"L'idée c'était de fuir", a-t-elle expliqué au deuxième jour de son procès pour meurtre. Après avoir versé quelques larmes au début de son interrogatoire elle a ensuite détaillé sa vie de l'époque. Elle touchait les allocations familiales, 900 euros par mois: "Pas la fortune, mais pas non plus la misère, je m'en sortais", estime-t-elle. Passionnée d'équitation, la jeune femme possédait notamment deux chevaux.
Mi-novembre 2021, Camille Anguenot est alors âgée de 18 ans. Grande utilisatrice des réseaux sociaux, elle y mettait sa vie en scène: "Je voulais faire croire que ma vie était parfaite mais elle était loin d'être parfaite", dit-elle aujourd'hui.
"Je voulais jouer"
Un soir elle rencontre Théo Decouchant en discothèque: "Je sentais qu'il s'intéressait à moi, je voulais jouer", ajoute celle dont les enquêteurs ont souligné la propension à utiliser les garçons pour obtenir de l'argent ou des services.
Le 29 novembre 2021 elle invite le jeune homme de 23 ans chez elle, ils commandent des pizzas, boivent un peu de rosé et vont se coucher. Selon l'accusée le jeune homme la caresse et se montre insistant, elle lui met des coups de poing et le tue en le poignardant à l'abdomen avant de l'étrangler avec une ceinture. "Il y a eu une incompréhension et ça s'est envenimé, j'ai réagi", avance-t-elle. "C'est la réalité mais c'est comme si c'était de la fiction, je ne veux pas y croire. Je ne réalise pas la gravité de l'acte que j'ai commis."
Verdict attendu vendredi
Le lendemain, même si elle n'a pas le permis de conduire, elle prend la voiture du jeune homme et sa carte bleue pour aller retrouver un nouvel amant à Bordeaux. Le président met en avant son côté froid et calculateur : "J'avais conscience que j'allais finir en prison, c'est pour ça que j'ai fui", répond-elle.
Mais un accident de voiture alors qu'elle est ensuite en route pour Paris met un terme à son escapade et elle rentre finalement chez elle, où la police débarque une semaine après le meurtre et découvre le corps de Théo Decouchant emballé dans des sacs poubelle et caché dans un placard à balais.
La jeune femme de 20 ans encourt 30 ans de réclusion. Le verdict est attendu vendredi 13 septembre 2024.
(avec AFP)