Lors de l'assemblée générale annuelle d'Hermès à Paris, la porte-parole de Peta France, Isabelle Goetz, a fait état d'une vidéo tournée en Afrique du sud par Peta USA dans une ferme d'élevage d'autruches, qui est, selon Peta, "un fournisseur exclusif d'Hermès" et où "de jeunes autruches sont massacrées pour des sacs".
"La souffrance endurée par ces animaux pour des sacs"
Mme Goetz, qui avait acheté une action Hermès pour pouvoir assister à l'assemblée générale, a dénoncé devant plusieurs centaines d'actionnaires les conditions dans lesquelles les autruches sont plumées et "la souffrance endurée par ces animaux pour ces sacs", selon ses propos.
"Est-ce que Hermès va un jour cesser d'utiliser des peaux exotiques?", a-t-elle demandé aux membres de la direction du groupe.
"Il faut rester dans le véridique, Hermès n'a aucun fournisseur exclusif d'autruches. Nous assumons pleinement notre responsabilité dans nos partenariats avec les fermes avec lesquelles nous travaillons pour nos approvisionnements", lui a répondu depuis la tribune le patron du groupe, Axel Dumas. "Nous avons la volonté de faire appliquer les meilleures pratiques. Nous demandons à tous nos partenaires de respecter non seulement la législation internationale, voire même les règles d'Hermès qui sont beaucoup plus strictes", a-t-il ajouté.
"Tous les fournisseurs d'Hermès font l'objet de contrôles permanents et vigilants"
En février, lors de la publication de cette vidéo sur internet, Hermès avait adressé à quelques médias une réaction : "Contrairement à ce que veut laisser croire cette vidéo, les fermes d'élevage présentes n'appartiennent pas à Hermès et les faibles quantités de cuir d'autruche utilisées par Hermès proviennent non de fermes mais de tanneries qui, comme tous les fournisseurs d'Hermès, font l'objet de contrôles permanents et vigilants", a indiqué le groupe.
Il a ajouté "condamner la volonté manifeste de Peta de porter atteinte à sa réputation à travers un acharnement qui méconnaît la réalité des faits et la force de l'engagement éthique et responsable d'Hermès en matière de lutte contre la souffrance animale".
La vidéo met également en cause la maison italienne Prada, l'élevage d'autruches mis en cause lui fournissant également des peaux, selon Peta.
Les sacs en crocodile, déjà débaptisés du nom de Jane Birkin
L'ONG avait déjà publié en 2015 des images tournées dans des élevages de crocodiles et d'alligators fournissant, selon elle, des peaux à Hermès, dénonçant "des pratiques cruelles au cours de leur abattage".
Ces images avaient poussé l'actrice Jane Birkin à demander à Hermès que les sacs en crocodile à son nom soient débaptisés. Le sellier-maroquinier avait alors indiqué qu'une enquête était en cours et que "tout manquement avéré serait corrigé", rappelant qu'il imposait à ses partenaires "les plus hauts standards dans le traitement éthique des crocodiles". L'actrice et Hermès ont depuis réglé leur différend.
(Source : AFP)