"Le modèle économique de la station n'est plus viable et doit être adapté pour préserver la station, au risque de la voir disparaître", a relevé l'assemblée départementale, qui la finance, au vu des résultats d'un audit mené en 2023. Les élus de droite comme de gauche ont jugé avec émotion que cette "décision difficile" était inévitable, dictée par les conséquences du réchauffement climatique qui entraîne un enneigement aléatoire. Ils ont ainsi entériné la nécessité, dès 2025, de revoir le modèle économique de la station située entre 890 et 1.420 mètres d'altitude et d'accélérer sa transition vers une "station de montagne" quatre saisons.
"Rester maîtres de notre destin"
"Notre responsabilité d'élus aujourd'hui c'est de faire les choix permettant de poursuivre l'histoire de Métabief, d'écrire une nouvelle page de son développement et de rester maîtres de notre destin", a déclaré la présidente du Conseil départemental, Christine Bouquin (LR). "Notre but c'est de donner un avenir à Métabief, mais pas n'importe comment ni à n'importe quel prix", a-t-elle ajouté, alors que les contraintes budgétaires de la collectivité augmentent. Pour le conseiller départemental d'opposition Raphaël Krucien, "il faut entamer le deuil du ski en moyenne montagne, il faut accepter les conséquences du changement climatique et saisir l'opportunité de transformer cette station de ski en - station de montagne -", même si la décision est "brutale".
La station Métabief, "une locomotive"
Le Syndicat mixte du Mont d'Or (SMMO) qui gère la station, la plus importante du massif du Jura avec 40 kilomètres de pistes, a annoncé le 13 septembre la fermeture de 30% du domaine skiable. Les gestionnaires avaient entamé une transition du domaine dès 2015, démarche saluée par la Cour des comptes. Mais les résultats de l'audit et le déficit économique de la station ont précipité la décision de suspendre l'exploitation de cinq remontées mécaniques. Cette annonce a soulevé les protestations des commerçants et amateurs de glisse. Une pétition en ligne avait recueilli lundi près de 7.000 signatures.
Le Collectif du Mont d'Or s'est aussi constitué pour défendre les intérêts de Métabief et le "territoire qui vit grâce à cette locomotive". Ses membres ont "la certitude qu'il est possible de préserver le ski tout en faisant de Métabief un territoire précurseur".
(AFP)