Le nombre de morts sur les routes de France métropolitaine a atteint un plus bas historique en 2018, avec 3.259 tués, soit neuf de moins que le précédent "record" de 3.268 morts enregistré en 2013, a annoncé lundi le Premier ministre Édouard Philippe.
Par ailleurs, 116 vies ont été épargnées sur les routes secondaires abaissées à 80 km/h au 1er juillet 2018 , a-t-il détaillé, défendant cette mesure très contestée, pour laquelle il a toutefois jugé "légitime de discuter" dans le cadre du grand débat national.
Le sénateur LR de Haute-Saône se félicite de cette évolution favorable dont tous les spécialistes savent qu’elle a débuté dès 2017, après trois années de hausse.
Mais Michel Raison - qui avait créé un groupe de travail commun sur la sécurité routière le 24 janvier 2018 avec ses collègues Jean-Luc Fichet (socialiste et républicain – Finistère) et Michèle Vullien (apparentée Union centriste – Rhône) - s"étonne de la "stratégie" du Premier ministre qui établit un lien entre la baisse de la mortalité et l'abaissement de la vitesse "intervenu il y a 6 mois seulement".
Une période de deux ans pour analyser les résultats
Il s'étonne de la stratégie du Premier ministre qui établit un lien direct entre la baisse de la mortalité et l'abaissement de la vitesse intervenu il y a 6 mois seulement. "Il piétine ainsi l’avis unanime de tous les services de l’État, à commencer par M. Emmanuel Barbe, délégué interministériel à la sécurité routière" explique-t-il dans un communiqué. "Ces spécialistes n’ont eu de cesse de rappeler qu’une période minimale de deux ans était indispensable pour analyser les statistiques avec une rigueur scientifique indispensable sur un tel enjeu de société. C’est d’ailleurs pour cette raison que l’abaissement à 80 km/h avait finalement été présenté comme une « expérimentation » à l’échelle nationale dont les enseignements seraient tirés au bout de deux ans avec de possibles ajustements".
Le Sénateur estime que cette communication intervient "fort opportunément" au moment où le Premier ministre "est affaibli par le Président de la République qui lui impose un changement de méthode avec des adaptations au cas par cas comme l’a proposé le Sénat en avril 2018" (rapport sur le site du Sénat). Il demandera donc à rencontrer très rapidement Emmanuel Barbe pour clarifier ces annonces.
"Mais au final, peu importe que le Premier ministre ne veuille pas perdre la face, au besoin en s‘asseyant sur toutes les précautions scientifiques défendues par ses services. Peu importe qu’il cherche une nouvelle fois à culpabiliser les automobilistes et les élus locaux. L’important est de lutter avec intelligence et efficacité contre la violence routière, ce qui se traduit par une mesure affinée, concertée et bien comprise". conclut le sénateur.