Meurtre au Sidhor : un homme condamné à 20 ans d’emprisonnement

Un homme de 33 ans a été condamné, vendredi 28 juin 2024 à Besançon, à 20 ans de réclusion criminelle pour avoir tué "au hasard" un jeune ingénieur horloger de génie qu'il ne connaissait pas, en 2021, lors d'une bouffée délirante sous cocaïne.
 

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La Cour d'assises du Doubs a reconnu Kevin Berardi coupable du meurtre de Thomas Mercier, rejetant l'abolition de son discernement, mais retenant son altération au moment des faits, conformément aux réquisitions la procureure Claire Keller. "Je veux garder le silence" : pendant l'ensemble de son interrogatoire, l'accusé a répondu cette phrase en boucle, aux dizaines de questions posées par la Cour et les avocats. Il est resté impassible, le regard fixe et vide, sans livrer aucune explication sur son geste.

Pourquoi avoir tué Thomas Mercier qu'il ne connaissait pas ? Ses raisons restent "obscures", en garde à vue, "il a parlé d'hallucinations", relève la procureure. Désormais, "Kevin Berardi nous impose son silence, insupportable". Mais les parties s'accordent sur le fait qu'il a agit lors d'une bouffée délirante et mystique, un épisode psychotique provoqué par la prise combinée de cannabis et de cocaïne deux jours avant le meurtre.

Rappel des faits

Le 9 novembre 2021 vers 11H30, Kevin Berardi s'est rendu dans un immeuble du centre-ville de Besançon et a tambouriné au hasard des portes. Thomas Mercier, ingénieur horloger de génie, fraîchement diplômé de l'Ecole des Mines de Paris et installé à Besançon depuis un mois, lui ouvre. Le jeune homme de 30 ans, est alors aspergé de gaz lacrymogène, poussé à l'intérieur de son appartement et assommé à coup de cafetière italienne. Il s'écroule sur le sol avant d'être achevé de 22 coups de ciseaux, dont un fatal qui lui transpercera le poumon et le coeur.

L'agresseur repart se doucher, changer de vêtements et se faire couper les cheveux. Au volant de sa voiture, il fonce sur un véhicule de police pour prendre la fuite. Au cours de l'après-midi, il croisera plusieurs personnes à qui il dira "connaître le Diable", "avoir vu Dieu" et avoir "tué un homme", et être prêt à en tuer d'autres. Il sera finalement interpellé par les policiers à 16H50 et reconnaîtra immédiatement les faits.

"Il y avait effectivement une folie chez monsieur Berardi, avant et après les faits, et je veux qu'elle soit reconnue", a plaidé avec force son avocate Me Catherine Bresson, réclamant en vain que les jurés retiennent l'abolition de son discernement. "Cet homme n'est pas un fou furieux irresponsable, mais bien un homme qui a pris des stupéfiants en toute conscience avec les effets que ça avait sur son comportement. Il en est responsable", a plaidé pour la partie civile Me Jérôme Pichoff, fustigeant son "amnésie factice et utile".

(Source AFP)

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