L'audience, qui se tient jusqu'à mercredi, s'est ouverte à huis clos peu après 09h00, ont précisé les avocats des parties. Il va s'agir de "comprendre l'incompréhensible, l'inconcevable", a estimé auprès de l'AFP Patrick Uzan, avocat des parents d'Emma.
Trois coups de couteau au niveau du cou
Le 9 juin 2022 au petit matin à Clessé (Saône-et-Loire), typique village viticole de la Bourgogne-Sud, le corps de la jeune fille était découvert sur la voie publique près de son ancienne école primaire. La dépouille de l'adolescente, élève de 4e, présentait de nombreuses plaies et un couteau encore planté dans le cou. Dès le lendemain, le petit ami d'Emma avait été interpellé au collège de Lugny, village proche où les deux adolescents étaient scolarisés.
L'adolescent avait rapidement avoué que, lors d'un rendez-vous nocturne, il lui avait porté "trois coups au niveau du cou" avec un couteau dissimulé jusque-là "dans sa manche", avait alors expliqué le procureur de Mâcon, Eric Jallet. Emma avait "tenté de fuir, mais le suspect (avait) tenté de l'étrangler" avant de porter de nouveaux coups de couteau, avait-il ajouté.
"Une volonté de tuer"
Sans antécédents judiciaires, le suspect avait "une volonté de tuer", selon les auditions. L'examen psychiatrique avait conclu à "une altération importante du discernement" mais sans abolition, ce qui rend possible son procès. Il risque en tant que mineur une condamnation maximale de 20 ans de réclusion criminelle pour assassinat.
"Le tribunal aura à se pencher sur la question du discernement", reconnaît auprès de l'AFP Amélie Gemma, avocate du jeune prévenu. Les soins dont il a pu bénéficier pourraient également faire l'objet de débats.
Dès l'interpellation de l'adolescent, la question s'était posée de savoir si ses troubles mentaux étaient connus et si tout avait été fait pour empêcher son passage à l'acte.
Selon Me Uzan, "la petite Emma avait une amourette, son premier émoi, et, malgré son très jeune âge, elle avait compris qu'il n'allait pas bien et elle voulait l'aider".
En 2022, le nombre de féminicides s'est établi à 118, quatre de moins qu'en 2021, selon le dernier bilan du ministère de l'Intérieur, publié en septembre.
(AFP)