Côté Français, le conseil régional de Franche-Comté qui a appris la nouvelle par la presse juge cette décision incompréhensible d’autant qu’elle impacte toute une région. Mais c’est dans le Haut-Doubs à Pontarlier, où l’on est directement concerné, que les réactions sont les plus nombreuses. Les cheminots de Pontarlier et les membres de la Fnaut (Fédération nationale des associations d’Usagers des Transports) devraient d’ailleurs mener des actions de protestation dans les prochains jours.
« Ce serait un coup terrible non seulement pour l’activité économique, touristique, et l'emploi, mais aussi plus globalement pour le développement de l’ensemble de notre territoire" s’inquiètent les élus socialistes de Pontarlier. Même son de cloche pour Philippe Alpy, le maire de Frasne qui ne comprend pas alors que 42 millions d’euros ont été déboursés par les collectivités françaises et suisses pour la réhabilitation de l’axe Dole / Frasne / Vallorbe.
Pour Europe Écologie - Les verts, ces inquiétudes paraissent bien subites et surfaites. « Ces suppressions sont le résultat de la politique menée depuis des années, visant à toujours privilégier la grande vitesse au détriment des transports régionaux. Voilà des années que les écologistes dénoncent ce choix alors que les élus UMP et PS semblent découvrir que les TGV ne s'arrêtent pas dans toutes les gares. Ils sont bien contents aujourd'hui les habitants du Haut-Doubs de savoir que l'on va gagner 30 minutes sur le Paris-Belfort et que cela a endetté la région pour des années ! On s'enorgueillit de la vitesse atteinte par les TGV sur certaines lignes, mais on oublie de dire que le réseau secondaire est si mal entretenu que les TER y roulent aujourd'hui moins vite qu'il y a 30 ans. »
En Suisse, on n’est pas très optimiste. Comme le révèle 24heures, l’épée de Damoclès pèse également sur l’ensemble des rails qui rejoignent l’axe Lausanne-Dijon. « Les Neuchâtelois peuvent craindre le pire pour leur liaison avec Frasne et Pontarlier » explique le journal qui a interrogé Pascal Vuilleumier, chef du Service des transports neuchâtelois. «La fermeture de la ligne du Val-de-Travers n’a jamais été un tabou pour les CFF […] Pour éviter un tel scénario, le plan de développement de la CTJ prévoyait d’augmenter le nombre de trains circulant entre la capitale cantonale et Frasne, pour donner correspondance aux TGV Lausanne-Paris, via Vallorbe. »