Messes suspendues : l’épiscopat espère pouvoir “trouver un protocole satisfaisant”

Le président de la Conférence des évêques de France, a exprimé dimanche sa déception de voir les messes suspendues en raison du reconfinement, mais espéré pouvoir trouver « un protocole satisfaisant » avec les pouvoirs publics pour pouvoir les célébrer à nouveau. En attendant, l’archevêque de Besançon, Mgr Jean-Luc Bouilleret, a célébré dimanche 8 novembre une messe retransmise en direct de la cathédrale St-Jean.

© Capture Chaine YouTube Diocèse Besançon

Une cathédrale vide, quelques prêtres et laïcs pour la lecture des textes ou le chant : Mgr Bouilleret a célébré l'eucharistie en direct sur internet ce dimanche 8 novembre depuis la cathédrale Saint-Jean. Pour inciter les fidèles à participer, le diocèse a même mis en ligne les feuilles de chant à télécharger.

"Nous avons souhaité pouvoir prier avec vous ce (dimanche) matin. Nous célébrons l'eucharistie dans les mesures strictes qui nous sont autorisées" a insisté Mgr Bouilleret en introduction de la cérémonie. "Vous nous rejoignez par les moyens numériques via notre chaîne YouTube (...) Nous voulons aujourd'hui honorer le monde de la santé, ces hommes et ces femmes qui œuvrent pour que la maladie soit vaincue, pour que l'accompagnement des malades en fin de vie puisse s'exercer, respectant ainsi la dignité de chacun..."

Interdiction des cérémonies maintenues

"Nous sommes déçus sans doute", a déclaré Éric de Moulins-Beaufort, au lendemain de la décision du Conseil d'État, qui a maintenu samedi l'interdiction des cérémonies religieuses avec public, en faisant valoir entre autres la dégradation de la situation sanitaire.

Le Conseil d'État a aussi souligné qu'une concertation des pouvoirs publics avec les représentants du culte était nécessaire pour discuter de la prorogation de l'état d'urgence et de l'éventuelle prolongation des mesures de restrictions.

"Nous nous y préparerons sans délai, avec le ferme espoir de trouver un protocole satisfaisant", a assuré l'archevêque de Reims, lors du discours de clôture de l'assemblée plénière des évêques qui s'est tenue en visioconférence de mardi à dimanche.

"En un temps où, pour des raisons tout à fait compréhensibles, qui relèvent de sa responsabilité, l'État cherche à renforcer sa surveillance des religions, quelles qu'elles soient, nous devons être vigilants (...) sur la précision des textes qui limitent ou encadrent ou expriment les libertés fondamentales", a-t-il aussi souligné.

Alors que la CEF a décidé de deux dates en 2021 pour avancer sur les chantiers de lutte contre la pédocriminalité dans l'Eglise, Éric de Moulins-Beaufort a dit aux victimes qu'il s'agissait d"'un temps encore long, mais nécessaire pour être sûr d'aboutir".

Une assemblée extraordinaire en février doit notamment être l'occasion de parler des questions théologiques et de "responsabilité". "Nous voulons ajuster au mieux les gestes que nous aurons à faire à l'égard des personnes victimes et donner à ces gestes la qualification la plus ample et la plus juste", a-t-il dit.

En mars, les évêques devront prendre "des mesures définitives" sur la "reconnaissance de la souffrance" qui comprendra entre autres un volet financier. Il y aura également "des propositions sur la manière de recevoir le rapport de la Ciase et de travailler à sa réception" dans l'Eglise catholique, a-t-il affirmé.

La Commission indépendante chargée de faire la lumière sur les abus sexuels dans l'Eglise (Ciase) depuis les années 1950, doit rendre ses préconisations à l'automne 2021.

Enfin, les évêques ont exprimé leur "profonde solidarité avec les habitants du Haut-Karabagh", "arméniens dans leur immense majorité", qui "subissent les conséquences du conflit avec l'Azerbaïdjan" depuis fin septembre.

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