Selon un professeur de ce collège, "pour l'heure, il n'y a qu'un adulte pour 120 collégiens et une seule Conseillère principale d'éducation (CPE), complètement débordée, dans un établissement qui recrute beaucoup de ses 650 élèves à Palente - Orchamps." Il ajoute que "La simple sécurité des élèves ne nous paraît plus garantie."
Les parents d'élèves et les personnels de l'établissement ont envoyé une demande d'audience en urgence au Recteur de l'académie de Besançon dans laquelle ils souhaitent deux temps complets de surveillants et un ½ poste de CPE (lire lettre ci-dessous).
"Monsieur le recteur de l’Académie de Besançon,
Nous, parents d’élèves et personnels du Collège Proudhon à Besançon, vous demandons de nous recevoir en audience afin de remédier au déficit criant de personnels de la Vie scolaire dans notre établissement.
Ce déficit ne date pas d’hier. Il y a environ deux ans, nous vous alertions, via le DASEN, sur une situation déjà préoccupante à nos yeux. Nous n’avons eu aucune réponse à cette interpellation. Et la situation s’est depuis lors nettement aggravée.
A ce jour, le collège accueille 650 élèves, nombre susceptible d’augmenter encore. Il les recrute en grande partie dans un des quartiers de Besançon, Palente - Orchamps, qui connait le plus de difficultés sociales et qui inclut un « quartier prioritaire ».
338 élèves, 52 % de cet effectif, sont issus de familles défavorisées. 272 sont boursiers. De plus, selon les calculs de la direction du collège, 207 élèves, soit un tiers environ, sont des élèves « à besoins particuliers ». Parmi eux, 80 en Segpa, 10 en Ullis, 10 en Clex, 11 allophones, 40 PAP, 36 PAI, auxquels s’ajoutent encore une vingtaine d’élèves particulièrement fragiles suivis à l’extérieur du collège (Sessad, PJJ, AEMO, familles d’accueil).
En bonne logique, ces caractéristiques devraient induire, outre des effectifs par classe adaptés et les moyens d’accomplir davantage que les heures d’enseignement obligatoires, ce qui n’est plus guère le cas, un taux d’encadrement en Vie scolaire suffisant pour assurer au moins la sécurité des élèves, sans parler de toutes les autres missions attribuées au CPE et aux AED.
Or, depuis cette rentrée, nous en sommes encore plus loin qu’il y a deux ans. Les effectifs ont nettement augmenté, le nombre d’adultes affectés à la Vie scolaire, quant à lui, a encore diminué.
Seuls 6 équivalents temps plein d’AED, ou plutôt 5, 5 car 3 ne sont pas en réalité des temps pleins, sont affectés à la surveillance de 650 collégiens !
Soit environ 1 adulte pour 120 élèves, dans un établissement sans préau, avec un hall trop petit et deux cours de récréation nécessitant une double surveillance, sans parler de celle des 412 demi-pensionnaires à encadrer à la cantine et dans les cours entre 12 h et 13 h 30. C’est clairement très insuffisant pour assurer la simple sécurité des élèves.
Mais les élèves ne doivent pas seulement être surveillés. Ils doivent être suivis et accompagnés dans leur vie au collège. Pour gérer leurs retards, leurs absences, leurs problèmes individuels, les tensions, conflits et violences entre eux, les relations parfois difficiles avec leurs familles, nous n’avons qu’une CPE , dont le dévouement est notoire, mais qui est loin, à son grand regret, d’être en mesure d’assurer toutes les missions attachées à sa fonction. Et dont la vie professionnelle s’apparente tout particulièrement depuis septembre dernier à une sorte de performance, pour ne pas dire à un calvaire. Nous estimons que les conditions de travail qui lui sont faites mettent véritablement en danger sa santé et vous le signalons par la présente, comme elle l’a fait elle-même auprès de vos services.
Nous, parents et personnels du collège, avons décidé d’alerter publiquement sur cet état de fait et de revendiquer la création immédiate de 2 postes complets d’AED, soit 8, 5 au total, ce qui ferait un adulte pour 75 collégiens, ainsi que d’un demi-poste de CPE.
Nous vous informons qu’une opération « collège mort », identique à celle restée sans réponse il y a deux ans, sera organisée le mercredi 11 décembre, avec conférence de presse. Et qu’à défaut de satisfaction de nos revendications, cette opération sera reconduite chaque mois, sans préjuger d’autres formes d’action.
Dans l’espoir d’être reçus et entendus au plus vite,
Veuillez croire, monsieur le recteur, en notre souci de défendre le service public d’éducation.
09/12/2019.
Les élus FCPE et LIP et les personnels du collège Proudhon."