Rappel du scandale
En septembre 2015, l'Agence américaine de protection de l'environnement (EPA) faire éclater au grand jour le scandale industriel Volkswagen : la marque allemande si appréciée pour sa qualité et ses moteurs diesel peu polluants est accusée d'utiliser différentes techniques visant à réduire frauduleusement les émissions polluantes (de NOx et de CO2) de certains de ses moteurs diesel et essence. Plus de 11 millions de véhicules de ses marques (Volkswagen, Audi, Skoda, et Porsche) sont concernés dans le monde.
Suite à cela, les dirigeants de Volkswagen ont tenté de s'expliquer et de s'excuser auprès des clients, accusant "un enchaînement d'erreurs qui n'a à aucun moment été brisé". Le 9 novembre 2015, une vaste opération de dédommagement avait été lancée auprès des clients américains : chaque propriétaire d’une voiture équipée d’un moteur diesel sur lequel un logiciel truqueur avait été installé devrait se voir offrir une carte créditée de 500 dollars (465 euros), ainsi qu’un avoir d’une valeur équivalente, valable dans toutes les concessions VW aux États-Unis.
"Je suis critiqué par mes proches qui n'hésitent pas à se moquer de moi"
Charles nous explique qu'il porte plainte pour plusieurs raisons. Pour lui, l'achat d'une Volkswagen était "un gage de qualité par rapport à ses concurrentes (consommation de carburant réduite et filtrage des Nox accrus permettant une réduction de la pollution atmosphérique)". Lors de son achat, "sur les conseils éclairés d'un commercial du groupe Volkswagen, mon choix s'est donc orienté vers une polo aux caractéristiques répondant à mes attentes en termes d'image, de qualité, de fiabilité et d'écologie."
Aujourd'hui, Charles se dit "victime de cette tromperie" qui lui porterait préjudice "après avoir vanté les qualités de mon véhicule lors de son achat ; et je suis critiqué par mes proches qui n'hésitent pas à se moquer de moi" nous confie-t-il.
S'ajoute à cela, Charles indique qu'il se sent "coupable" et "responsable d'avoir mis en danger ma santé, mais aussi celle des autres".
Enfin, ce jeune homme explique que "la dépréciation de mon véhicule en sera impactée le jour où je souhaiterai le revendre". "De la part du premier constructeur mondial, cela est absolument scandaleux", regrette-t-il.
"Volkwagen a peur des Américains procéduriers, mais il n'a pas peur pas de nous, Français"
Charles a tenté de contacter par courrier le groupe allemand le 2 décembre 2015, pour faire suite au courrier du groupe concernant le rappel du véhicule de Charles. Il faut savoir que le moteur de son véhicule, le 1.6 TDI 90 CH est le moteur pour lequel il devrait y avoir de très nombreuses modifications. Charles demandait dans son courrier :
"Nous sommes disposés à vous laisser intervenir sur notre véhicule (correction informatique et/ou remplacement de pièces), si vous vous engagez à nous restituer notre modèle, avec les caractéristiques suivantes :
- émissions de NOx conformes à la norme en vigueur
- émissions de CO2 conformes à la norme en vigueur
- niveau de puissance équivalent à celui qui prévalait avant l'application de cette action corrective
- couple moteur équivalent à celui qui prévalait avant l'application de cette action corrective
- niveau de consommation équivalent à celui qui prévalait avant l'application de cette action corrective"
Par cette lettre, l'objectif de Charles est que Volkwagen "assume son erreur de manière équitable entre les différents pays." Comme rappelé ci-dessus dans notre article, Volkswagen devrait dédommager ses clients américains, mais aucun mot à destination de ses clients européens. Charles dit être "écoeuré" par le groupe : " Volkswagen a peur des Américains qui sont très procéduriers, mais pas nous, Français, il sait que ce n’est pas dans notre mentalité. Mais doit-on en pâtir et en subir les erreurs ?" se demande-t-il.
Charles a déposé une plainte en novembre 2015 pour "tromperie par personne morale sur une prestation de service entrainant un danger pour la santé de l'homme ou de l'animal". (extrait de la plainte ci-dessus) Sa plainte a été transférée au procureur de la République de Paris. Affaire en cours...
L'association Action Auto Défense
Créée le 25 octobre 2015 en Meurthe-et-Moselle, l'association AAD est issue du collectif "Action de Groupe Volkswagen" dont les 10 000 membres sont rassemblés sur le site www.class-action-volkswagen.eu. Al'origine de cette création d'association, plusieurs propriétaires de modèles du groupe Volkwagen ont fait appel à Khalid Zarrougui, consultant et ancien journaliste automobile (12 ans à L'Automobile Magazine, 3 ans à Auto Plus), expert en gestion des contentieux automobiles et aujourd'hui secrétaire de l'association AAD. Edwige Quignaux, une plaignante ayant des membres de sa famille lésés par le scandale en est la trésorière.
Cette association, placée sous le régime de Loi 1901, est à but non lucratif et ne compte aujourd'hui que des bénévoles.
Charles a décidé d'adhérer à cette association pour ne pas se battre seul.