En 2021, 58.900 bénévoles répartis dans près de 3.500 équipes ont accompagné 938.600 personnes. 1/4 des ménages accueillis sont des mères isolées et 2/3 d’entre eux vivent en situation d’extrême pauvreté, des hommes seuls au chômage ou inactifs, des couples avec enfant, certains venus d’autres pays avec un statut légal très précaire et dont la moitié ne perçoit aucune ressource.
69% des personnes aidées vivent sous le seuil d’extrême pauvreté
Le revenu médian des ménages accueillis de de 548€ par mois : 93% vivent en dessous du seuil de pauvreté, 69% vivent sous le seule d’extrême pauvreté. Ces chiffres évoquent les revenus, mais pas les dépenses dont les sommes incompressibles comme le loyer, les assurances, les frais de garde d’enfant ou scolaires. Dans le budget d’un ménage qui vit en France, les dépenses pré-engagées représentent en moyenne 1/3 du budget. En comparaison, pour les ménages en situation de précarité, cela représente 2/3 du budget.
5€ de reste à vivre
Deux ans après la crise sanitaire, la moitié des ménages rencontrés dispose d’une reste à vivre de 5€ par personne et par jour, soit 0,50€ de moins par rapport au monde d’avant la crise. "Dans le reste à vivre, on enlève ce qui est contractuel, on enlève les frais de transports, pensions alimentaires et ensuite il reste ce qu’on a au quotidien pour vivre", explique Antoine Aumonier, délégué de Franche-Comté au Secours Catholique. Pour 48% de ces ménages, le loyer et l’énergie sont les principaux impayés.
Selon l’organisme, les aides de l’État sont utiles, mais "trop souvent ponctuelles et insuffisantes". En juillet 2022, les minimas sociaux ont été revalorisés de 4% quand l’inflation était à 6,5%.
En enchaînement de crises
En juin 2022, l’inflation a atteint une hausse de 6,5%. Du côté des denrées alimentaires, une augmentation de +12,0% est prévue d’ici fin 2022.
En 2023, la facture énergétique des particuliers va augmenter d’au moins 15% en moyenne, soit une hausse mensuelle de 20€ sur l’électricité et de 27€ pour la gaz.
Focus sur la Franche-Comté
L'étude du Secours Catholique-Caritas France en Franche-Comté porte sur 931 dossiers à Valdahon, Besançon, Montbéliard et Pouilley-les-Vignes. Le profil des personnes rencontrées est légèrement différent de celui relevé au niveau national avec plus d'hommes seuls et moins de femmes seules.
La proportion de personnes de moins de 25 ans et de plus de 60 ans accueillies a été plus importante pendant la crise du Covid, elle a ensuite diminué après la crise. En revanche, la part des 25-39 ans a augmenté après la crise du Covid en raison de la suppression des "petits boulots", de l'intérim, des CDD non renouvelés, etc. au cause des confinements. "Ces personnes ont donc été obligées de solliciter le Secours Catholique", indique Antoine Aumonier.
En Franche-Comté, le revenu médian est en augmentation "mais avec aussi une augmentation des dépenses pré-engagées d'où un reste à vivre assez stable situé entre 7 et 8 €", nous informe-t-on. "Cette amélioration est dûe à l'arrivée de ménages relativement moins pauvres, déstabalisés par la crise et les aides de l'État qui ont pu momentanément limiter les effets de cette crise."