M. Fillon, Premier ministre de Nicolas Sarkozy de 2007 à 2012, a expliqué avoir voté contre le plan d'économies du gouvernement actuel car il estime que les hypothèses de croissance sur lesquelles il est fondé n'ont "aucune chance de se réaliser" pour 2015 (1,7%) et sont "totalement fantaisistes" pour 2016 (2,25%).
"Je dénie toute forme de crédibilité à la parole de François Fillon. Il est un homme qui aime à se poser en bon gestionnaire, il a été le Premier ministre d'un Etat qu'il déclarait lui-même en faillite. Il est le responsable, avec Nicolas Sarkozy, de la dégradation de nos finances publiques, de l'aggravation considérable de notre endettement", a réagi M. Moscovici sur LCI et Radio Classique.
"C'est un homme qui toujours, benoîtement, la main sur le coeur, paraît un homme ouvert, en fait c'est un sectaire. Et j'ajoute: un sectaire qui n'est pas compétent sur le plan économique. Car est-ce que lui va dénier ce que dit la Commission européenne? Est-ce qu'il va dénier ce que dit le Fonds monétaire international? Arrêtons de faire peur aux Français", a poursuivi M. Moscovici, ministre de l'Economie et des Finances du gouvernement de Jean-Marc Ayrault. "Pour le coup, parmi les dirigeants de l'opposition, avec Jean-François Copé, je les mets dos à dos, je les trouve tous les deux absolument inintéressants", a conclu M. Moscovici.
Pour l'ancien patron de Bercy, "ce quinquennat se déroule sous le sceau d'une crise qui se termine mais qui marque encore l'économie française, par le fait que le chômage est élevé, que la réduction des déficits, qui est
indispensable, demande des efforts. C'est un quinquennat qui est voué d'abord au redressement et le redressement du pays est lié à une situation que nous avions trouvée, que nous n'avions peut-être pas assez expliquée".
"La France que nous avons trouvée en mai 2012 était une France affaiblie par dix années de droite avec les déficits qui étaient les plus élevés en Europe parmi les grands pays de l'Union européenne. (...) Ce sont les travaux d'Hercule que François Hollande et le gouvernement d'alors avaient à entreprendre et que le gouvernement d'aujourd'hui poursuit", a ajouté M. Moscovici.
(Source : AFP)