Cheveux gris coupés courts, Rashid Askari, 41 ans, est apparu mercredi tête baissé dans le box des accusés. Les yeux rivés aux sol, il a évité le regard de ses deux fils, âgés de 12 et 15 ans, assis sur le banc des parties civiles aux côtés de leurs oncle et tante.
Le 30 octobre 2018, Razia Askari, 34 ans, rentrait dans le logement mis à sa disposition par l'association Solidarité femmes à Besançon, lorsque son mari l'a attaquée.
Elle a été violemment frappée, à une vingtaine de reprises, avec une arme blanche, notamment au niveau du cou et de la tête. La jeune Afghane est décédée d'une hémorragie massive.
D'après les images de vidéosurveillance de la ville, M. Askari s'était caché et avait suivi sa femme alors qu'elle venait de descendre du tramway pour rejoindre l'appartement où elle logeait avec ses enfants.
Très vite soupçonné d'être l'auteur du crime, Rashid Askari avait été interpellé trois jours après à l'aéroport d'Athènes, avant d'être extradé vers la France.
Devant la cour, l'accusé, assisté d'une interprète, s'est excusé auprès de ses enfants dans sa langue natale. Il a déclaré avoir croisé sa femme "par accident" le jour du crime, affirmant que son acte n'était "pas prémédité", qu'il "ne voulait pas la tuer", sans pouvoir expliquer pourquoi il se trouvait en possession d'un couteau.
Selon lui, il avait consommé de l'alcool et le fait de ne pas avoir vu ses enfants depuis longtemps l'avait "mis hors de lui". Il avait ainsi "perdu le contrôle". M. Askari était arrivé en France, à Marseille, en 2014. Son épouse Razia l'avait rejoint en 2017 avec leurs enfants. Elle avait déposé sept plaintes contre son mari, à Marseille et à Besançon, pour violences volontaires sur conjoint, violences aggravées, viol et menaces de mort réitérées.
Après avoir demandé le divorce, elle avait obtenu en juillet 2018 une ordonnance de protection délivrée par un juge des affaires familiales, interdisant à son mari de l'approcher.