Un homme profiteur et violent jugé pour avoir battu sa compagne à mort dans le Jura

Comme un coucou, il s'installe et vit aux crochets de ses compagnes": le portrait d'un homme profiteur et violent a été dressé mardi 25 mars 2025 au premier jour du procès de Guillaume Buffet, jugé pour le meurtre de sa compagne en 2022 à Alièze (Jura).

Palais de justice de Lons-le-Saunier (39) Christophe Finot © C Finot CC2

"Moi, je suis coupable", a reconnu l'homme de 43 ans, cheveux ras et allure imposante, à l'ouverture de l'audience devant la cour d'assises du Jura.

Cet ancien enfant placé, marqué par une relation difficile avec sa mère, est jugé jusqu'à mercredi pour avoir tué sa compagne, en lui frappant violemment la tête sur le carrelage de sa maison. L'ancien transporteur routier encourt la réclusion criminelle à perpétuité pour "homicide sur conjoint".

Le 26 août 2022, la cheffe de Sylveline Lacroix, inquiète de son absence au travail, et les pompiers découvrent le corps en décomposition de la factrice, dissimulé dans la grange de sa maison, sous de la laine de verre, des bâches et un plaid. Les gendarmes découvrent aussi deux messages dans la maison, laissés par M. Buffet qui explique avoir tué sa compagne dans un moment de "colère". "Je m'en vais donc, je ne mérite aucun sacrifice, sauf de mourir en lâche, adieu ma Sisi", ajoute-t-il, signant "Guitou".

Le crâne "défoncé avec une extrême violence" pour le médecin légiste

Selon l'autopsie, la femme de 49 ans est morte de "plusieurs fractures importantes au niveau du crâne" après une phase "d'agonie". Son crâne a été "défoncé" avec "une violence extrême", selon un médecin légiste.

Le 18 août 2022, Sylveline Lacroix était rentrée du travail et avait trouvé son compagnon, ivre, chez elle. Une dispute avait éclaté et la factrice avait évoqué une rupture. L'homme l'avait projetée au sol avant de lui frapper violemment la tête par terre.

"Il a ensuite tenté de découper madame Lacroix avec une hachette ou un cutter, sans y parvenir. Il ne savait pas trop comment faire avec le corps", selon la directrice d'enquête de la section de recherches de la gendarmerie, qui a témoigné devant la cour. Il envoie ensuite des messages avec le téléphone de la victime pour faire croire à ses proches qu'elle est encore en vie, avant de s’enfuir. Le suspect se présentera finalement de lui-même au poste de police municipale de Carnon, dansl'Hérault, où il sera interpellé.

Un homme impulsif "menteur" et "violent"

"Comme un Petit Poucet, il sème des cailloux blancs pour qu'on le retrouve", relève son avocat,Yannick Gay. Au cours de la procédure, le quadragénaire a confié aux gendarmes de la section de recherches de Besançon, chargée des investigations, avoir commis des violences car il ne supportait pas l'idée d'une séparation.

Plusieurs de ses ex-compagnes ont dépeint un homme impulsif, "menteur", "violent" et "voleur". Il se comporte "comme un coucou, il s'installe et vit aux crochets de ses compagnes", remarque le président de la cour d'assises, François Arnaud.

L'accusé a déjà été condamné pour des violences conjugales et pour des faits de conduite en état d'ivresse et d'atteintes aux biens.

Infos +

En 2023, 96 femmes ont été victimes de féminicide conjugal en France, un chiffre en baisse de 19% par rapport à 2022, selon le dernier bilan du ministère de l'Intérieur publié en novembre 2024.

(AFP)

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