Près de 30% des tiques analysées dans le cadre d'un programme de recherche participatif étaient porteuses d'un agent infectieux pour l'être humain, dont la bactérie responsable de la maladie de Lyme.
Sur "plus de 2.500 tiques analysées", "15% des tiques qui piquent les êtres humains étaient porteuses de (la) bactérie" Borrelia bugdorferi sensu lato, responsable de la maladie de Lyme, et "14% étaient porteuses d'un autre agent pathogène potentiellement dangereux pour la santé humaine et animale", précise l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Inrae).
Ces tiques font partie des "plus de 35.000 tiques transmises" par des habitants dans le cadre du programme de recherche participatif CiTique, qui vise à établir "une cartographie du risque de piqûres de tiques sur le territoire", notamment via l'application "Signalement tique".
Ce programme, lancé en 2016 dans le cadre du plan de lutte contre la maladie de Lyme, est coordonné par l'Inrae, en partenariat avec l'Université de Lorraine, de l'Anses et du CPIE Nancy Champenoux.
La proportion de tiques infectées est plus élevée dans le Nord et l'Est de la France - jusqu'à 43% dans la région Bourgogne-Franche-Comté -, alors qu'elle tombe à 18% et 19% en Bretagne et dans les Pays de la Loire.
Autre enseignement de cette campagne de "collecte" de tiques: "alors qu'entre 2017 et 2019, 28% des personnes avaient déclaré s'être fait piquer dans un jardin privé en France, le taux de déclaration des piqûres dans ce lieu s'est élevé à 47% entre mars et avril 2020", lors du premier confinement pour lutter contre l'épidémie de Covid-19.
Ce résultat vient "confirmer l'importance du risque de piqûres dans les jardins, ce milieu familier étant souvent moins perçu comme à risque par les particuliers que les sorties en forêt", souligne l'Inrae dans un communiqué.
Aussi, l'institut annonce le lancement d'un "nouveau volet" de CiTique, avec des "recherches spécifiques" ciblées sur "les jardins privés des communes du Grand Nancy et alentours", "pour améliorer la compréhension de ce phénomène" et "rendre visible ce risque auprès des pouvoirs publics, des citoyens et des professionnels de santé".