Mort de Jacques Chirac : une journée de deuil national décrétée lundi

Publié le 27/09/2019 - 08:58
Mis à jour le 27/09/2019 - 08:58

La France se prépare ce vendredi 27 septembre 2019 à rendre hommage à Jacques Chirac, au lendemain de la mort, à 86 ans, du cinquième président de la Ve République, qui ne fut jamais plus populaire qu’après la fin de sa très longue carrière politique. Une journée de deuil national a été décrétée lundi.

 ©
©

Jacques Chirac "entre dans l'Histoire et manquera à chacun d'entre nous désormais", a conclu Emmanuel Macron jeudi soir, à la fin d'une allocution télévisée remémorant l'action de son prédécesseur et insistant sur la personnalité d'un "homme d'Etat que nous aimions autant qu'il nous aimait".

"Si longtemps nous n'avons osé l'aimer pour finalement concevoir pour lui un attachement affectueux, quasi filial", a ajouté M. Macron avant de se rendre au domicile parisien de Jacques Chirac, près du Sénat, pour se recueillir devant sa dépouille. Au même moment, plusieurs centaines de personnes sont venues soir à l'Elysée pour signer les livres d'or installés devant une grande photo de l'ancien président, et qui resteront accessibles jusqu'à dimanche.

Une journée de deuil national a été décrétée lundi, et un service solennel sera rendu ce jour-là à 12H00 dans l'église Saint-Sulpice à Paris. Des journées de deuil national avaient déjà été décrétées après les décès des présidents Charles de Gaulle en 1970, Georges Pompidou en 1974, et François Mitterrand en 1996. La date et le lieu des obsèques n'ont pas encore été communiqués.

Le débat, sensible, sur l'immigration prévu lundi à l'Assemblée nationale est reporté à une date ultérieure.

"Adieu" (Le Figaro), "Sans Chichi" (Libération), "Tellement Français" (Le Parisien) : la presse française, dans de nombreuses éditions spéciales, a célébré vendredi "ce que fut" l'homme politique durant sa carrière d'un demi-siècle plus que "ce que fit" le président.

L'ex-chef de l'Etat, qui était souffrant depuis de longues années, s'est éteint "très paisiblement, sans souffrir" et entouré des siens jeudi matin à son domicile, rue de Tournon dans le centre de Paris, la ville dont il avait été le maire pendant 18 ans avant d'accéder à l'Elysée, en 1995.

"C'est une part de ma vie qui disparaît aujourd'hui", a commenté Nicolas Sarkozy, son successeur à l'Élysée, tandis que François Hollande saluait "un combattant" qui "avait su établir un lien personnel avec les Français".

"Un amoureux de l'Afrique"

"Paris est en deuil", a aussi déclaré Anne Hidalgo, maire de la capitale. En signe d'hommage, la Tour Eiffel s'est éteinte jeudi soir. Avec Jacques Chirac disparaît l'un des principaux acteurs à droite de la vie politique française, depuis la fin des années 60 jusqu'au milieu des années 2000. Celui qui fut également député de la rurale Corrèze -et était jugé comme l'un des siens par le monde paysan- fut deux fois président de la République, de 1995 à 2007, mais aussi deux fois Premier ministre (1974-1976 et 1984-1986), trois fois maire de Paris, fondateur de deux partis -le RPR et l'UMP, ainsi que ministre à répétition à partir de l'âge de 34 ans.

"Il a fait tous les métiers de la Ve République", a commenté pour l'AFP le politologue Pascal Perrineau. Et au fil des évolutions parfois sinueuses de sa ligne politique et de ses propositions en matière économique et sociale, restent quelques constantes: le rejet intransigeant de l'extrême droite, le souci de la cohésion nationale, une approche gaulliste du rôle international de la France, vue comme une puissance d'équilibre devant parler à tous.

"Jacques Chirac c'était un Français au plein sens du terme, avec ses aspirations, ses contradictions, ses ambitions, ses moments peut-être à certains égards de génie (..) et puis aussi des phases plus compliquées, des hésitations, parfois des renoncements", a souligné le Premier ministre Edouard Philippe vendredi matin sur RTL.

De l'étranger, Bill et Hillary Clinton, respectivement ancien président et ancienne secrétaire d'Etat des Etats-Unis, ont salué "un homme d'Etat audacieux et talentueux". Ali Bongo Ondimba, président gabonais, s'inclinait devant un "amoureux sincère de l'Afrique".

Les mandats élyséens de Jacques Chirac, point culminant d'une carrière politique entamée en 1967 à l'Assemblée nationale, resteront marqués par son "non" à la deuxième guerre d'Irak, par la fin de la conscription militaire, la reconnaissance de la responsabilité de l'État français dans les crimes nazis, le passage au quinquennat, le cri d'alarme face à la dégradation de l'environnement ("notre maison brûle"), et une première victoire importante sur la mortalité routière.

"Souffrance"

En 2007, affaibli par un accident vasculaire cérébral qui l'a frappé deux ans plus tôt, il doit voir triompher Nicolas Sarkozy, pour lequel il est loin de manifester la ferveur indéfectible de son épouse Bernadette."Pertes de mémoire", "absences", surdité : Jacques Chirac apparaîtra ensuite de plus en plus rarement en public.

L'ancien premier ministre Édouard Balladur, qui vécut au tournant des années 90 une impitoyable rivalité avec son ancien ami, a ainsi dit "son émotion" de sa disparition "après tant d'années de souffrance".

La dernière sortie publique de Jacques Chirac remonte à novembre 2014, au Musée du Quai-Branly consacré aux Arts premiers et qui porte son nom. L'ancien président, affaibli mais souriant, était aux côtés de son successeur François Hollande, avec lequel il avait la Corrèze en partage.

Particulièrement populaire depuis qu'il avait quitté le pouvoir, Jacques Chirac avait pourtant essuyé de cuisants échecs, comme lorsqu'il fut sèchement battu par François Mitterrand à la présidentielle de 1988.

Neuf ans plus tard, en 1997, la dissolution qui devait conforter sa majorité à l'Assemblée avait débouché sur une humiliante déroute de la droite, installant cinq ans de cohabitation avec la gauche de Lionel Jospin.

Il avait enfin été, en 2011, le premier ancien chef de l'État condamné au pénal, à deux ans d'emprisonnement avec sursis, pour une affaire d'emplois fictifs à la mairie de Paris.

Il a eu deux filles, Laurence, anorexique depuis sa jeunesse et décédée en avril 2016, et Claude, qui fut sa conseillère en communication et lui a donné son seul petit-fils, Martin, aujourd'hui âgé de 23 ans.

(Source AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Politique

Budget : à Besançon, le Nouveau Front Populaire local milite contre un projet budgétaire “destructeur”

Le NFP local, ainsi que des associations et syndicats locaux qui soutiennent le programme du Nouveau Front Populaire, ont décidé d'organiser conjointement une conférence de presse jeudi 21 novembre à Besançon afin de dénoncer le budget du gouvernement Barnier et affirmer que d’autres choix sont possibles. Celles-ci ont notamment été présentées à l’intérieur d’une proposition de "contre-budget"émanant du NFP.

Agriculture : Annie Genevard sur le terrain d’une filière mobilisée

La ministre de l'Agriculture effectue jeudi 21 novembre 2024 dans le Pas-de-Calais sa première visite sur le terrain depuis le retour des paysans dans la rue, la mobilisation semblant désormais surtout se circonscrire aux actions des bonnets jaunes de la Coordination rurale. A Besançon, elle a rappelé vendredi dernier son soutien à la filière.

Budget Sécu : le Sénat vote une nouvelle “contribution” de 7h de travail sans rémunération par an

Faire travailler tous les actifs sans rémunération pendant sept heures de plus par an pour renflouer la Sécurité sociale ? C'est la mesure choc adoptée mercredi 20 novembre 2024 par le Sénat, qui plaide pour cette "contribution de solidarité" censée rapporter 2,5 milliards d'euros chaque année au secteur de l'autonomie.

Agriculture, mobilité, tourisme… Plus de 134 millions d’aides régionales votées en commission permanente

La commission permanente du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté s’est tenue vendredi 15 novembre 2024. Les élu(e)s ont voté pour 134,2 millions d’euros d’aides en faveur du territoire. Focus sur quelques dossiers.

À Besançon, la ministre de l’Agriculture Annie Genevard annonce des mesures exceptionnelles

Annie Genevard, la ministre de l’Agriculture, s’est rendue à titre personnel à Micropolis Besançon à l’occasion de Vache de Salon vendredi 15 novembre 2024. Aux côtés de Marie-Guite Dufay, la présidente de la Région Bourgogne Franche-Comté, elle a annoncé que l’Etat et la Conseil régional allaient mettre oeuvre des mesures exceptionnelles face aux difficultés rencontrées dans la gestion des dossiers du FEADER.

Dominique Voynet en désaccord avec Annie Genevard sur la question des produits phytosanitaires

Annie Genevard, la ministre de l’Agriculture, a indiqué dans un post Facebook le 14 novembre 2024 la création "d’un comité des solutions". Dominique Voynet, la députée du Doubs, dénonce lesdites solutions trouvées sur l’utilisation des produits phytosanitaires et des dérogations accordées.

Anne Vignot porte plainte contre Alexandra Cordier et l’ancien maire de Besançon

Suite aux 94.000€ perçus par Alexandra Cordier, collaboratrice de Jean-Louis Fousseret, lors de son licenciement le 1er janvier 2020, l’actuelle maire de Besançon, Anne Vignot, a tenu à porter plainte au nom de la Ville. Pour rappel, la somme qu’a reçue A. Cordier a été révélée dans un rapport d’observations de la Chambre régionale des comptes qui a été rendu public lors du dernier Conseil municipal.

Licenciement d’Alexandra Cordier de la Ville de Besançon : une enquête préliminaire est ouverte pour ”détournement de fonds publics”

Dans son rapport d’observations définitives pour la commune de Besançon, la Chambre régionale des comptes, dont le rapport a été rendu public lors du dernier conseil municipal de Besançon, met en avant la somme de 94.000€ perçus par Alexandra Cordier lors de son licenciement, alors collaboratrice au cabinet du maire de l’époque, Jean-Louis Fousseret, en 2019.

L’Assemblée rejette le projet de budget 2025, le gouvernement se tourne vers le Sénat

Les efforts de la gauche n’y ont rien fait : la version « NFP compatible » du projet de budget 2025 a été rejetée mardi 12 novembre 2024 à l’Assemblée, notamment par les voix de la coalition gouvernementale et du Rassemblement national, l’exécutif pouvant désormais envoyer son texte vers un Sénat à la composition plus favorable.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 13.11
partiellement nuageux
le 24/11 à 18h00
Vent
4.36 m/s
Pression
1019 hPa
Humidité
86 %