Pour l'Unicem, la dégradation de l'activité amorcée au printemps 2014 n'a fait que se confirmer depuis la rentrée. Un indicateur flagrant : les livraisons de granulats ne cessent de chuter depuis 2008, comme pour l'ensemble des matériaux. Les professionnels souhaiteraient endiguer cette baisse et que les niveaux se stabilisent.
Pour comprendre, un chiffre : 80 % des travaux consommant des granulats sont initiés par l'État et les collectivités locales. Or, pour l'Unicem, "la compression des budgets des collectivités territoriales a sonné le glas des grands travaux depuis plusieurs mois". Et les ménages ne semblent pas prendre le relais pour le secteur du bâtiment.
Dans ce contexte, la filière tente de se concentrer sur les leviers pour soutenir l'activité… et s'occuper : actions en faveur de la préservation des ressources, Charte Environnement, simplification des procédures administratives, formation. Mais l'espoir d'une reprise se fait attendre. "Cette atonie menace à terme les deux régions, où la filière représente (en 2013) 8.200 emplois induits et un chiffre d'affaires de 600 millions d'euros".
Dans l'attente du plan de relance de la construction...
Un des espoirs de la profession repose maintenant sur la mise en oeuvre rapide du plan de relance pour la construction et sur le soutien aux investissements des collectivités locales annoncé par Manuel Valls. "La confirmation de l'engagement financier de l'État pour les investissements en infrastructures annoncée par Ségolène Royal le 4 septembre constitue à ce titre un premier signal positif. (...) seul un soutien fort au secteur de la construction pourra contribuer à ranimer l'économie française "
En plus des difficultés financières des collectivités et parfois même du gel des projets d'aménagement du territoire, la filière doit aujourd'hui faire face aux difficultés d'accès aux gisements de matières premières avec les enjeux environnementaux qui en découlent, mais aussi à "l'immense complexité" réglementaire. "Une lourdeur administrative qui peut faire perdre des mois voire des années à l'avancée de projets d'entreprises essentiels pour la filière". C'est pourquoi, depuis le mois d'avril 2014, une expérimentation "d' autorisation unique" est mise en place en lien avec la Dréal pour simplifier les demandes de classement en installations classées pour la protection de l'environnement. Reste à savoir si l'expérience est affectivement concluante en gain de temps et en efficacité réelle pour les entreprises concernées.
L'Union des Industries de Carrières et Matériaux de Construction en chiffres
(Régions Bourgogne Franche-Comté)
- 250 entreprises
- CA filière 2013 : 600 millions d'euros
- 3500 emplois directs
- 8200 emplois induits
- 29 Mt de granulats (8% du national)
- 1,5 Mm3 de BPE (4% du national)
- 1,2 Mt béton industriel (5% du national)