Conformément à l’article 40 du Code de Procédure Pénale, la maire de Besançon Anne Vignot a signalé ce jeudi 15 décembre à Etienne Manteaux, procureur de la République, plus d’une centaine de ces messages.
Anne Vignot explique dans son communiqué avoir reçu sur ses comptes Facebook et Twitter des messages privés dont le contenu était "particulièrement violent et menaçant pour mon intégrité physique, ce qui m’a amené à porter plainte directement auprès du procureur de la République contre les auteurs de différents messages, toujours sur le fondement du Code de Procédure Pénale (articles 40 alinéa 1 et 85)."
Ces deux procédures s’ajoutent à la plainte déjà déposée par la Ville à l’encontre des individus soupçonnés d’avoir vandalisés la statue en cours de restauration et d’avoir revendiqué cet acte au nom d’une idéologie raciste et xénophobe, le suprémacisme blanc.
Pour la maire, "il est impensable de laisser se répandre sans réagir des propos d’une telle violence, d’une telle haine. Tenir des propos racistes est illégal et puni par la loi. C’est le respect des uns et des autres et des valeurs de la République « Liberté, Egalité, Fraternité » qui nous permet de faire République et de vivre ensemble."
Exemples de messages haineux :
Réaction de la NUPES à Besançon
Communiqué :
"Les sept formations politiques membres de la NUPES du Grand Besançon tiennent à exprimer leur effroi et leur plus grande solidarité à l’égard de la maire de Besançon, présidente du Grand Besançon, Anne Vignot, à la lecture des propos monstrueux qu’elle a subis sur les réseaux sociaux, suite à la restauration de la statue de Victor Hugo, du sculpteur sénégalais Ousmane Sow. Un épisode constitué de fausses informations qui a alimenté ce déferlement de brutalités.
Sans surprise voilà ce que prépare l’extrême-droite, une société de la haine et de la violence. Après les provocations de quelques néo-nazis dans les manifestations bisontines, l’expression de leurs chants dans nos rues, les dégradations racistes des statues d’Ousmane Sow, dernièrement les échauffourées dans plusieurs villes de France à l’issue du match France - Maroc, provoquées par des groupes fascistes à l’encontre des supporters marocains et l’interpellation pour cette occasion à Paris d’une 40ne de personnes proches de l’ultra-droite pour port d’armes prohibées, les agressions de militant•es politiques, nous appelons les pouvoirs publics à une lutte implacable contre ces groupuscules, ainsi qu’à leur dissolution.
Nous lançons aussi un appel à l’ensemble des organisations politiques et des citoyens pour une étanchéité intransigeante face au projet intolérant et xénophobe de l’extrême-droite et souhaitons la construction d’une société rassemblée, écologique et solidaire, dans un cadre républicain."
Réaction du Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP) de Besançon
Suite au vandalisme à connotation raciste dont a été victime la statue de Victor Hugo sur l’esplanade de Droits de l’Homme, le comité MRAP de Besançon condamne "fermement les actes d’intimidation commis à l’encontre de madame Anne Vignot" dans un communiqué.
La maire de Besançon a dû entamer deux démarches judiciaires, l’une suite aux propos racistes tenus sur les réseaux sociaux, l’autre suite à des messages privés reçus sur ses "comptes Facebook et Twitter dont le contenu est particulièrement violent et menaçant pour son intégrité physique".
Pour le MRAP, "ce déferlement de menaces, d’injures à caractère raciste, xénophobe et sexiste a lieu après d’autres faits du même ordre dont le dernier s’est déroulé récemment à l’encontre de son adjoint monsieur Hasni Alem. En s’attaquant violemment à des élus de la République, ce sont bien les fondements démocratiques et républicains que l’on entrave."
Le comité MRAP de Besançon apporte toute sa solidarité et son soutien à madame Anne Vignot et à monsieur Hasni Alem.