Depuis plusieurs années, les agents du SAU (Service d’Accueil des Urgences), du SMUR (Service Mobile d’Urgence et de Réanimation) et du Centre 15 signalent par les instances de l’établissement "de graves dysfonctionnements non pris en compte" affirme le le personnel dans un communiqué.
Les personnels concernés ont donc décidé d’un mouvement de grève à partir du 9 octobre avec un certain nombre de revendications, ayant pour but de "ne plus mettre en danger le personnel soignant et par voie de conséquence la population régionale accueillie au sein de nos structures."
Le personnel médical du CHRU de #Besancon entrain de bloquer les voies tramway ce mardi #manifestation pic.twitter.com/yPEHiYYPYa
— macommune.info (@maCommune) 9 octobre 2018
Il est expliqué que "Depuis de nombreuses années, l’augmentation croissante de l’activité au sein du Service d’Accueil des Urgences ne permet plus au personnel d’assurer la qualité des soins et la sécurité des patients". Et "pour pallier le manque d’effectif du SAU, les agents du SMUR ont donc été contraints d’intégrer ce service ; entrainant des carences d’équipe pouvant mettre en danger la population par non engagement ou délais de départ augmenté." Et d'ajouter : "Cet été le Service d’Hospitalisation des Urgences (7 lits d’urgences) a été fermé momentanément, raconte le syndicat, la capacité d’accueil du service des urgences a été largement diminuée."
Actuellement au centre 15, les agents sont "en difficulté face à l’augmentation constante du flux des appels de la population. Par conséquent le délai d’attente et de prise en charge augmente."
A la demande du comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) de l’établissement, un rapport de la situation a été effectué par un cabinet d’expertise extérieur (SYNDEX). Selon Sud Santé, "les conclusions sont accablantes : L’inspection du travail et la CARSAT somment la Direction de mettre en place des mesures rapides d’ici la fin octobre."
Le 4 octobre 2018, les membres du personnel et des syndicats ont rencontré la Direction du CHRUB mais "celle-ci n’a apporté aucune réponse précise."
Le CHRU à tenu à répondre :
"Comme grand nombre de services d’urgences en France, le CHU de Besançon n’'échappe pas à une augmentation d’activité engendrant des difficultés de fonctionnement et des tensions au sein des équipes.
Dans ce contexte, en mars 2018, une mission d’expertise a été commanditée par le Comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) et le rapport a été remis à la Direction le 31 août.
Bien en amont de la rédaction de ce rapport, suite à différentes alertes reçues, la Direction a pris des mesures pour améliorer les conditions de travail des agents de ces services ainsi que la prise en charge des patients, et notamment :
- Création en 4 ans de 20,5 postes de personnels soignants et de 9 postes de médecins
Renfort de 2,5 postes d’infirmiers pour la nuit à partir de la prochaine période hivernale
Réalisation de travaux pour mieux accueillir les patients en attente d’examens - complémentaires ou de sortie
- Lancement d’une première phase de sécurisation des entrées des urgences
- Acquisition de nouveaux matériels pour répondre à la demande des agents (fauteuils ergonomiques, casques haut de gamme, brancards....)
Au total, plus de 600 000 euros de travaux et d’équipements ont été engagés ces dernières années. - Création d’une unité de médecine polyvalente de 24 lits en novembre 2017 pour l’accueil en aval des urgences
- Re?organisation en cours du secteur d’imagerie pour accélérer les examens et acquisition récente d’un scanner de?die? aux urgences
Lors du CHSCT en date du 7 septembre, la Direction a contesté certaines affirmations contenues dans ce rapport qui n’ont fait l’objet d’aucune vérification et se sont avérées inexactes ou approximatives. C’est pourquoi, en l’absence de débat contradictoire, la séance a été interrompue avant même de pouvoir échanger sur les préconisations du dit rapport.
Pour autant, la Direction partage un certain nombre de recommandations lesquelles pour partie correspondent à des actions déjà engagées.
(...)
Le dialogue social n’est pas rompu puisque la Direction a planifié de nouvelles rencontres avec les personnels du SAU, du SMUR et du Centre 15. Ces échanges viendront enrichir un plan d’actions complémentaire que la Direction présentera lors du prochain CHSCT prévu le 25 octobre.
Par ailleurs, la Direction assure qu’elle met tout en œuvre pour garantir des prestations de qualité malgré les contraintes financières qui pèsent sur l’hôpital public aujourd’hui".