Au mois de juin 2009, le peuple d’Iran est descendu dans les rues contre le régime islamique. Le monde entier a été témoin à la fois des manifestations et protestations de masse du peuple d’Iran et des crimes de la République islamique d’Iran. Bien que la révolte du peuple d’Iran ne fasse plus la une des actualités, la lutte continue. Ainsi, le 18 septembre, la journée d’Al Qods, journée instaurée par le régime, s’est transformée en une nouvelle journée de protestation contre le régime, avec des dizaines de milliers de manifestant(e)s à Téhéran, Ispahan, Tabriz, Machhad et ailleurs. La rentrée universitaire des 28 et 29 septembre a été l’occasion de nouvelles manifestations étudiantes et cela malgré la terreur que font régner les forces de répression du régime et ses milices comme celle du Bassidj, les arrestations, les tortures et viols en prison, les assassinats dans les rues et les procès-spectacles.
Face à un régime misogyne, où les discriminations sexistes sont inscrites dans tous les aspects de la législation et de la société, les femmes sont aux premiers rangs des manifestations, des protestations et même des affrontements avec les forces de répression. Celles que la République islamique a toujours considérées comme des « demi-humains » se lèvent pour mettre fin à trente ans d’apartheid sexiste, de voile obligatoire, d’oppression et de discriminations.
Depuis trente ans aussi, la violence de la République islamique se dirige contre les travailleurs et en particulier contre le mouvement ouvrier organisé. Malgré l’interdiction de constituer des syndicats libres, l’absence du droit de grève et d’organisation, les travailleurs d’Iran s’organisent dans des syndicats clandestins. Le 1er mai 2009, ce sont des milliers de travailleurs qui se sont rassemblés au Parc Laleh de Téhéran sur la base d’une plate-forme revendicative signée de dix organisations ouvrières, et réclamant la fin des contrats précaires et des licenciements, le paiement des salaires et leur augmentation, les libertés syndicales et le droit de grève, mais aussi la fin des discriminations contre les femmes et contre les réfugiés afghans. Plus de 150 manifestant(e)s ont été arrêté(e)s à cette occasion.
La répression contre la manifestation du 1er mai n’est pas un fait isolé. L’exemple le plus célèbre est celui du syndicat des travailleurs de la Compagnie de bus de Téhéran et banlieue, dont le dirigeant, Mansour Ossanlou, est à nouveau emprisonné depuis juillet 2007. Farzad Kamangar, syndicaliste enseignant de nationalité kurde, a lui été arrêté en 2006 et condamné à mort le 25 février 2008 pour « morabeh » (« crime contre Dieu »). En août 2009, trois militants ouvriers qui avaient participé à la manifestation du 1er Mai 2009 à Sanandaj, ont été condamnés à 6 mois de prison et à 40 coups de fouets. Ces quelques exemples montrent la brutalité avec laquelle la République islamique d’Iran réprime le mouvement ouvrier et syndical.
Mais malgré la violence de la répression, les ouvriers d’Iran continuent de lutter pour une vie meilleure. Ainsi, ces dernières semaines, on a noté des protestations ouvrières dans plusieurs usines comme à Haft Tapeh (production de sucre) au Khuzestan, dans le textile à Kermanshah, à l’usine Zagros (automobile) de Borurjerd, dans les transports en commun à Khorramshar, etc.
Pour discuter de la situation du mouvement ouvrier
et des luttes des femmes aujourd’hui en Iran
Réunion publique le 26 octobre à 20 heures
à la librairie L’Autodidacte, 5 rue Marulaz (Besançon)
avec Mahchid Modjaverian, réfugiée iranienne
militante de l’Organisation de femmes du 8 Mars (Iran-Afghanistan)
et de la CGT Transport, membre du comité Iran de la CGT
Organisée par CGT ADDSEA, FSU et SUD Education