Interrogé sur le fait que les entreprises commencent à toucher le crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE) sans pour autant investir, M. Sapin rétorque que "c'est le moment de concrétiser les possibilités" que donne ce dispositif.
"Il y a une responsabilité évidente des entreprises françaises", ajoute le ministre. "Nous leur donnons des moyens pour investir, embaucher, innover. Elles doivent saisir cette chance". Or "ce qui n’est pas encore le cas : l’investissement a reculé au deuxième trimestre".
"Je souhaite, et je le dirai à l’université d’été du Medef, que chacun prenne ses responsabilités", poursuit M. Sapin. "Le gouvernement a pris les siennes, je souhaite que l’Europe le fasse aussi. Mais il faut que les entreprises prennent les leurs."
Face aux indicateurs économiques très sombres des dernières semaines, il n'y a "pas nécessité de réorienter le pacte (de responsabilité ndrl), mais de l'appliquer", estime le ministre.
"Le pacte en tant que tel n’est pas encore en vigueur, donc il ne peut être considéré comme la cause de la situation actuelle", assure-t-il. "Notre responsabilité, c’est de le mettre en oeuvre, afin de redonner aux entreprises les marges qu’elles connaissaient en 2007, et qui se sont écroulées entre 2007 et 2012. Il faut leur permettre d’investir et d’embaucher. C’est une politique qui complète le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE), qui entre en vigueur cette année et montera en puissance d’ici à 2017", explique Michel Sapin. "Cette politique conduira à redonner aux entreprises les 40 milliards d’euros de marges qu’elles ont perdus."
Le Premier ministre Manuel Valls participera à l'université d'été du Medef le 27 août à Jouy-en-Josas (Yvelines). C'est la seconde fois depuis la création du Medef en 1998 qu'un Premier ministre en exercice participe à ce grand rendez-vous de rentrée du patronat : Jean-Marc Ayrault l'avait fait avant lui en août 2012. Le chef du gouvernement fera un discours pendant la plénière d'ouverture. Le président et le gouvernement sont fortement critiqués dans les rangs de la gauche pour leur politique, jugée trop favorable aux intérêts du patronat.
(Source : AFP)