Interview
Jean-Louis Fousseret a été dès le mois d'avril 2016 un des premiers maires d'une grande ville à afficher officiellement son soutien à Emmanuel Macron. Il incarne selon lui incarne le "renouveau" de la politique en France.
Le maire de Besançon a salué le discours de candidature d'Emmanuel Macron prononcé à Bobigny. Discours qu'il qualifie de "clair, brillant, puissant et convaincant". Rien que ça. Le mouvement est donc bel et bien en marche. Sur France 2, l'ancien ministre parle d'"une candidature murement réfléchie et irrévocable "
maCommune.info Comment avez-vous accueilli le discours de candidature d'Emmanuel Macron ?
Jean-Louis Fousseret : "Il s'agissait plus qu'un discours, mais également un appel à tous ceux qui veulent que la France retrouve la voie du progrès, la fierté d’un grand pays et qui veulent avoir une vision optimiste. Personnellement, je me retrouve dans ce discours positif. Il a parlé de l’Europe, de l’investissement, de l’entrepreneuriat. Il a aussi beaucoup parlé de la jeunesse, du travail.
Emmanuel Macron a déclaré qu’il voulait mener une "révolution démocratique" avec ceux et celles qui veulent progresser. C’est une révolution, qui, de toute façon, doit avoir lieu. Il vaut mieux la produire que la subir. Pour lui l’enjeu n’est pas de rassembler la gauche et la droite, mais de rassembler les Français pour transformer le pays et c’est cela qui fait vraiment la différence. C’est une candidature sous le signe du rassemblement. Voilà ce qui me plaît…
Vous êtes maire socialiste de Besançon. Emmanuel Macron est sorti du gouvernement et s'est clairement détaché du parti auquel vous adhérez…
Emmanuel Macron a déclaré qu’il souhaitait une France entreprenante qui considère les plus faibles. Qu’il faut libérer les énergies et libérer la croissance pour redonner de l’espoir entre autres aux jeunes. Ce sont des valeurs que je partage.
Il faut arrêter de vivre dans un monde de perroquets. On nous dit depuis des années que les choses ne vont pas bien, que les pratiques doivent changer, mais rien ne change. Nous sommes victimes des appareils politiques qui regardent parfois plus leurs intérêts que l'intérêt général de la nation.
Je suis membre du parti socialiste et je reste un maire de gauche. J’adhère à ce mouvement « En Marche ! », car je souhaite que les idées progressistes soient présentes au second tour de l’élection présidentielle. Je pense qu’Emmanuel Macron est le meilleur rempart contre le Front national.
Je suis et je reste un maire socialiste à la tête d’une équipe plurielle dans laquelle il y a des communistes qui vont défendre un candidat. Il y a des verts qui en défendront un autre. Moi, je sépare totalement ma fonction municipale de l’élection présidentielle. J’ai pris un engagement avec mon équipe plurielle et auprès des Bisontins sur un programme qui nous mène jusqu’en 2020 et je n’en changerai pas…
Pourtant, le 1er secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis a clairement jugé la candidature de Macron comme "très gênante", car synonyme de division de la gauche et élimination dès le 1er tour de la présidentielle…
C’est un avis que je ne partage pas. Je pense que depuis trop longtemps, les partis, dont je suis issu, ont sclérosé la vie politique. Je reste dans ce parti, mais je dis aussi qu’il faut envisager un fonctionnement différent.
Ne craignez-vous pas d’être exclu du PS ?
On verra bien ! D’abord, ce n’est pas un problème qui ne s’adresse qu’à moi, mais à la cinquantaine de parlementaires qui soutient Emmanuel Macron. Et puis ce serait quand même surprenant au PS, grand partie démocratique, d'exclure des élus qui sont là depuis fort longtemps, alors même que des députés PS frondeurs ont souhaité déposé cette année une motion de censure contre le gouvernement. Ce serait fort de café, mais moi je reste un homme de gauche et qui veut que la gauche remporte cette présidentielle.
Aurez-vous un rôle dans la campagne d’Emmanuel Macron ?
Emmanuel Macron a bien précisé qu’il s’agissait du début d’une aventure collective. Moi je n’ai pas de rôle particulier à avoir si ce n’est que de soutenir la marche d’Emmanuel Macron. Son mouvement ne doit pas être récupéré par quelque responsable politique. Ce n’est pas l’objectif, car l’idée est de faire émerger une génération nouvelle. Moi je serai là, j’aiderai, je participerai. Il y a un bureau exécutif à Paris d’une dizaine de personnes. Le reste, ce sont des citoyens de la société civile d’origines diverses et variées et qui ne sont pas des responsables politiques. On ne peut pas avoir un double discours, on ne peut pas dire qu’il faut changer le système et mettre les mêmes politiques dedans ! Personne ne comprendrait. Je n’envisage rien.
Même d'éventuelles futures échéances électorales ?
Je ne serai candidat à rien. Je ne suis pas candidat demain à des législatives ou des sénatoriales avec une étiquette « En marche ! ». Je suis candidat à travailler pour que les idées progressistes soient présentes au second tour de la présidentielle et pour faire rempart aux idées du Front national. Voilà à quoi je suis candidat…