Moscovici souhaite un déficit public “le plus près possible de 5%” en 2025

Le Premier président de la Cour des Comptes Pierre Moscovici a souhaité jeudi 9 janvier 2025 que le déficit public de 2025 soit "le plus près possible de 5% du PIB", pour demeurer aligné avec la trajectoire promise à Bruxelles d'ici à 2029.

Pierre Moscovici, premier président de la Cour des comptes © CC2 Cour des comptes

La situation des finances publiques "est objectivement inquiétante et préoccupante", a rappelé M. Moscovici lors d'une conférence de presse. "Je ne dis pas qu'il faut 5%, je dis qu'il faut moins de 5,5% et le plus près possible de 5%", a-t-il résumé, "pas par fétichisme d'un chiffre mais parce que c'est le minimum (après 6,1% en 2024, NDLR) pour demeurer aligné avec la trajectoire pluriannuelle que nous avons soumise à la Commission européenne en octobre". Celle-ci prévoit un retour sous la barre des 3% de déficit d'ici à 2029.

Interrogé sur les discussions budgétaires en cours entre les partis de gauche, sauf LFI, et le gouvernement, pour parvenir à un budget qui ne serait pas de nouveau censuré, M. Moscovici a convenu que "les compromis sont nécessaires et l'élargissement de la base parlementaire indispensable, mais je pense qu'il ne faut pas perdre de vue l'objectif de maîtriser l'endettement et de réduire le déficit".

Des économies importantes sur la dépense publique d'ici 2026

Alors que le budget du gouvernement Barnier, basé pour sa part sur un objectif de déficit public de 5% cette année, devait reposer sur deux tiers d'économies et un tiers de mesures fiscales, le président de la Cour des comptes s'attend pour la version Bayrou "probablement à un équilibre fiscalité-économies, car on voit bien que le débat sur la justice fiscale est très présent". "On peut le faire un an, mais deux ans, bonjour les dégâts!" a-t-il mis en garde. Selon lui, à partir de 2026, il faudra "basculer sur des économies très importantes qui devront être quasi-uniquement sur la dépense publique".

À la conférence de jeudi était présenté un rapport sur les plus de 5,5 milliards d'euros dont la Cour des comptes pense qu'ils pourraient être économisés à horizon 2027, rien qu'en réduisant ou supprimant certaines mesures qui persistent depuis le "quoi qu'il en coûte". M. Moscovici a annoncé que la Cour avait l'intention de multiplier désormais ce type de revue de dépenses "très opérationnelle", avec propositions concrètes d'économies à la clé.

(AFP)

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