipal de Besançon, met en avant la somme de 94.000€ perçus par Alexandra Cordier lors de son licenciement, alors collaboratrice au cabinet du maire de l’époque, Jean-Louis Fousseret, en 2019.

L’Assemblée rejette le projet de budget 2025, le gouvernement se tourne vers le Sénat

Les efforts de la gauche n’y ont rien fait : la version « NFP compatible » du projet de budget 2025 a été rejetée mardi 12 novembre 2024 à l’Assemblée, notamment par les voix de la coalition gouvernementale et du Rassemblement national, l’exécutif pouvant désormais envoyer son texte vers un Sénat à la composition plus favorable.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 0.34
chutes de neige
le 21/11 à 15h00
Vent
2.13 m/s
Pression
990 hPa
Humidité
96 %